Une nouvelle fois, Arnaud Démare n’aura pas eu l’opportunité de livrer la plénitude de ses moyens dans cette édition 2021 de Paris-Nice. Bloqué le deuxième jour par une chute, le champion de France n’est pas parvenu à trouver l’ouverture dans l’emballage massif de la cinquième étape, ce jeudi. À l’aube des trois derniers actes, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ se tourne désormais complètement vers l’objectif du classement général, dont David Gaudu occupe la douzième position.
« Il n’y a quasiment pas eu de course avant le sprint », Thierry Bricaud
C’est une longue journée qui attendait les coureurs le long de la Vallée du Rhône ce jeudi sur la « Course au Soleil ». Entre Vienne et Bollène, 200 kilomètres étaient à couvrir, et ce avec un vent de face sur la majeure partie de l’itinéraire. Par conséquent, personne n’a émis la moindre velléité d’échappée au long cours. « C’est ce qu’on imaginait, exposait Thierry Bricaud. On aurait très bien pu avoir un petit groupe devant, mais on n’était pas surpris que ça ne soit pas le cas. Ce n’est certes pas un scénario qu’on a l’habitude de voir, mais les circonstances étaient réunies : après une étape très difficile hier, avant trois dures journées, avec le vent de face, et avec une très forte probabilité de sprint massif au bout. À part lâcher des forces pour pas grand-chose, ça n’avait donc pas d’intérêt d’aller de l’avant aujourd’hui ». Le peloton a ainsi évolué groupé et à une vitesse très modérée (33km/h de moyenne après trois heures de course, ndlr) pendant une bonne partie de la journée. « Dans ce genre de moments, il faut s’économiser au maximum mais aussi rester mobilisés, soulignait Thierry. Il ne s’est certes rien passé, mais sur le vélo, les coureurs avaient froid. C’est un paramètre qu’on ne perçoit pas vraiment à la télé ».
Les organismes se sont quelque peu réchauffés à 72 kilomètres de la ligne lorsqu’une armada belge est passée à l’offensive, sans crier gare. Un bras de fer s’est installé avec le peloton pendant six kilomètres avant que tout ne revienne dans l’ordre. Puis rien, ou presque, jusqu’aux dix derniers kilomètres, malgré deux petites bosses dans le final. « On pensait que ça aurait été plus nerveux que ça, assurait Thierry. Mais finalement, il n’y a quasiment pas eu de course avant le sprint. Ça aurait peut-être été mieux pour nous s’il y avait eu un peu plus d’action, mais on fait avec le parcours proposé ». La tension est montée progressivement après le deuxième sprint intermédiaire, mais les trains de sprinteurs n’ont embrayé qu’au tout dernier moment. Celui de la Groupama-FDJ est remonté à trois kilomètres de la ligne dans le sillage d’Ignatas Konovalovas et Miles Scotson, puis Ramon Sinkeldam et Jacopo Guarnieri ont tenté de maintenir Arnaud Démare dans les premières positions dans les deux derniers kilomètres. Le champion de France était ainsi plutôt bien en place à la flamme rouge mais des vagues de part et d’autres de la route ne lui ont pas permis de s’extirper de la masse dans les ultimes hectomètres.
« Maintenant, c’est tout pour David », Thierry Bricaud
« On a d’abord été trop attentistes, trop derrière, confiait-il à l’arrivée. Il a fallu remonter, et remonter. Puis dans les 600-700m, on n’a pas eu l’ouverture avec Jacopo. Je reste là, dans le ventre mou qui est assis et qui ne peut pas s’exprimer. Au moment de lancer, c’est déjà mort ». « Ça ne s’est pas goupillé comme ils l’auraient aimé, ajoutait Thierry. On préfère gagner, c’est clair, mais cela fait aussi partie du jeu. L’an passé, tous les voyants étaient au vert et tout allait bien. On est entré dans une nouvelle saison, il faut retrouver les bons automatismes et reprendre la confiance, ce qu’ils n’ont pas encore. Il faudra patienter un peu, tout simplement ». Initialement treizième sur la ligne ce jeudi, Arnaud Démare a finalement été relégué en 117e position à la suite d’une décision du jury des commissaires. « C’est anecdotique, disait plus tard l’intéressé. Je n’ai pas fait de geste dangereux, j’ai fait un mouvement pour éviter Nils Politt. Il y a eu des actes dangereux à mon encontre ou à l’encontre de mes coéquipiers dans d’autres sprints de ce Paris-Nice qui n’ont pas été sanctionnés. C’est comme ça… Je respecte les décisions du jury des commissaires, ils font du mieux qu’ils peuvent ».
Pour ce qui est du classement général, ce jeudi soir, David Gaudu pointe toujours en douzième position. « Il était forcément un peu courbaturé après sa chute d’hier, donc c’était pour lui plutôt une bonne journée pour récupérer, concluait Thierry. Maintenant, c’est tout pour lui. Demain, c’est casse-pattes et on pourrait penser que les principaux leaders arriveront ensemble. Maintenant, on peut aussi avoir une petite bagarre dans le final car certains voudront essayer de reprendre un peu de temps. Puis, il y aura un week-end difficile même si l’étape de dimanche sera sans doute un peu différente en raison des restrictions sanitaires dans la région de Nice. Quoiqu’il en soit, ce sont des parcours qui vont convenir à David, et des parcours qu’il connaît bien ».
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