La journée de repos a redonné le sourire à Thibaut Pinot. En descendant de l’avion, il a vu les cimes pyrénéennes et c’était pour lui la perspective d’un nouveau Tour de France, du plaisir qui va revenir. Avant le premier col, la Pierre-Saint-Martin mardi, le leader de l’équipe FDJ fait l’état des lieux et définit de nouveaux objectifs.
Thibaut, vous avez le sourire aujourd’hui ?
L’étape de repos est arrivée à point. Elle permet de faire la transition entre la première semaine et les Pyrénées. Le sourire je l’ai encore plus. Arriver ici, ça fait du bien. Je vais faire de belles étapes, si j’ai les jambes. Je suis loin au classement général pour rentrer dans l’objectif que je m’étais fixé. C’est un nouveau Tour qui commence.
Avec la perspective de pouvoir aller chercher un maillot distinctif ?
Le maillot blanc ce sera compliqué parce que Nairo Quintana ne sera pas loin du podium. Je pense qu’il faut l’oublier. Il reste le maillot à pois mais le règlement prévoie qu’il faut battre les meilleurs à la pédale. La Pierre-Saint-Martin, c’est 50 points directement. Aller dans les échappées ça ne suffira pas. Tout dépendra de mes jambes aussi.
Quel sentiment l’emportait la semaine dernière, la déception, la frustration ?
J’ai de la frustration parce que je n’ai pas été mon niveau, j’ai eu des pépins.
Il faut que je me fasse plaisir, ça n’a pas été trop le cas en première semaine. Je suis libéré du poids du classement général. Le Top 5 c’est presque raté pour cette année. C’était l’objectif initial. Je n’ai plus rien à perdre, je vais pouvoir me lancer dans de belles offensives. Ca passe ou ça casse mais je ne vais pas faire n’importe quoi non plus. On va élaborer des stratégies. Des échappées vont partir sur le plat et elles ne sont pas les plus faciles à prendre. Ce sera aussi une question de feeling. Ca dépendra aussi des leaders s’ils ont envie de jouer la gagne…
Vous pensez qu’on vous laissera partir ?
Pour Froome, il n’y a pas de souci, je vais pouvoir m’échapper. Pour ceux qui envisagent le Top 10, je n’en suis pas si loin et ils ne seront pas contents de me voir devant. Je dois attendre mardi soir pour savoir où j’en suis. De toute façon, je ne cours pas pour finir 8e au général, je préfère gagner des étapes. Je veux gagner, c’est ce qu’il y a de plus beau. C’est une émotion plus forte que de jouer la huitième place.
Vous n’envisagez pas de reprendre du temps aux meilleurs ?
Si demain ça se passe bien, je serai encore à 8 minutes de Froome et reprendre du temps à Quintana ou Contador en montagne, ce n’est pas facile. Je peux dire que je vais prendre des risques. J’ai le moral parce que la bronchite passe, la douleur au genou aussi. Parce qu’il reste deux semaines impressionnantes. Avec les difficultés à venir, il y a moyen de se faire plaisir. Mardi, c’est une course de côte. Mercredi avec le Tourmalet, il y aura sans doute une échappée de costauds, de baroudeurs qui pourrait aller au bout, ce sera une belle étape de mouvements. Jeudi, il y a plusieurs cols avant l’arrivée au Plateau de Beille qui est la plus dure du Tour
Comment sentez-vous vos équipiers
Ils savent tous ce que je veux. Le groupe des sprinteurs doit attendre les Champs-Elysées et veut m’aider à faire des résultats. Il y a eu des chutes, des mecs malades, cette journée de repos fait du bien à tout le monde.
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