La 107ème édition du Tour d’Italie s’est officiellement ouverte ce samedi, autour de Turin, avec un premier acte particulièrement exigeant. Les cadors ont d’ores et déjà dû s’employer, et Tadej Pogacar a comme attendu mis le feu aux poudres. Le Slovène a toutefois été battu par Jhonatan Narvaez à l’arrivée, tandis qu’Enzo Paleni a terminé à moins d’une minute de l’Équatorien. Dimanche, place à la première arrivée au sommet. Déjà !

Sur le papier, l’entrée en matière promettait d’être dynamique ce samedi. Et sur le terrain, cela s’est confirmé. De Veneria Reale, dans la banlieue turinoise, au centre-ville de Turin, le peloton devait absorber près de 2000 mètres de dénivelé sur une première étape de seulement 140 kilomètres. Surtout, les trente-cinq derniers kilomètres comprenaient la double ascension du Bivio di San Vito (1,5 km à 8,6%), dont le dernier passage précédait l’arrivée de seulement deux kilomètres, mais aussi le Colle della Maddalena (7km à 6,5%), dont le sommet culminait à vingt bornes du terme. « On se doutait que Pogacar voulait gagner d’entrée et qu’UAE allait contrôler, exposait Frédéric Guesdon. On avait décidé de diviser l’étape en deux : dans la première partie, il fallait être vigilant, voir si une bonne échappée se formait et quelle attitude allait adopter UAE. Ça s’est vite éclairci, avec une échappée de six immédiatement contrôlée ». Louis Barré, Lilian Calmejane, Nicolas Debeaumarché, Filippo Fiorelli, Amanuel Ghebreigzabhier et Andrea Pietrobon ont pris les devants de bonne heure mais ont rarement joui d’une avance supérieure à deux minutes trente.

« Enzo a pu se faire plaisir », Frédéric Guesdon

Après le passage dans la montée de Superga à la mi-course, le peloton a filé une première fois vers Turin et le Bivio di San Vito, où une première sélection s’est immédiatement opérée. « Dans la deuxième partie de course, on espérait que Laurence serait dans un grand jour pour éventuellement passer les difficultés, mais ça n’a pas été le cas », reprenait Frédéric. La formation UAE Team Emirates a imprimé un train très soutenu, qui a également réduit le peloton à une petite trentaine d’unités au sommet du Colle della Maddalena, éliminant au passage quelques concurrents du classement général. Enzo Paleni, lui, faisait encore de la résistance. « Enzo était notre dernière carte, et il a peut-être la meilleure condition du groupe actuellement car il sort du Tour de Romandie, ajoutait Frédéric. On lui a laissé sa chance, pour s’accrocher et progresser dans le même temps. On savait qu’on n’allait pas jouer la gagne mais il a pu se faire plaisir en jouant le final de l’étape devant ». Tout s’est finalement décidé dans l’ultime montée du Bivio di San Vito, où Tadej Pogacar a éliminé quasiment l’ensemble de ses adversaires, à l’exception de Jhonatan Narvaez et Maximilian Schachmann. Trois kilomètres plus bas, c’est l’Équatorien qui a remporté le sprint pour la victoire et le premier maillot rose.


Enzo Paleni en a terminé à 57 secondes, en 37ème position. Dimanche, les coureurs prendront la direction du Sanctuaire d’Oropa, où Thibaut Pinot avait obtenu la cinquième place en 2017. « Il y a d’abord cent kilomètres, puis c’est un peu plus casse-pattes avant une montée finale d’une dizaine de kilomètres, concluait Frédéric. On pourrait retrouver des costauds dans l’échappée du départ, puis ça se réglera entre favoris. Ce sera compliqué nous concernant car on n’a pas de grimpeurs dans l’équipe. Il faudra simplement être prudent et monter en puissance pour être au top lundi. On attend surtout le début de semaine prochaine ».

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