Jake Stewart a visiblement trouvé son coin fétiche. Pour la deuxième année consécutive, le Britannique s’est en effet imposé sur le Tour de l’Ain. Après avoir décroché son tout premier succès chez les pros à Val-Revermont en 2022, le puncheur-sprinteur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est également offert l’étape d’ouverture de l’édition 2023 à La Plaine Tonique ce lundi. Grâce à un lancement parfait de Fabian Lienhard, le jeune Anglais a pu démarrer le sprint en tête et n’a jamais été rattrapé. Il s’élancera mardi avec le maillot jaune sur les épaules.
Sans aucun obstacle à se mettre sous la dent ce lundi, le Tour de l’Ain était supposé consacrer un homme rapide à La Plaine Tonique, lors de la première de ses trois étapes. « C’était tout plat et sans vent, donc on savait que ça allait être une arrivée au sprint aujourd’hui, présentait Benoît Vaugrenard. Il fallait simplement être vigilant au départ, car c’est toujours délicat de gérer avec des équipes de six sur 150 kilomètres. On avait prévu de ne pas laisser plus de 3-4 coureurs prendre l’échappée. S’il y en avait davantage, on pouvait aussi glisser Enzo devant, ce qui nous permettait d’avoir un coup d’avance et ne pas avoir à rouler ». Aloïs Charrin (Tudor) et Julian Lino (Nice Métropole Côte d’Azur), Mads Ostegaard Kristensen (Leopard TOGT) ont finalement formé le « bon » coup de la journée, mais le peloton n’a jamais été menacé. « Le favori était Jason Tesson, donc on a laissé TotalEnergies mener la poursuite », précisait Benoît. À la mi-parcours, Charrin et Lino ont été victimes d’une chute en tête de course, laissant Kristensen seul pour la deuxième moitié d’étape. Le Danois a insisté seul mais a été facilement englouti à plus de vingt bornes de la ligne. Le peloton a alors été secoué par quelques offensives. « Il y avait quelques petites bosses, rien de bien méchant, mais il fallait être vigilant, martelait Benoît. Il fallait suivre les mouvements, d’autant qu’il n’y avait pas non plus beaucoup d’équipes de sprinteurs. Les gars l’ont bien fait, notamment Reuben, puis dans les 10 derniers kilomètres, qui ne présentaient aucune difficulté, il fallait se concentrer sur Jake ».
« Il fallait prendre le risque d’attendre », Benoît Vaugrenard
L’emballage final s’est ainsi progressivement mais difficilement mis en place. « C’était une journée assez tranquille, mais comme toujours dans ces cas-là, les dix derniers kilomètres étaient très mouvementés car tout le monde était encore frais, exposait Fabian Lienhard. C’était un peu désorganisé, mais on se connaît très bien avec Jake car on court très souvent ensemble, donc on a réussi à rester unis ». « Les dix derniers kilomètres étaient en ligne droite sur une grande route, avec un vent de 3/4 face, donc il fallait prendre le risque d’attendre le plus longtemps possible pour produire notre effort, expliquait Benoît. Il fallait essayer d’emmener Fabian le plus loin possible pour qu’il ne fasse pas d’efforts avant les 500 derniers mètres ». Bien placé jusqu’à la flamme rouge, le duo anglo-suisse a soudainement été pris en tenaille et contraint de freiner. Mais Fabian Lienhard a trouvé l’espace et la force nécessaires pour remonter et démarrer le sprint à 500 mètres. « J’ai lancé assez tôt pour éviter qu’on se fasse coincer, confiait le Suisse. J’avais aussi noté au briefing qu’il y avait une petite courbe dans les 400 derniers mètres. Je savais que si je la passais en tête, ça pouvait mettre Jake en position idéale ». Aux premières loges, le Britannique n’a alors pas hésité une seconde et a prolongé l’effort initié par son poisson-pilote. « Les gars ont parfaitement exécuté le plan, soulignait Jake. C’était un peu différent de l’année dernière, où c’était plus dur et ça me convenait plus. Aujourd’hui, c’était plat, et on savait que ce serait un sprint un peu chaotique. Fabian a parfaitement emmené à 500 mètres, puis j’ai lancé à 250 mètres et j’ai tenu jusqu’au bout ».
« C’est génial de conclure », Jake Stewart
Grâce à une accélération incisive dès les premiers coups de pédale, le jeune homme de 23 ans s’est octroyé deux longueurs d’avance qui lui ont permis de tenir en respect ses concurrents jusqu’à la ligne. Et pour la deuxième de suite, Jake Stewart s’est donc offert la première étape du Tour de l’Ain. « Beaucoup sont en reprise ici, or Fabian et Jake ont participé au Tour de Wallonie, relevait Benoît. On sait qu’ils ont un petit coup d’avance. On l’a senti aujourd’hui, on a senti qu’ils étaient tous les deux puissants et Fabian a fait un gros boulot. Il est vrai que le sprint n’était pas 100% favorable à Jake, mais je ne suis pas étonné, car on sait qu’il marche bien. C’est une période qui lui convient bien et il a bien bossé au mois de juillet. Il sort aussi d’un Tour de Wallonie où il a fait deux fois cinquième et où il s’est rassuré. On sait aussi qu’il aime lancer les sprints, ce qu’il a pu faire aujourd’hui. Il a été très fort car il a lancé de loin et a su résister. Bravo à lui. Pour la confiance, il n’y a rien de tel que de gagner. C’est sa première victoire de la saison et ça laisse envisager une belle fin de saison avec des courses qui lui conviennent. On est très satisfaits et heureux pour lui ». « C’est super d’accrocher la victoire, exprimait Fabian. On a essayé en Wallonie, mais ce n’était pas parfait. C’est vraiment top de démarrer la deuxième partie de saison ainsi et j’espère qu’on pourra en récolter d’autres ».
Victorieux pour la deuxième fois de sa jeune carrière, Jake Stewart a ce lundi apporté le onzième succès de la saison à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Il a surtout concrétisé ses bonnes sensations du moment. « Je pense qu’il est clair que j’aime cette course, souriait-il à l’arrivée. C’est ma deuxième fois ici, et c’est une deuxième victoire, qui est très spéciale. Je suis très content de mes sensations. En sortant du Tour de Wallonie, j’étais assez confiant quant à ma forme et je savais que mon sprint n’était pas mal. C’est génial de venir ici, de conclure et de repartir avec une nouvelle victoire ». Ce lundi, le Britannique a également endossé le maillot jaune, qu’il assure vouloir honorer demain tout en prêtant main forte à ses coéquipiers Rudy Molard et Michael Storer sur un parcours bien plus exigeant incluant le Col de Portes avant l’arrivée à Lagnieu.
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