La réception du nouveau vélo ‘’Paris-Roubaix’’, quelques jours avant la fin du mois de mars, est un avènement. La consécration de mois de travaux, de discussions, de débats, de tests ayant soudé, autour de ce projet, la Marque Lapierre, le staff de l’équipe cycliste et les coureurs. Retour sur une belle aventure avec Marc Madiot.
Marc, il représente quoi ce vélo ?
Il est le symbole de la vie d’une équipe. De son évolution, de la recherche du toujours mieux. C’est vrai pour nos coureurs, leur entraînement, leur implication de tous les jours. C’est vrai pour le matériel que nous ne cessons de faire évoluer. En l’occurrence, ce vélo représente beaucoup de travail. Beaucoup de tests et d’essais pour valider tous les aspects, de la couche de carbone au rendement, et des mesures. Avec ce vélo, il fallait veiller à ce qu’il soit rigide tout en étant souple. Permettre du confort sans que cela nuise à son efficacité. Que le système d’amortisseurs soit compatible. Le résultat est très bon.
Quand les coureurs disposeront-ils de ces vélos ?
Pour Paris-Roubaix. Les coureurs ne sont pas dans l’inconnue, William Bonnet et Arnaud Démare ont effectué beaucoup de tests depuis plusieurs semaines. Ces vélos auront une espérance de vie, pour nous de deux ans si tout va bien. Le but pour nous reste l’efficacité au service de nos résultats.
Et ces travaux ne concernent évidemment pas seulement les vélos des classiques ?
Non bien entendu. Le plus spectaculaire parce qu’il a nécessité beaucoup de temps, de réflexion et de remises en cause a concerné le vélo de contre la montre dont les coureurs sont aujourd’hui très satisfaits. Mais c’est vrai aussi pour les vélo de montagne. Notre métier consiste aussi à faire de la recherche. A tous les niveaux et pour offrir le même matériel à tous nos coureurs.
L’un des aspects les plus méconnus concernent les pneumatiques, un marché délaissé par beaucoup de manufacturiers ?
Et ce n’est pas un aspect négligeable, les boyaux. Nous sommes en contrat avec une marque allemande Schwalbe et nous travaillons beaucoup à leur développement. En deux ans, nous avons bien progressé mais il reste du travail. L’important entre nos partenaires et nous, c’est le climat de confiance.
Un climat que ne dément pas votre nouveau fournisseur de vêtements, la marque B-Twin ?
Avec le plaisir de travailler à ce sujet avec un de mes anciens coureurs, Cyril Saugrain. Les coureurs sont très sensibles également à leurs vêtements. Il voient ce qui se fait ailleurs, ils voient les efforts qui sont faits pour leur donner satisfaction. Ils savent demander ce qu’ils veulent et je constate que le service qui leur est rendu par la marque est absolument personnalisé.
L’accompagnement matériel du coureur est devenu un sujet phare dans ton équipe avec la cellule recherche et développement. Comment est venue cette idée ?
Elle était désirée par Frédéric Grappe et il l’anime avec Julien Pinot. Quand ils décident d’une batterie de tests sur la piste du vélodrome couvert de Roubaix, il ne s’agit pas de regarder nos coureurs sur leur machine. Tout y passe : la position, la pénétration dans l’air, le roulement, les couvre-chaussures, les combinaisons, les casques et j’en passe…
Et lors d’une session au début du mois de décembre, vous aviez aussi testé les pneumatiques sur les pavés. Tandis que Johan Le Bon s’était retrouvé branché de partout au Carrefour de l’Arbre ?
Oui, il testait les vibrations et les amortissements pour des travaux supervisés par Frédéric et Julien et dont les implications ne sont pas encore connues. Il y a un décalage dans le temps entre ces essais et la mise en pratique mais j’aime beaucoup que tous les membres de l’équipe soient concernés. Et demandeurs. Cela fait partie désormais de notre métier que d’être en recherche permanente d’efficacité.
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