Arnaud Démare a signé aujourd’hui la quarantième victoire de sa carrière dans la première étape de Paris-Nice et elle figure parmi les plus belles. Il y eut tout ce qui rend le cyclisme magnifique en ce dimanche, un temps où la pluie se battait avec le vent, une course de bordures déclenchée après 30 kilomètres, la présence de 6 membres du Trèfle dans un premier groupe de 27 coureurs, le sacrifice d’équipiers formidables. Pour finir, un effort extraordinaire d’Arnaud dans la dernière côte pour rester au contact de Julian Alaphilippe (Quick Step Floors) qui avait attaqué. Puis un sprint tout en maîtrise pour aller chercher sa troisième victoire de la saison, la première en World Tour pour l’équipe FDJ cette saison. Et le maillot jaune… Et le maillot vert… Juste Ma-gni-fi-que !

Certes, depuis le début de sa carrière, Arnaud nous habitue à des exploits, par exemple un succès dans Cholet-Pays de la Loire en 2012 après un scénario identique, sa première classique dans la Vatenfall Cyclassics de Hambourg la même année avec l’aide de Mickael Delage. En 2013, un sprint magnifique et en côte à Bruxelles dans l’Eneco Tour. Ses 4 Jours de Dunkerque en 2014 avec quatre étapes à la clé, quelques semaines avant son titre de champion de France. Bien sûr Milan-San Remo l’an dernier après avoir effacé les conséquences d’une chute au pied de la Cipressa. Et puis donc, aujourd’hui, sa capacité à revenir sur l’un des meilleurs puncheurs du monde pour témoigner de ses progrès physiques.

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« Ce fut une belle course de mouvements, explique-t-il dans un grand sourire et après avoir donné l’accolade à un Rudy Molard une nouvelle fois parfait. J’ai pris énormément de plaisir dans une course de folie. Quand c’est parti, mon équipe avait commencé la poursuite derrière les 4 échappés (Chavanel, Hardy, Smukulis et Koren). L’équipe Lotto-Soudal est venue donner un coup de vis, Tony Gallopin connaissait bien le terrain. Je ne pensais pas que ça allait partir si tôt mais ça a vite pété, avec un enchainement de virages dans la traversée d’un village. Nous, on était devant, on s’est retrouvé à six. »

Il y avait Arnaud accompagné de Jacopo Guarnieri, Olivier Le Gac, Davide Cimolaï, Rudy Molard et Marc Sarreau qui a été distancé avant la mi-course. L’équipe FDJ était la mieux représentée à l’avant avec la formation d’Alaphilippe et le rythme de la course ne s’est jamais relâché. Dans ce groupe de 27 coureurs, il y avait d’autres sprinteurs, les Allemand Kittel et Greipel, le Français Bryan Coquard et Kristoff (Katusha) mais l’entente a été bonne jusqu’au bout. Tous les coureurs faisaient leur part de travail, cela s’est ressenti dans le final.

 

 

« Le plus dur avait été fait quand j’ai réussi à le reprendre dans la bosse ! » A.Démare

Tous les sprinteurs ont sauté sur la fin, sauf Kristoff et Arnaud. Jusqu’à la dernière côte du parcours et l’attaque franche de Alaphilippe. Le premier à réagir a été Tony Gallopin mais il n’a pu reprendre l’attaquant. Arnaud a réagi avec 50 mètres de retard mais il a repris le leader de l’équipe Quick Step Floors avant le sommet. Il n’a pas hésité à prendre de suite la tête de course et a roulé pour éviter que d’autres coureurs ne reviennent. Son dernier concurrent a tenté de le prendre par surprise à 200 mètres de la ligne d’arrivée mais le leader du Trèfle était trop fort, bien trop fort. Irrésistible !

« L’attaque de Julian Alaphilippe n’était pas le scénario prévu, dit-il, mais vue la course, tout le monde était émoussé et la bosse dans le final a fait mal. C’était très dur de revenir sur Julian mais ensuite je me savais le plus rapide. Le plus dur avait été fait quand j’ai réussi à le reprendre dans la bosse ! »

Il y a un an, Arnaud avait gagné l’étape du lundi de Paris-Nice, à Vendôme. Il y prendra part demain avec le maillot jaune sur le dos et une folle envie de signer un doublé. Rendez-vous à Amilly !

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Par Gilles Le Roc’h

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