Valentin Madouas est la grande révélation de l’année dans le peloton français et le jeune Breton s’est logiquement offert sa première victoire professionnelle en s’imposant dans Paris-Bourges, en étant aussi le premier de toute l’histoire de l’équipe de Marc Madiot à y parvenir. Pour avoir le droit de lever les bras avec l’aide de ses équipiers, il a su allier talent, force, sang-froid et patience..
Paris-bourges sourit enfin à l’équipe !
Dans sa voiture de directeur sportif, Franck Pineau, natif de Bourges, attendait depuis 15 ans ce succès et s’il en est fallu parfois d’un rien qu’il y parvienne, s’il a dû attendre de longues minutes ce jeudi pour avoir confirmation de la victoire de Valentin, il avait bien raison de se féliciter du travail collectif de ses coureurs, conclu par un joli numéro final.
D’entrée de jeu et comme toujours, il y eut une échappée de six coureurs. Rivière (Direct Energie), Areruya (Delko-Marseille 13), Idjouadiene (Roubaix-Lille Métropole), Teugels (Cibel-Cebon), Mobach (Development Team Sunweb), Vermeer (Differdange-Losch) et si leur avance a culminé à 5 minutes, le peloton avait déjà comblé son retard au moment d’atteindre les côteaux du Sancerrois.
Valentin Madouas a senti le bon coup !
À 70 kilomètres de l’arrivée, sous l’impulsion de Groupama-FDJ, le peloton s’est coupé en trois avant qu’une dizaine de coureurs parvienne à rejoindre les six hommes de tête. Vigilants, Valentin Madouas et Romain Seigle accompagnaient Cosnefroy, Dillier et Bidard (ag2r-La Mondiale), Ourselin (Direct Energie), Rossetto (Cofidis), Finetto (Delko-Marseille), le récent champion du monde espoirs Hirschi (Development Team Sunweb) et Pacher (Vital Concept). À moins de 50 kilomètres de Bourges, ce groupe a consolidé le statut des plus costauds, au nombre de huit et dans lequel Valentin témoignait de sa grande facilité.
Poursuivi par le peloton revenu à 15 secondes, le grand espoir de Groupama-FDJ a porté une attaque à deux kilomètres et a réussi à maintenir le peloton. Bien que sentant le souffle des sprinteurs, il a levé les bras au moment où Bryan Coquard (Vital Concept) le passait. En descendant de vélo, Valentin était sûr d’avoir perdu.
« Pendant plusieurs minutes, explique son directeur sportif, c’était pénible. J’ai gagné, je n’ai pas gagné, j’ai gagné, je n’ai pas gagné… Valentin disait qu’il avait vu Coquard l’emporter d’un boyau mais finalement non, à la photo-finish, le boyau était en sa faveur. Je suis très heureux. Ce matin, au briefing, on avait misé sur Valentin. Il a montré à maintes reprises qu’il marche super bien. Durant la course, les gars ont reproduit à la lettre le plan imaginé pendant le briefing. Ils ont fait du tableau noir et ça nous rend fier. Ils ont attaqué quand il le fallait, quand c’était dur et Valentin s’est comporté en leader. On ne sait pas où il va s’arrêter, on le découvre chaque jour. La plupart de courses, il les a finies dans le Top 15, c’est fabuleux. C’est un garçon charmant. Fils d’un ancien pro, il nous a rejoint en ayant un bon registre et ça lui a fait gagner du temps mais surtout il est exceptionnellement fort, avec du caractère. On va en entendre parler ! »
Après la cérémonie protocolaire, Valentin était évidemment très heureux de cette première victoire professionnelle et il se souviendra toujours du scénario de course.
« Le final a été tendu, dit-il, dans les 30 derniers kilomètres, on n’a jamais eu plus de 40 secondes d’avance. Dans les derniers kilomètres, le peloton était à 15 secondes mais heureusement le vent était favorable. À deux kilomètres de l’arrivée, j’ai vu une ouverture et je n’ai pas hésité. J’ai réussi à résister au peloton pour quelques kilomètres, je suis super content. L’équipe a fait un super boulot. On a fait ce qu’on avait dit au briefing, en durcissant la course quand c’était difficile. Après, j’étais persuadé que Coquard avait gagné. C’est ma première victoire professionnelle et c’est la cerise sur le gâteau. Gagner était mon objectif en début de saison mais j’ai senti que ce serait compliqué parce que je n’avais pas forcément l’opportunité pour y parvenir. Puis je gagne Paris-Bourges et c’est vraiment super ! »
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