Arnaud Démare revient pour nous sur sa campagne 2017 des Classiques. Un début de saison réussi, qui confirme les progrès d’Arnaud qui a fait preuve d’une grande régularité. Il revient pour nous sur le travail de son équipe, de ses équipiers et analyse ses performances en se projetant déjà sur la suite de sa saison et même au delà.
Arnaud, faire un très bon résultat dans Paris-Roubaix et enchainer par une victoire à Denain, c’est top ?
Ça fait du bien et c’est un peu surprenant aussi parce que je ne me suis pas très bien senti pendant la journée. Nous sommes tous un peu fatigués de Paris-Roubaix mais nous sommes restés bien motivés. C’est cool de lever les bras.
> Grand Prix de Denain: Victoire d’Arnaud Démare, super bien lancé par Daniel Hoelgaard
« Vraiment, on avait tous un peu de fatigue, on n’avait pas forcément de bonnes jambes mais ça s’est super bien passé »
La satisfaction vient de Daniel Hoelgaard qui a vraiment un super job ?
C’est ce que je retiens, Daniel avait de la force et m’a super bien lancé. Avec Mika (Delage), après la chute de Marc Sarreau, on s’est dit que ce serait lui qui devait m’emmener le sprint et il a vraiment bien répondu présent.
Tu as décidé de faire le sprint dans la roue de Nacer Bouhanni ?
Oui, je me suis volontairement placé dans la roue de Nacer en attendant du renfort. Son équipier belge Van Staeyen m’a embêté un peu, il voulait m’empêcher d’être là mais il perdu sa roue et puis Dani (Hoelgaard) est revenu à ma hauteur. Vraiment, on avait tous un peu de fatigue, on n’avait pas forcément de bonnes jambes mais ça s’est super bien passé. J’ai été gêné par un coureur sur ma droite, j’ai déboité super tard mais c’était le bon moment. Je suis passé et une fois lancé je savais que j’avais gagné. Denain est un sprint particulier que je n’apprécie pas trop mais aujourd’hui c’était moins compact.
« J’ai senti que j’ai de passé nouveau un cap, au niveau résistance notamment »*
Quel bilan fais-tu de ta campagne de classiques ?
Je suis très content. Avant de parler des classiques, je dois dire que physiquement j’ai répondu présent de Bessèges à aujourd’hui. A Paris-Nice j’étais vraiment très bien. A Milan-San Remo je finis sixième, c’était la place à laquelle j’étais abonné puisque j’avais déjà fini 6e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne. J’ai eu un manque de chance dans Gand-Wevelgem avec cette crevaison mais j’étais vraiment bien. Dans le Tour des Flandres, j’étais très bien mais le tempo était très élevé et j’ai pété dans le final mais c’est de l’expérience acquise.
Un top 10 dans Paris-Roubaix, forcément, c’est fort pour toi ?
A Roubaix j’étais content parce que je n’ai vraiment pas eu de chance pour cette course les deux années passées. Sixième, c’est une progression, ça renforce ma motivation pour ce que je donne déjà à cette course à l’entraînement. Quand je vois le podium, ce sont des mecs de plus de 30 ans. J’en ai 25 mais j’ai senti que j’ai de passé nouveau un cap, au niveau résistance notamment. D’année en année, ça va continuer et ces classiques vont être de beaux objectifs.
« Ces deux-là ont tout le temps le sourire »
La coupure arrive bien ?
Aujourd’hui je n’étais vraiment pas super mais c’est pareil pour Mika, pour Olivier (Le Gac), pour ceux qui ont fait la période entière avec moi. A la sortie des classiques, on sent qu’on est émoussées et puis il y a eu un relâchement logique après Roubaix mais on s’est bien retrouvés. En vue du Tro Bro Leon lundi, je veux bien me reposer pour être en forme dans une course qui me convient. L’idéal serait d’être en surnombre dans le final et que mes équipiers puissent tenter leur chance sauf si le sprint nous paraît inévitable. Ce serait une belle récompense qu’un de mes équipiers gagne mais la seule chose qui compte, c’est qu’un FDJ gagne.
Tu sembles vraiment satisfait de l’état d’esprit de ton groupe. Même si Jacopo Guarnieri, souvent embêté par des ennuis de santé, n’a pas toujours pu répondre présent ?
Jacopo a fait bon début de saison. Après Paris-Nice, il a eu un coup de moins bien. J’étais un peu déçu, on en a parlé lui et moi mais je n’oublie pas ce qu’il a fait en début de saison. Il est calme, il s’est bien intégré, comme Davide Cimolaï. Ces deux-là ont tout le temps le sourire et c’est très agréable de tous nous retrouver avant chaque course. On a passé beaucoup de temps ensemble mais je dois dire que c’était comme une famille.
Donc tu coupes lundi soir ?
Oui, je vais me reposer une semaine en Corse avant de reprendre aux 4 Jours de Dunkerque puis de partir en stage avec l’équipe pour la préparation du Tour. Je ferai le Critérium du Dauphiné et le Championnat de France. Je ne vais pas faire beaucoup de courses et ça va me faire du bien de souffler. Depuis le début du mois de février, on a couru tous les trois jours. Ce fut un enchainement intense de grandes courses. Pour moi, c’était une bonne chose de courir à Denain où la tension est moindre et je veux bien récupérer pour le Tro Bro Leon.
Par Gilles Le Roc’h
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