Comme la veille, le terrain de jeu était encore accidenté ce dimanche dans les Alpes-Maritimes, à la différence près que les difficultés majeures se situaient dans les soixante premiers kilomètres. Un départ explosif était donc attendu, et nécessaire pour tenter de renverser le classement général. « L’étape est partie sur les chapeaux de roue, racontait Yvon Caër. Il y en avait partout dans le Col d’Èze, puis ça n’a pas arrêté de rouler jusqu’à la deuxième bagarre dans le col de Châteauneuf de Contes. Au sommet, il n’y avait plus grand-monde, notamment car nous avons imprimé un gros rythme au pied ». Une quinzaine de coureurs s’est un temps détachée, avant que le peloton ne se regarnisse finalement dans la descente. « Le leader, Christian Scaroni, était très fort et Astana n’a jamais tremblé, ajoutait Yvon. Si les difficultés avaient été un peu plus tard, ça partait à 10-12 mecs, ça finissait à cinq, et ce n’était clairement pas pareil ». Ce n’est donc pas la configuration qui s’est mise en place ce dimanche, avec une deuxième moitié de course plus roulante. « Il y a malgré tout eu une grosse bagarre pendant presque toute l’étape, car les échappés ont fait un gros numéro, précisait Yvon. Ça a été une journée rapide ».

Sortis après environ cinquante kilomètres, Harry Sweeny et Louis Barré ont compté un capital temps maximal de deux minutes sur le peloton, qui s’est progressivement rapproché aux abords de Vence et de la montée finale de la Sine (3,6 km à 5,3%), suivie de trois kilomètres tout plats. L’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est parfaitement repositionnée avant ce dernier temps fort dans le sillage d’Enzo Paleni, puis Kevin Geniets a passé un relais très appuyé. « À six kilomètres de l’arrivée, il y avait un petit raidard suivi d’un long faux plat de deux kilomètres, et l’idée était que Guillaume soit placé pour accompagner les meilleurs », exposait Yvon. Quand ils sont sortis à quatre, il lui a manqué un peu de ressources pour suivre et c’était un peu trop punchy. Quentin a suivi ce qu’il restait du peloton et ça s’est finalement regroupé pour un sprint à trente comme l’an passé ». À l’attaque peu avant, Santiago Buitrago et Christian Scaroni ont été avalés dans la dernière ligne droite, et Dorian Godon a finalement remporté l’étape. « Quentin a des petits regrets car cette arrivée lui convient mais il a, selon lui, mal négocié son sprint, ajoutait Yvon. Il était dans la bonne roue mais il a dépensé trop d’énergie pour la prendre, puis il s’est fait déborder ».

Le puncheur occitan s’est octroyé la neuvième place du jour tandis que Guillaume Martin-Guyonnet a accroché la douzième place, lui permettant de conserver la sixième position du général. « On avait en tête d’être acteurs de la course, on l’a été en durcissant dans Châteauneuf, donc je pense qu’il n’y a pas trop de regrets à avoir, disait l’intéressé. Pour moi c’était un week-end d’intégration au sein de l’équipe en course. Le résultat n’est pas là, il y a une petite pointe de déception de ne pas avoir pu conclure en étant plus fort, mais je pense qu’on peut être satisfait de la manière dont on a couru aujourd’hui. Je veux remercier les coéquipiers et le staff pour cette intégration ». « Je retiens de cette fin de semaine que Guillaume est en très bonne condition, concluait Yvon. C’était sa première course avec nous et on a su faire évoluer les choses pendant le week-end. Aujourd’hui, c’était parfait en termes d’investissement et d’engagement des équipiers, et Guillaume est au niveau auquel il doit être ».