Thibaut Pinot a dessiné sa saison en mettant le cap sur le Tour de France et il se donne les moyens de s’y engager dans les meilleures dispositions. Le leader de l’équipe Groupama-FDJ a mis un terme à son premier bloc de courses à l’issue du Tour de Catalogne fin mars et après dix à quinze jours de repos, notamment à s’occuper de ses animaux, il entame sa préparation pour le mois de juillet. Il détaille le programme de ses deux mois à venir et envisage le Tour qu’il a à cœur de réussir.
Thibaut comment juges-tu ton début de saison ?
Ça va même si la fin n’a pas été à la hauteur de me espérances. J’ai été malade fin février et début mars et dès lors je n’ai pas retrouvé les jambes que j’avais après le stage de Tenerife. Ça a ruiné mon Tour de Catalogne. J’espérais beaucoup des deux arrivées au sommet mais je n’ai pas pu prendre de plaisir, à part le dimanche à Monjuich. J’ai subi. Déjà à Tirreno-Adriatico que j’ai fini à la cinquième place, je n’étais pas mal mais je n’étais pas au niveau espéré. Je comptais mes coups de pédale.
Au soir du Tour de Catalogne, tu as débuté une longue coupure ?
Je suis resté dix ou quinze jours sans faire de vélo, j’ai repris pour faire les reconnaissances des étapes du Tour et du Critérium du Dauphiné. Entre ces deux courses, je dois ajouter le championnat de France à la Haye-Fouassière. Nous avons un titre à défendre !
Comment organises-tu les reconnaissances ?
Je ne vais pas tout reconnaitre parce que ça engendre beaucoup de fatigue. Je vais surtout aller dans les Alpes. Les Pyrénées, c’est loin… Je ne peux aller partout. Je l’ai fait une fois et ça n’a pas marché dans le Tour. Il m’est arrivé d’en faire très peu et le Tour avait été bon. Franchement, je ne pense pas que ce soit la clé de la réussite. Dans le Tour j’ai tout connu, les abandons, la victoire, le podium. Cette course ne pardonne pas, elle t‘oblige à être à 100 % sinon tu reçois et c’est zéro plaisir. Ce n’est pas pour rien que c’est la plus grande course du monde. Le années passées j’y arrivais un peu fatigué. Cette année, nous avons opté pour une préparation très différente.
Tu seras resté plus de deux mois sans courir ?
Je vais disputer le Tour de l’Ain (24 – 26 mai). Pour moi, le modèle est ce que j’ai fait l’an dernier avant la Vuelta. Entre le Giro et le Tour d’Espagne, j’avais disputé seulement le Tour de Pologne et c’était bien. Je dois arriver dans le Tour avec 35 jours de course, c’est la moyenne de tous les autres favoris. Oui, mes deux premiers blocs de courses sont séparés mais ça passe très vite. Après ma coupure, j’ai pris deux semaines pour remettre en route puis j’enchaine le Tour de l’Ain et le Critérium du Dauphiné. Je suis sûr de ne pas trouver le temps long !
Pour la première fois, tu as commencé la saison par un long stage en altitude, à Tenerife. Quel enseignement en tires-tu ?
Le stage de Tenerife est un test et ce n’était pas mal. Le point noir est que j’ai été trop rapidement malade. J’étais donc bien sans être à 100% comme dans la Vuelta ou le Tour de Lombardie. C’est pour être à 100% dans le Tour que je ne vais pas faire toute les reconnaissances non plus. Les directeurs sportifs vont en faire beaucoup. Maintenant avec les moyens techniques qu’on a, ça n’a pas le même rôle qu’il y a dix ans.
Pour la première fois aussi, tu travailles avec Philippe Mauduit. Comment cela se passe-t-il ?
Ça se passe très bien. C’est une personne qui est vraiment nouvelle dans le groupe et on apprend à se connaître, on doit prendre nos marques. A ce jour, tout le monde est content et c’est de bon augure pour le Tour !
Le Tour est le centre de ta saison, tu étais où quand il a été présenté ?
Je fêtais l’enterrement de vie de garçon d’un copain, Boris Zimine. Le Tour 2019 me plait, il est bien dessiné. Il sera moins long à vivre, il ne faudra pas attendre dix jours pour voir le premier col. Il y a une belle étape de montagne au bout de cinq jours, je la connais pas cœur. Et puis les journées qui précèdent vers Nancy et Colmar seront usantes. Celles permettant de traverser le Massif Central en direction des Pyrénées le seront aussi. Il y a quand même beaucoup de montagne et beaucoup d’étapes vallonnées cette année.
Il y a aussi le contre la montre par équipes le deuxième jour qui ne te dessert pas ?
Surtout, j’ai réglé le problème que j’avais depuis deux ans avec une douleur dans la jambe qui ne me permettait pas d’être à 100% sur mon vélo de chrono. La position n’était plus idéale et je l’ai changée au cours de l’hiver. A ce jour, j’ai disputé des contre la montre assez courts, au Tour de la Provence et à Tirreno-Adriatico mais j’ai eu de bonnes sensations.
Tu auras, probablement, à tes côtés dans le Tour, un certain David Gaudu ?
Chaque année, tant que Paris-Roubaix n’est pas passée, l’équipe Groupama-FDJ ne bascule pas dans le Tour. Oui, sauf contre-temps, et en toute logique, David devrait faire le Tour et sera un soutien précieux en montagne. David progresse, il est là où il devait être et c’est déjà bien parce qu’il suscite beaucoup d’attente. Il prend de l’expérience. Je suis à ses côtés et ça l’aide. Nous sommes très contents l’un de l’autre. En fin de saison dernière, dans les courses italiennes, il était le meilleur équipier qu’un leader pouvait avoir. Bientôt, il s’envolera mais il est déjà leader dans certaines courses, notamment l’UAE Tour, le Tour du Pays-Basque, les classiques ardennaises et le Tour de Romandie. Cette année, il n’est pas incohérent de penser au maillot blanc pour lui. Si je marche bien, David sera à mes côtés et donc pas loin de la première place du classement des jeunes. Et si ce n’est pas pour 2019, il a encore trois ans pour l’avoir ce maillot ! »
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