Depuis une semaine, David Gaudu est en stage avec toute l’équipe FDJ en Espagne mais de Trémuson (Côtes d’Armor) à Calpe, le grand espoir breton connaît les mêmes conditions de travail. La pluie et une relative douceur (8°) accompagnent les coureurs dans leurs efforts. Très à l’aise dans son nouveau statut de coureur professionnel, ce produit de la Fondation FDJ nous propose de mieux le connaître par cette conversation. Sur le vélo, depuis le premier stage en décembre, ses employeurs et ses équipiers savent qui il est.
David, pour les gens tu es déjà un palmarès, notamment la Course de la Paix et le Tour de l’Avenir en 2016, mais ils ne te connaissent pas bien.
J’ai commencé le vélo à six ans. Mon père en faisait, surtout du VTT. Tout de suite j’ai aimé ça. Dans les catégories de jeunes, j’ai couru pour le club de Landivisiau et j’ai tout de suite été plutôt un bon grimpeur mais il me fallait le prouver dans la durée.
« C’est une grande différence de me dire que c’est désormais mon métier »
Quand as-tu imaginé faire du cyclisme ton métier ?
Chez les Juniors. Quand j’étais cadet je n’étais pas formé, je n’avais pas grandi, je n’avais pas de force et j’avais compris que le vélo c’était dur. A cette époque, on m’a dit d’attendre d’être chez les juniors pour savoir. En effet, c’est le moment où j’ai commencé à m’endurcir et à progresser.
A quand remontent tes premiers contacts avec l’équipe FDJ ?
Yvon Madiot m’a fait intégrer la Fondation FDJ en 2015 et j’ai été régulièrement en contacts avec lui. Avec Marc, ça a commencé après le Grand Prix de Plumelec que j’avais disputé avec l’équipe de France en mai dernier.
David Gaudu et Marc Madiot lors du stage de l’équipe FDJ à Calpe (Espagne)
Et dès ta première course professionnelle, en septembre et en tant que stagiaire, tu as tapé dans l’œil de Julien Pinot ?
Oui, dans le Tour du Doubs. J’avais fait une bonne course. Dans le final, j’avais travaillé pour Sébastien (Reichenbach) en prenant la tête du peloton au pied de la dernière côte. Au sommet, nous n’étions plus que trois. Seb, Pozzovivo et moi. J’avais été surpris que Samuel Dumoulin, par exemple, ait sauté. Pour moi, c’était spécial. Ce travail avait bien plu à Julien.
Comment se passe ton intégration dans le groupe professionnel ?
Les mecs sont vraiment sympas avec moi. On a roulé ensemble en Espagne en décembre. On a appris à se connaître sur le vélo. Cette fois, nous avons travaillé plus spécifiquement. Le groupe sprinteurs et classiques était arrivé à Calpe deux jours avant nous. Celui des puncheurs-grimpeurs s’est retrouvé il y a une semaine et on a déjà bien travaillé. Je regarde ce que je vaux par rapport aux autres.
Ton programme de courses est déjà défini ?
Je vais débuter dans le Grand Prix ‘’La Marseillaise’’ avant d’enchaîner avec le Tour d’Algarve et le doublé Ardèche et Drôme. Le Tour de Catalogne sera ma première épreuve World Tour mais je vais disputer pas mal de courses de la Coupe de France : la Route Adélie, la Roue Tourangelle, Paris-Camembert, le Tour du Finistère. Enfin, je disputerai la Flèche Wallonne et le Tour de Romandie.
C’est un calendrier dense. Quel sera ton objectif principal cette année ?
Apprendre mon métier. Chez les espoirs ça a bien marché mais je repars de zéro, c’est un nouveau monde. C’est une grande différence de me dire que c’est désormais mon métier. A cette époque de l’année, je ne suis pas différent des autres : on a tous envie de gagner, moi le premier mais on verra bien en fonction des courses. Il me faudra avoir des jambes pour mériter de jouer ma carte de temps en temps.
« La qualité du travail pendant les séances c’est du très haut niveau. Je peux vous dire qu’ici, on fait de la qualité tous les jours »
Tu es un puncheur ou un grimpeur ?
Je pense être un grimpeur, j’apprécie les longs cols, vraiment durs avec des pourcentages bien raides mais le Mur de Huy à l’arrivée de la Flèche Wallonne peut me convenir aussi, je pense. La Flèche Wallonne est aujourd’hui la classique ardennaise qui peut me convenir.
Qu’est-ce qui te surprend le plus depuis le début de ta collaboration avec l’équipe FDJ
Avant l’entrainement, pendant et après, le volume de travail de tout le monde, l’engagement des entraineurs et des membres du staff envers les coureurs. Par exemple, on a travaillé un jour pour trouver ma meilleure position sur le vélo de chrono. Il y avait un truc à changer, ç’a été fait tout de suite. Il n’a pas fallu attendre 36.000 minutes. Je suis dans les meilleures conditions. A l’entraînement, le volume de travail ne m’impressionne pas mais la qualité du travail pendant les séances c’est du très haut niveau. Je peux vous dire qu’ici, on fait de la qualité tous les jours. On n’a pas le temps de regarder le paysage.
David Gaudu lors du stage de l’équipe FDJ à Calpe (Espagne)
Quels sont tes points faibles ?
Le contre la montre que je n’ai pas vraiment travaillé avant et le sprint. Je sais bien qu’on ne va pas m’attendre là-dessus mais j’aimerais bien savoir me débrouiller dans une arrivée en petit groupe. J’ai besoin de travailler ça !
Qui est ton entraîneur ? Y-a-t-il une grande différence avec ce que tu faisais ?
Mon entraîneur est David Han. Il m’a laissé passer un hiver tranquille. Il me fixait les heures à faire et j’organisais moi-même les séances. En fait, je n’ai pas trop changé ma façon de faire avant le premier stage. Quand j’ai arrêté la compétition, je n’ai rien fait. Pour ma reprise je suis resté trois semaines sans faire de vélo sur la route mais de la musculation, du VTT, de la natation et de la course à pied.
En général, tu fais des saisons pleines ?
En 2016, j’avais commencé tôt et j’avais connu un petit creux début avril mais je suis bien revenu dans la Ronde de l’Isard et la Course de la Paix et j’ai connu un bon été après les championnats de France. Je fais plutôt des saisons pleines en ménageant des micro-coupures.
Quelle impression te font les champions que tu côtoies désormais ?
Un coureur comme Thibaut Pinot, oui ça m’inspire mais on va faire notre route. Je peux simplement dire que j’ai été bien accueilli par tout le monde !
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