L’équipe FDJ espérait beaucoup des trois premières étapes plates de l’Eneco Tour et il s’en était fallu de 20 mètres seulement pour qu’Arnaud Démare ne lève les bras à Ardooie. Sous la pluie et au terme d’une échappée magnifique, Johan Le Bon s’est imposé aujourd’hui à Sittard et occupe la troisième place du classement général à 8 secondes de Kelderman.
Vainqueur cette année du prologue des Boucles de la Mayenne, le Breton de l’équipe FDJ était depuis quelques mois à la recherche d’un déclic, d’une course référence qui confirme enfin toutes ses qualités. Il l’a réalisée aujourd’hui dans une très difficile étape de l’Eneco Tour qui s’est jouée en costauds et qu’il a gagnée en champion.
Il fallait des jambes d’enfer, déjà, pour résister à la première heure de course très rapide et s’échapper ensuite. Jojo s’est lancé dans un raid en compagnie de Van Baarle (Cannondale-Garmin) et si le peloton a peut-être un peu tardé à réagir, les deux hommes de tête ont produit un très bel effort, résistant fort bien en dépit des côtes qui s’enchainaient.
La pluie, tombant avec violence sur la course, a sans doute favorisé les desseins des deux échappés qui possédaient une minute d’avance à 15 kilomètres de l’arrivée et si à l’arrière l’équipe Lotto-Soudal a nettement accéléré, si l’écart n’était plus que de 21 secondes à 3 kilomètres du but, rien ne semblait pouvoir faire douter Johan, retrouvant sa force, son âme et son visage de guerrier.
Plus agile dans le parcours sinueux précédant l’arrivée, il a attaqué son rival à 1,5 kilomètres de l’arrivée et a encore eu la ressource de lui résister jusqu’à la ligne d’arrivée pour décrocher son plus beau succès, pour inaugurer son palmarès dans le World Tour. Sa rage de vaincre en franchissant la ligne donnera lieu, c’est sûr, à de très belles photos !
« Je ne pouvais rêver mieuxpour gagner ma première victoire dans le World Tour, assure Johan ? Cette étape était difficile, avec la pluie annoncée mais je me sentais dans une bonne journée. La consigne au départ était d’essayer de garder Arnaud Démare dans le peloton mais il nous a donné l’autorisation de prendre notre chance.
Après 50 kilomètres, je voyais que la bonne échappée ne se dessinait pas et je me suis décidé à y aller. Je me suis retrouvé devant avec Van Baarle que je connais pour avoir disputé le Tour de Bretagne face à lui il y a quelques années et très vite je me suis rendu compte qu’il connaissait bien le parcours, qu’il était très encouragé et je me suis dit qu’il serait très motivé pour aller au bout.
Nous nous sommes bien entendus et quand la pluie est arrivée, j’y ai cru.
Je m’étais rendu compte qu’il n’était pas très à l’aise sur la chaussée mouillée, qu’il virait mal et j’en ai profité pour le lâcher à 1,5 km de l’arrivée. En me retournant à 500 mètres de la ligne, j’ai vu qu’il revenait sur moi mais j’ai tout donné en me disant ‘’perdu pour perdu…’’. Je voyais les motos me passer, je voyais le groupe de Kelderman revenir mais à 100 mètres j’avais course gagnée !
C’est une délivrance. Avec tout ce que j’ai eu cette année, avec la mononucléose qui m’a ennuyé jusqu’au mois de juillet, je vous assure que cette victoire me fait beaucoup de bien. Je pense qu’il s’agit d’une course référence. Ce soir, je suis troisième du classement général mais j’ai mal aux jambes. Je vais essayer de bien récupérer avant une étape dans les Ardennes qui sera encore plus difficile demain. On verra bien mais ce soir, je suis très heureux ! »
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