Kenny est de retour et son bonheur est partagé par toute l’équipe FDJ. Après un début d’année gâché par une blessure au genou, le grimpeur du trèfle a disputé jeudi le Grand Prix de Denain et samedi le Tour du Finistère. La fin pour lui d’une éclipse de six mois dont il sort avec fraîcheur et appétit.
Kenny, c’est génial de te retrouver avec un dossard dans le dos ?
Je suis content d’être là mais j’ai trouvé le temps long. La préparation à mon retour a été interminable.
Rappelles-nous la nature de ta blessure ?
La plica du genou s’est enflammée et a provoqué l’érosion du cartilage de la rotule. Je ne pouvais plus pédaler, ni marcher. Au début, on a cru à une tendinite, je me suis fait fabriquer de nouvelles semelles mais après un repos d’une semaine, j’avais toujours mal. Une IRM a démontré que l’intervention chirurgicale était inévitable. Grâce au médecin de l’équipe Jacky Maillot, j’ai été opéré à Monaco par le professeur Jäger qui m’a dit que tout irait bien au bout de huit jours. Quand j’ai repris le vélo, au bout d’une heure, le genou a gonflé.
C’est pour ça que tu as mis tant de temps à revenir ?
J’ai porté une attelle immobilisant le genou pendant trois semaines, je suis resté cinq semaines sans faire de vélo. Quand j’ai entamé ma rééducation, je n’avais plus de muscle… Déjà que je ne suis pas très musculeux… J’ai eu du mal à faire les trucs de tous les jours, monter un escalier par exemple. Je suis allé au CERS de Saint-Raphaël où j’ai vraiment bien travaillé. En faisant beaucoup de presse. Puis j’ai pu refaire du vélo deux heures le matin que j’enchainais avec quatre heures au CERS l’après-midi. J’ai enfin repris l’entraînement en mars sans avoir de douleur.
Avec quel objectif ?
Être compétitif pour disputer le Tour de Romandie. Avec Julien Pinot, j’ai fait de belles séances. J’ai pris le vélo de chrono une fois par semaine, j’ai monté beaucoup de cols de la région niçoise où j’habite depuis un an. Il me fallait gommer le fait d’être resté six mois sans courir. C’est comme si j’avais enchaîné deux hivers. Aujourd’hui je suis bien. Il me reste à gommer l’inconnue du rythme de la compétition.
Comment s’est passé le Grand Prix de Denain ?
Très bien. J’ai essayé de m’échapper, j’ai ensuite travaillé avant le final en faveur de Lorrenzo Manzin. Il y a eu des petits coups de bordures mais je n’ai jamais été en difficulté. C’est bien mais le vrai test c’est le Tour du Finistère qui est une course plus difficile et qui se fait à la pédale. Si j’y suis bien, je peux briguer ma place dans le Tour de Romandie mais il n’est pas question que j’y sois un poids pour l’équipe. Je suis confiant.
En début de saison, Thibaut Pinot disait qu’il comptait sur toi après ta très belle fin d’année 2015 ?
Après trois semaines à me battre dans la Vuelta que j’ai terminée par un petit Top 20, j’ai couru avec Thibaut. C’était assez rare. J’avais déjà disputé le Giro, j’avais 90 jours de course dans les jambes mais j’étais content d’être avec lui dans le Tour du Gévaudan et les courses en Italie. Maintenant, il me faut un niveau de jeu pour l’aider, il a déjà une belle garde rapprochée. Le Tour de Romandie est un rendez-vous qui compte dans un programme ! Si je suis là, il faut aussi que Thibaut soit satisfait de mon travail.
L’avantage de ta longue indisponibilité est que tu ne vas pas manquer de fraîcheur ?
Je vois toujours le verre à moitié plein. D’un point de vue physique je suis bien, d’un point de vue mental, je suis comme un cadet. 10 jours avant le Grand Prix de Denain, je ne tenais plus en place !
Le Tour de France est au programme ?
Non mais j’ai de belles échéances avant la Vuelta. Le Tour de Suisse en juin avec de belles étapes montagneuses dont celle de Sölden que Thibaut avait gagnée l’an dernier. Puis le championnat de France sur un terrain difficile. Puis en juillet le Tour de Pologne et sans doute en août le Tour de Burgos. De quoi me faire plaisir…
Rentrer dans une équipe qui tourne bien doit être plus facile ?
La FDJ a déjà gagné de belles courses, j’ai tout vu de l’extérieur. Devant la télé, à les voir dans Milan-San Remo et le Critérium International, ils m’ont encore plus donné l’envie de revenir.
Tu as profité de ta coupure pour lire beaucoup de livres ?
J’ai lu plein de trucs chiants mais j’étais d’humeur bougonne…
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