La première – grosse – semaine du Giro s’est achevée ce dimanche à Roccaraso, et Kilian Frankiny a permis à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ de refermer cette séquence de neuf jours de belle manière, grâce à une jolie quatrième place acquise au terme d’une longue échappée. Le Suisse apporte ainsi son deuxième top 10 à l’équipe – après celui de Miles Scotson sur le chrono – auquel il convient naturellement d’ajouter les trois succès obtenus par Arnaud Démare. Avant la première journée de repos, le bilan est déjà très positif pour le champion de France et ses coéquipiers.
« Un sentiment super de jouer la victoire sur un Grand Tour », Kilian Frankiny
C’est une exigeante étape de montagne, ce dimanche, entre San Salvo et Roccaraso, qui venait boucler la première semaine de course sur le Giro. Et si Arnaud Démare et son train avaient surtout pour objectif de rallier l’arrivée dans les délais et sans encombres, Kilian Frankiny disposait lui d’une certaine liberté d’action. « Dès hier soir, on lui avait dit qu’il aurait carte blanche aujourd’hui, confirmait Sébastien Joly. Il pouvait donc tenter sa chance dans l’échappée ». « J’étais très heureux que l’équipe m’offre cette opportunité si tôt, ce n’était pas prévu, expliquait l’intéressé. J’étais certes fatigué du travail effectué pour Arnaud toute la semaine, mais j’étais très motivé aujourd’hui et je voulais utiliser cette carte blanche ». Pour autant, il n’était pas aisé d’intégrer l’échappée ce dimanche, puisqu’elle ne s’est formée qu’après soixante-dix kilomètres et une grosse bagarre sur l’unique portion plate du parcours du jour. « Arnaud et Jacopo m’ont beaucoup aidé pour que j’essaie de me glisser à l’avant, disait Kilian. Finalement, un groupe est parti juste avant le sprint intermédiaire et ça a ensuite fait rideau. J’avais ma chance aujourd’hui et je ne voulais pas la laisser passer. J’étais en 2e ou 3e ligne du peloton et j’ai alors attaqué. J’ai bouché le trou et cela m’a valu un bel effort après 80 kilomètres de course déjà intenses ».
En tête, le grimpeur helvète a d’abord trouvé la compagnie de Larry Warbasse (AG2R-La Mondiale), Ruben Guerreiro (EF Pro Cycling), Eduardo Sepulveda (Movistar), Ben O’Connor (NTT), Jonathan Castroviejo (Ineos) et Giovanni Visconti (Vini Zabù-KTM), avant que Mikkel Bjerg (UAE Team Emirates) ne vienne étoffer le groupe un peu plus tard. « Castroviejo n’était qu’à six minutes du maillot rose donc il posait un peu problème, poursuivait Kilian. La Deceuninck n’a jamais laissé plus de six minutes. Au début, je pensais qu’on ne pourrait pas aller au bout. Quand notre avance s’est réduite à quatre minutes, je me suis même dit que ça n’allait pas le faire, mais ça s’est stabilisé et j’y ai cru à dix kilomètres de l’arrivée ». À cet instant, après avoir essuyé quelques averses sous 10°C, l’échappée n’était plus composée que de cinq unités. Puis Castroviejo, « le plus fort de l’échappée » selon Kilian Frankiny, a produit l’offensive décisive à six kilomètres du but. « J’étais devant au moment où il attaque, je venais de terminer mon relais, expliquait le Suisse. Je n’ai pas pu réagir. J’ai ensuite donné le maximum jusqu’à la fin, notamment dans le final très raide, et j’ai pu lâcher Warbasse 10 mètres avant la ligne ». Le jeune grimpeur s’est ainsi doté de la quatrième place du jour, soit son meilleur résultat en carrière dans une épreuve de ce calibre. « Je suis content de mon étape, assurait-il. C’était la première fois que je jouais la victoire sur un Grand Tour, et c’était un sentiment super. Quand on a débuté la dernière montée, je n’arrivais d’ailleurs presque pas à croire que je jouais la gagne. Je sais maintenant que la forme est bonne. Il reste douze étapes dont certaines en montagne, et j’espère encore avoir ma chance ».
« On ne veut pas s’arrêter là », Sébastien Joly
« Kilian a fait une très belle étape, saluait Sébastien. On a même cru en ses chances de victoire dans le final, mais il est tombé sur plus forts. Cette quatrième place est en tous les cas une belle récompense pour lui et on est tous très contents de cette performance ». Malgré les conditions météorologiques difficiles, le reste de l’équipe a plutôt bien géré cette étape de montagne. Seul Ramon Sinkeldam a réellement souffert ce dimanche. « Il a été en difficulté assez rapidement et a passé une journée assez difficile, indiquait Sébastien. Heureusement demain, c’est repos. On espère qu’il pourra se refaire une santé et être opérationnel mardi et mercredi, puisque ce sont deux étapes propices pour le sprint ». Après les incontournables tests PCR demain matin, sous les coups de 9 heures, les coureurs devraient aller tourner les jambes pendant 1h30-2h, « mais ce sera assez tranquille et libre » prévient Sébastien. L’idée étant de bien recharger les batteries, mentales et physiques, à l’aube de la deuxième semaine. « Pour le moment, on remplit les objectifs, mais on espère pouvoir aller encore plus loin en termes de victoires d’étapes, concluait-il. On ne veut pas s’arrêter là. Qui dit victoires dit aussi points pour le maillot cyclamen, évidemment, mais l’objectif numéro 1 reste les victoires ».
2 commentaires
Cheve Jean louis
Le 15 octobre 2020 à 08:02
Bel esprit d’équipe merci pour le bonheur que vous me donner
Bravo pour votre professionnalisme dans les temps difficiles pour tout le monde
TRANVOUEZ Michel
Le 13 octobre 2020 à 02:55
Bravo