Journée noire

Au soir de la huitième étape du Tour de France, ce samedi, Thibaut Pinot n’est plus en lice pour le classement général. Fortement gêné par une douleur au dos, conséquence directe de sa chute du premier jour, le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a été distancé du peloton maillot jaune très loin de l’arrivée lors de la première étape dans les Pyrénées. Escorté jusqu’à la ligne par ses coéquipiers, il tentera de se refaire une santé ces prochains jours avant de se rediriger vers d’autres objectifs. Lui aussi contrarié par une blessure dûe à sa chute à Nice, William Bonnet a été contraint de quitter l’épreuve.

« C’était la galère depuis samedi », Thibaut Pinot

Au lendemain d’une journée folle, et durant laquelle l’équipe Groupama-FDJ s’était montrée admirable, la première véritable étape de montagne du Tour de France devait livrer son verdict ce samedi, entre Cazères et Loudenvielle, à travers les difficiles Col de Menté, Port de Balès et Col de Peyresourde. À l’arrivée, le verdict n’a pas été favorable à Thibaut Pinot. Après une première moitié d’étape relativement calme, au cours de laquelle une échappée de treize hommes s’est vue accorder le droit de batailler pour la victoire d’étape, les choses ont pris un tournant désagréable dans le Port de Balès. Sans que le tempo ne soit encore irrésistible en tête de paquet, Thibaut Pinot s’est retrouvé distancé. Ses coéquipiers sont restés auprès de lui en signe de solidarité, mais le classement général, lui, s’envolait. « Je me raccrochais à l’étape d’hier, à celle d’Orcières-Merlette, où j’avais constaté des signes disons encourageants, soupirait Thibaut. Mais à part ça, c’était la galère depuis samedi. J’ai tellement mal au dos que je n’ai pas de force pour pédaler ».

Le Franc-Comtois a très vite compris que les dés étaient jetés et s’est dès lors simplement efforcé de finir l’étape en compagnie de ses collègues. « On est malheureusement dans les suites de la première étape du Tour, et les dégâts sont toujours là, réagissait Marc Madiot. La récupération ne s’est pas avérée suffisante pour jouer un rôle intéressant. On arrivait à cacher la misère sur le plat, mais c’est plus compliqué en montagne. On avait senti des difficultés dès le lendemain de la chute, mais on avait réussi à passer au travers dans la deuxième étape et on avait plutôt la sensation que ça allait un peu mieux. On avait bien compris que l’on n’était pas au même niveau qu’au Dauphiné, mais on espérait que la situation se régularise avec le temps. Cela n’a pas été le cas et la journée d’aujourd’hui est forcément difficile ». Après un sans faute durant sept étapes, sans avoir concédé de temps, Thibaut Pinot a finalement été rattrapé par sa chute survenue à trois kilomètres de la ligne à Nice. « On sait que pour faire un bon Tour, il vaut mieux ne pas aller au sol, ajoutait Marc Madiot. Mais on sait aussi que les chutes font partie du métier. C’est tombé sur nous, c’est comme ça ».  

« Pleurer ne sert à rien », Marc Madiot

Si l’objectif majeur de ce Tour de France, à savoir le classement général, n’est désormais plus d’actualité pour l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, le Tour en lui-même a encore beaucoup à offrir. Y compris à Thibaut Pinot. « C’est une journée compliquée et je veux m’excuser auprès de mon équipe, mes équipiers et de ceux qui me supportent pour cet échec, mais je ne vais pas quitter le Tour, et en aucun cas l’idée m’est venue en tête, disait-il. Le Tour continue et on va essayer de se battre. L’équipe est très forte et j’espère que les gars pourront aller chercher une victoire d’étape. Ils le méritent ». « Ça a été une journée compliquée pour Thibaut, mais le Tour est loin d’être fini, affirmait aussi Matthieu Ladagnous. On va se remobiliser. Il y a des étapes à aller chercher et ça reste le Tour. On va essayer de remettre tout ça en ordre et l’aider à aller chercher des étapes, voire le faire avec d’autres ». Le mot de la fin revenait au patron Marc Madiot : « Pleurer ne sert à rien. On va se ressaisir et se re-forger un moral pour repartir de l’avant. On va essayer de récupérer à partir de demain et profiter de la journée de repos avant de repartir sur des objectifs qui peuvent nous concerner, avec des victoires d’étapes voire le maillot à pois, on verra… ».