La troisième étape du Tour de la communauté de Valence, ce vendredi, considérée comme l’étape reine, présentait un joli terrain de jeu pour les grimpeurs. Lars van den Berg et Attila Valter en ont profité pour se projeter à l’avant, malgré un début de course particulièrement âpre. Le Néerlandais et le Hongrois ont ainsi animé l’échappée du jour, et l’ancien porteur du maillot rose a même été l’un des derniers à rendre les armes face aux favoris. Repris à trois kilomètres du sommet de la terrible ascension finale, il a même réussi à signer une honorable 21e place sur la ligne.
« C’était notre plan avec Lars », Attila Valter
Le menu du troisième acte du Tour de la communauté de Valence était alléchant pour certains, bien moins pour d’autres. Près de 3500 mètres de dénivelé étaient en effet concentrés sur les cent derniers kilomètres du jour, pour une arrivée jugée au sommet de l’Alto de las Antenas del Maigmó, long de dix kilomètres et dont les cinq derniers présentaient une pente moyenne de plus de 10% … en plus d’une portion gravillonneuse ! Le final s’annonçait des plus coriaces, mais bien avant ça, le départ donné d’Alicante a lui aussi été très tendu. « Ça a roulé très très vite sur toute la première partie, c’était très dur de prendre l’échappée », confiait Yvon Madiot. Près de cinquante kilomètres auront été nécessaires avant qu’un duo, comprenant Lars van den Berg, ne parvienne à se détacher légèrement. « On leur avait demandé d’être très actifs, offensifs, poursuivait Yvon. On avait dit à Bram de se préserver, mais les six autres ont mis la main à la pâte pour essayer d’être dans la bonne échappée. C’est parti en costaud dans un col et on a réussi à en mettre deux ». Au pied du Coll de Rates, première difficulté du jour, c’est Attila Valter qui est parvenu à faire le jump pour également se glisser dans le bon coup. « C’était notre plan avec Lars, confiait le Hongrois. On savait qu’il serait compliqué de gagner à la pédale aujourd’hui, donc on voulait essayer quelque chose. C’était sympa, d’ailleurs, d’être en échappée sur ce terrain qu’on connait bien. Je connaissais toutes les routes aujourd’hui, à l’exception des cinq derniers kilomètres. J’étais aussi content d’être avec Lars devant. On a fait plusieurs stages ensemble et on fait souvent chambre ensemble ».
En tête de course, les deux hommes ont partagé l’échappée avec Sven Erik Bystrom, Dimitri Claeys (Intermarché-Wanty Gobert), Fernando Barcelo (Caja Rural-Seguros RGA), Jan Tratnik (Bahrain-Victorious), Kenny Molly (Bingoal-Wallonie Bruxelles), Dani Navarro (Burgos-BH), Jan Polanc (UAE Team Emirates), Valentin Paret-Peintre et Nicolas Prodhomme (AG2R-Citroën). Toutefois, les coéquipiers du leader Remco Evenepoel n’ont pas tardé à mettre en marche derrière. « On a essayé de gérer devant, car on a tout de suite vu que le peloton ne laisserait que 2’30 au maximum, disait Yvon. Je leur ai dit à l’oreillette de ne pas s’affoler. Il fallait tenir compte de ça, ce n’était pas la peine de faire les efforts trop tôt ». Au sommet du Col de Benifallim, à quarante kilomètres du but, l’échappée s’est quelque peu réduite, mais Lars van den Berg et Attila Valter étaient encore bien présents. À la suite d’un forcing de Jan Tratnik un peu plus tard, dans l’avant-dernière ascension du jour, le Néerlandais était contraint de s’écarter. Le Hongrois fût lui le dernier à résister, franchissant le sommet à une poignée de secondes du Slovène. Il a ainsi entamé le dernier col avec un léger retard sur l’homme de tête, mais aussi avec les favoris aux trousses. Il aura malgré tout tenu jusqu’aux trois derniers kilomètres avant de voir les cadors fondre sur lui. « On n’a pas eu un avantage assez large, commentait Attila. Quand ils m’ont repris, j’ai quand même pu m’accrocher un peu. Ce n’était vraiment pas idéal de démarrer une ascension comme celle-ci avec seulement une minute d’avance, et après avoir passé la journée devant. Je ne pouvais pas faire plus. Mais je n’étais pas à l’arrêt non plus. Même quand Tratnik m’a lâché, j’étais juste derrière. J’avais de bonnes jambes jusqu’au bout, mais ce n’était simplement pas une journée pour l’échappée ».
« Les gars ont réussi à faire ce qu’on leur avait demandé », Yvon Madiot
Le Hongrois s’est finalement arraché pour aller signer la vingt-et-unième place de l’étape, à un peu plus de deux minutes du vainqueur Aleksandr Vlasov. « On est satisfaits car les gars ont réussi à faire ce qu’on leur avait demandé, insistait Yvon. On voulait être acteurs, être devant. Jusqu’à moins de dix kilomètres, on jouait la victoire ou un podium d’étape. C’était bien. Attila et Lars ont vraiment fait une belle étape et on est contents pour ça. Faire de grosses journées devant comme aujourd’hui, ça va aussi leur faire du bien pour la suite ». L’ancien porteur du maillot rose ne pouvait que confirmer ces propos, après une entame de semaine difficile. « Je voulais faire une bonne course ici, ajoutait-il. J’aurais voulu mieux démarrer en vue du général, mais le premier jour a été un petit choc pour le système. J’ai perdu beaucoup de temps, j’étais donc hors-jeu au général, mais je voulais faire quelque chose aujourd’hui car j’ai toujours l’ambition de me montrer sur les courses. C’était aussi important pour le reste de la saison car c’était une journée difficile et exigeante, ça fait du bon travail dans les jambes ». La semaine devrait enfin se conclure par deux sprints massifs, et donc l’opportunité pour Bram Welten de s’exprimer à son tour.
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