Après onze jours de course sur le Tour d’Italie, Laurence Pithie a enfin pu s’exprimer ce mercredi. Dans le sprint massif, bien que chaotique, à Francavilla al Mare, le coureur néo-zélandais est parvenu à faire sa place et finalement sprinter en cinquième position, devenue quatrième après le déclassement de Tim Merlier. Le Kiwi de 21 ans a ainsi obtenu son premier top-5 en Grand Tour et accroché le deuxième de l’équipe dans ce Giro 2024. Jonathan Milan s’est imposé. Jeudi, une étape bien plus bosselée mènera les coureurs à Fano.
Par l’intermédiaire d’une longue onzième étape de 207 kilomètres, le Tour d’Italie poursuivait ce mercredi sa remontée vers le Nord, tout en rejoignant la côte adriatique, à Francavilla al Mare. Dès la mi-course, le peloton arrivait sur le bord de mer, et c’est donc une deuxième partie de course relativement aisée qui se profilait. Les sprinteurs étaient de fait attendus, et ils étaient également soulagés de voir seulement trois coureurs prendre les devants dès les premiers instants : Tim Van Dijke, Edoardo Affini et Thomas Champion. « On espérait un départ calme, et quand on a vu les trois partir et que ça ne bougeait pas derrière, ça nous satisfaisait, confiait Frédéric Guesdon. S’il y avait eu de la course, ça aurait pu faire des dégâts, mais l’étape était longue, et avec le profil vraiment plat dans la deuxième partie, ça ne servait à rien d’en mettre partout dans les premières ascensions ». Le peloton s’est aussi attaché à museler le trio à tout juste trois minutes. « Ils n’ont pas laissé beaucoup de marge car ils savaient bien que les trois échappés étaient de bons coureurs, et avec le final vent de dos, il était logique que le rythme soit assez élevé derrière eux, précisait Frédéric. C’est malgré tout passé assez vite car tout le monde était bien concentré dans la première partie casse-patte, puis une fois arrivés sur le bord de mer, il fallait être vigilant dans les traversées de villes ». Avec le vent de dos, les coureurs ont rapidement atteint le final de l’étape, et les échappés ont logiquement été avalés à trente-cinq bornes du but.
« C’est motivant », Laurence Pithie
La course a brièvement été relancée dans des derniers faux-plats du parcours, mais tout s’est réorganisé autour d’un sprint massif et l’ensemble de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est mise en ordre de marche. « Laurence est capable de se débrouiller tout seul dans le final, mais en amont, on regarde les endroits dangereux où il faut vraiment qu’il soit placé, et c’est là que ses coéquipiers entrent en jeu, expliquait Frédéric Guesdon. On avait notamment repéré qu’il fallait être placés à huit kilomètres de l’arrivée aujourd’hui. On a donc utilisé l’équipe au maximum jusqu’aux quatre derniers kilomètres, puis Laurence s’est débrouillé avec Lewis et Cyril ». « L’équipe a fait un super bon travail pour me garder à l’avant dans les vingt derniers kilomètres et j’ai ensuite pu me frayer un chemin, ajoutait Laurence. À un kilomètre de l’arrivée, j’étais un peu en retrait, mais avec le vent de face, j’ai heureusement pu remonter ». Le Kiwi a parfaitement navigué et s’est ainsi replacé dans les dix premières positions avant que le sprint ne soit réellement lancé. « Avec le vent de face dans le final, il ne fallait pas non plus être devant trop tôt, ajoutait Frédéric. Il a su bien gérer, et ça a beaucoup frotté. On sait qu’il y a un haut niveau dans le sprint, et si Rome n’est pas encore là, les étapes pour sprinteurs ne sont plus très nombreuses. Tout le monde prend de plus en plus de risques et c’est de plus en plus chaud ». Légèrement ralenti sur la droite de la chaussée, Laurence Pithie a finalement pu se dégager le long des barrières dans les cent derniers mètres pour fournir son effort et couper la ligne en cinquième position. Après déclassement de Tim Merlier, le « Kiwi » a même hérité de la quatrième place. « Pour la première fois de ce Giro, j’ai pu sprinter correctement aujourd’hui, c’est un signe positif et les jambes sont bien meilleures, ce qui est bien également, disait-il. On espère maintenant continuer sur cette dynamique et continuer de grimper dans les classements. Ce résultat est motivant, et si on continue à se battre comme ça, on devrait avoir d’autres occasions ces prochains jours ». « C’est effectivement une bonne journée, car c’est vrai qu’il n’avait pas pu s’exprimer comme il le souhaitait depuis le début, confirmait Frédéric. On pouvait avoir peur que la forme revienne un peu tard, mais elle est là ! Demain, on peut avoir notre mot à dire, et vendredi, ce sera normalement un nouveau sprint. Il y a donc encore deux belles étapes pour nous cette semaine ».
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