Lars van den Berg a ce mardi signé, à l’occasion de la 82e édition de Paris-Camembert, son meilleur résultat de la saison grâce à une jolie quatrième place à Livarot. Pourtant, cette place d’honneur avait assurément un goût amer pour le Néerlandais qui faisait partie d’un trio parti pour se jouer la gagne avant d’être victime d’une crevaison à quatre kilomètres de l’arrivée. Le jeune homme n’a donc pas eu l’occasion de défendre ses chances jusqu’au bout, de quoi en ressortir quelque peu frustré.
« Je me sentais en mesure de décrocher ma première victoire pro », Lars van den Berg
Unique course au programme de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ cette semaine, hors championnats nationaux, Paris-Camembert constituait également la sixième manche de la Coupe de France FDJ. De retour à la compétition après une longue convalescence, Mickaël Delage s’élançait lui pour la première fois, malgré sa large expérience, sur le circuit accidenté traditionnel de Pont-Audemer à Livarot. Donné peu après 11 heures, le départ a été relativement calme ce samedi puisque Elias Van Breussegem (Tarteletto-Isorex), Boris Vallée (Bingoal-Pauwels Sauces-WB) et Julien Morice (B&B Hôtels p/b KTM) ont formé la bonne échappée après simplement deux minutes de course. Dès lors, le peloton a sereinement contrôlé derrière le trio et la relance peu avant la mi-course de Pierre Rolland et Thibault Ferasse (B&B Hôtels p/b KTM) n’a presque pas changé la donne. L’échappée a ainsi été neutralisée à l’entrée dans le premier des deux tours du circuit final. « À partir de ce moment, ça n’a plus vraiment débranché et ça a été en mode rouleau compresseur sur les soixante derniers kilomètres, complétait Jussi Veikkanen. Dans le premier tour, une grosse sélection s’est opérée mais on en avait encore quatre parmi les 25-30 coureurs du premier peloton. On a malheureusement perdu Simon [Guglielmi] sur crevaison peu après ». La course s’est alors clairement animée et Lars van den Berg a pleinement pris part à la bagarre. « Je me sentais vraiment bien aujourd’hui, disait le jeune Néerlandais. J’ai attaqué plusieurs fois dans le final et j’ai réussi à m’échapper avec trois autres coureurs ».
À l’amorce du dernier tour, Lars van den Berg a ainsi trouvé la compagnie de Dorian Godon, Geoffrey Bouchard (AG2R-Citroën) et Pierre-Luc Périchon (Cofidis). « Ils ont eu entre 30 et 40 secondes d’avance sur le groupe de poursuite qui n’était pas très bien organisé et où nous avions encore Rudy [Molard] et Romain [Seigle], ajoutait Jussi. Dans la dernière côte, Bouchard a été distancé et ils se sont retrouvés à trois à 6-7 kilomètres de l’arrivée. Ils ont encore gagné du temps après la montée et on savait que c’était le bon coup ». « J’ai souffert un peu dans la dernière bosse, mais je me suis accroché et j’étais prêt à sprinter pour la victoire, racontait Lars. Je me sentais en mesure de décrocher ma première victoire chez les pros, mais au final, j’ai subi une crevaison et mes chances se sont envolées ». À environ cinq kilomètres de la ligne, le frère aîné de Marijn a ainsi dû laisser filer Godon et Périchon pour la victoire. « Il y avait une descente avec des cailloux, Lars en prend un et crève. Il se fait dépanner par l’assistance neutre, mais c’était fini », soupirait Jussi. « J’ai ensuite donné tout ce que j’avais jusqu’à l’arrivée pour rester devant le peloton, mais c’est une quatrième place sur la ligne », ajoutait Lars, arrivé avec Geoffrey Bouchard quelques secondes après Dorian Godon, vainqueur de l’épreuve.
« C’est rageant de perdre une course sur un ennui mécanique », Jussi Veikkanen
« Evidemment, en soi c’est un bon résultat, concluait Lars. Mais quand on sent qu’on a les moyens de jouer la victoire, c’est très décevant. C’est pourquoi je suis très déçu dans l’immédiat, bien que je sois content de mes sensations ». « C’est vraiment très frustrant car les mecs ont bien couru, appuyait Jussi. Lars était sur le point de jouer la victoire, il avait de bonnes jambes. C’est toujours rageant de perdre une course sur un ennui mécanique. Lars lui-même était bien sûr déçu. Sa prestation confirme certes sa bonne progression et sa bonne forme après son Tour d’Italie et le Mont Ventoux Dénivelé Challenge, mais ça reste une vraie déception pour lui. On ne sait pas quelle aurait pu être sa place sur le podium, mais arriver pour la victoire chez les pros, ça n’arrive pas tous les jours… C’est dommage pour lui. Outre cela, il y a de bonnes choses à retirer de ce Paris-Camembert, y compris du point de vue collectif. Quand la course s’est décantée à la pédale et qu’un groupe de 25 s’est constitué, on avait encore quatre coureurs présents. C’est une très bonne chose et il faut aussi le noter. C’est bon signe pour ce week-end ».
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