Il n’y a pas de mots pour dire l’admiration que suscite au sein de l’équipe FDJ Kenny Elissonde, le grand héros du peloton au cours des deux étapes pyrénéennes. Après avoir beaucoup cherché l’ouverture pendant deux semaines, il a signé deux très belles performances samedi et dimanche, prenant la deuxième place de l’étape reine en endossant le maillot à pois du meilleur grimpeur, et terminant quatrième dimanche, maillot à pois conforté.
Samedi, au départ d’Urdax où la veille les coureurs de l’équipe FDJ en avaient terminé tard dans un peloton amorphe, Kenny s’est joint à une échappée de 41 coureurs comprenant également Alexandre Géniez et Odd Christian Eiking. Sous les yeux de Marc Madiot venu rendre visite à ses troupes, Kenny envisageait d’abord de faire le boulot pour le vainqueur de la troisième étape quand le petit jeunôt, Odd Christian, roulait en tête d’un groupe qui peinait à faire entente.
Dans les deux premiers cols, Kenny est passé deuxième derrière Fraile (Dimension Data) et après le Soudet où Alexandre Géniez a pris un coup de chaud, il a profité de la disparition de l’Espagnol pour faire le plein de points au sommet de Marie-Blanque. Dans le col d’Aubisque, au sommet duquel l’étape était jugée, Kenny était l’un des plus fringants, s’isolant en tête en compagnie de cinq coureurs avant de voir partir le Hollandais Gesink (LottoNL-Jumbo). Il eut ensuite les ressources pour revenir sur lui en compagnie de Silin (Katusha).
Plus puissant, Gesink s’est imposé dans les 300 derniers mètres et Kenny a donc fini deuxième
« Je n’ai pas de regrets, disait-il. Dans les derniers mètres, j’étais en troisième position, c’était parfait mais Gesink était plus puissant. Il était plus fort. J’ai fait une bonne course avec les moyens que j’avais. J’ai anticipé avec la grosse échappée. J’ai fait les sprints pour le maillot à pois mais la Vuelta est longue. J’avais pris des points il y a deux jours en protection d’Alexandre Géniez qui avait été porteur de ce maillot en première semaine. J’ai laissé Fraile prendre les points dans les deux premiers cols mais il a disparu et je me suis dit que c’était possible. Finalement, le maillot distinctif des grimpeurs pour moi c’est super. Je dois récupérer mais ce matin, j’avais les jambes dures et puis c’est allé de mieux en mieux. Je veux continuer à faire plaisir à mon équipe et à moi. »
Dimanche, Kenny s’était mis en tête d’accompagner de nouveau l’échappée du jour sur la route de Formigal. Au km 6, onze coureurs avaient repris en tête l’Italien Brambilla (Etixx-Quick Step) dont Kenny mais aussi Fraile, Contador et le leader de la Vuelta Nairo Quintana qui en a profité pour conforter son pouvoir.
L’étape était courte mais intense. Fraile est passé devant Kenny au sommet des deux premières difficultés avant de disparaître de nouveau. Dans le camp FDJ, tout le monde craignait que Kenny paie ses efforts cumulés sur deux jours mais il s’est bien accroché jusqu’à 5 kilomètres du sommet avant de laisser filer Quintana, Contador et Brambilla qui allait s’imposer. Dans le dernier kilomètre ; le grimpeur du Trèfle est revenu sur Contador et l’a dépassé en compagnie de Felline (Trek-Segafredo) et a pris une très belle quatrième place qui lui a valu la bise de son directeur sportif Thierry Bricaud.
“Je ne savais pas comment les sensations allaient être après la journée d’hier, dit-il, mais j’étais motivé pour prendre quelques points. C’était un scénario apocalyptique mais ça reste une super journée. J’ai monté Formigal à mon rythme. Le maillot n’est pas assuré mais ça dépend de Quintana, et Fraile c’est un vaillant. Il va plus vite que moi au sprint et il est fort pour aller dans les échappées. On verra au jour le jour. Apres mon opération du genou en mars, je suis resté à Nice pour retrouver mon niveau. Avant le Tour de Suisse j’avais déjà passé un cap mais il fallait un peu de temps pour que ca se matérialise, j’espère que cette Vuelta le montre. Je suis content pour mon entraîneur Julien Pinot et pour l’équipe FDJ. »
Avec 56 points, Kenny devance Fraile de 8 points au classement des grimpeurs et devrait gérer son bien tout au long d’une semaine moins difficile. Lundi, avant le jour de repos, les sprinteurs sont appelés dans la seizième étape qui se jugera au bord de la Méditerranée. Il serait surprenant, même si Johan le Bon, fatigué, a quitté la course samedi de ne pas voir Lorrenzo Manzin à qui cette Vuelta fait un bien fou.
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