L’acte final du Région Pays de la Loire Tour n’a pas déçu ce dimanche, sur le circuit très exigeant du Mans. Dans cette journée de course très disputée, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a d’abord souhaité prendre les devants, et Ignatas Konovalovas a ainsi occupé la tête de la course jusqu’à trente kilomètres du but. Le Lituanien s’est par la suite relevé pour donner un coup de main à Paul Penhoët, à la bagarre avec les favoris. Le jeune sprinteur tricolore a certes coincé dans l’avant-dernière ascension du mur de Gazonfier, mais il s’est tout de même battu jusqu’au bout pour accrocher la huitième place du jour. Il a également hérité de la douzième place finale de l’épreuve.
Au sortir de trois sprints « massifs » sur le Région Pays de la Loire Tour, l’issue devait être toute autre ce vendredi dans la quatrième et dernière étape. « La stratégie aujourd’hui était bien différente du fait du parcours qui était bien plus escarpé et difficile, assurait d’ailleurs Sébastien Joly. On est davantage partis sur une stratégie offensive. On était qui plus est assez loin au général, donc il fallait partir de loin si on voulait le faire basculer. L’idée première était de mettre Eddy ou Kono dans l’échappée. Les gars se sont bien battus et Kono a réussi à prendre la bonne. C’était très bien de sa part, car ça a bataillé et ça n’est pas parti facilement ». Au terme d’une belle bagarre, l’expérimenté Lituanien s’est retrouvé en compagnie de Lasse Norman Leth (Uno-X), Nathan Vandepitte (Bingoal WB), Rasmus Søjberg Pedersen (CIC U Nantes Atlantique), Rudy Barbier (St Michel-Mavic-Auber93) et Norman Vathra (Go Sport -Roubaix Lille Métropole) en tête de course. En revanche, il n’a jamais pu bénéficier d’un avantage supérieur aux trois minutes. Après avoir franchi le bien-connu circuit du Mans, le groupe de fuyards ne disposait même que de deux minutes au moment d’entamer le circuit manceau, pimenté par le « mur » de Gazonfier (400 mètres à 11%), aux rampes maximales de 22%. Le peloton a qui plus est explosé dès la première boucle, et l’écart était réduit à une minute au premier passage sur la ligne, à 48 bornes du terme.
« Rassuré au niveau des sensations », Paul Penhoët
Il restait alors cinq tours à parcourir, et l’échappée s’est naturellement amenuisée au fil des ascensions. Ignatas Konovalovas n’était ainsi plus qu’accompagné de Lasse Norman Leth au terme du troisième passage à Gazonfier, alors que dans le même temps, les grandes offensives s’enclenchaient dans le peloton. Prompt à réagir après avoir avalé le mur du circuit, Paul Penhoët a réussi à prendre place dans un groupe de huit hommes forts en contre. « Seb m’avait dit que c’était une course difficile qui pouvait me convenir si ça se goupillait bien, disait-il plus tard. On s’attendait tous à un final très dur, et ça l’a été dès les premiers tours de circuit. J’ai réussi à bien rester placé puis quand les gros puncheurs sont sortis, je savais qu’il fallait y aller. Sur ce genre de circuit, il est vraiment dur de rentrer si tu as un coup de retard. J’ai essayé de suivre, sans penser à la suite. Je me suis dit que c’était le bon coup et j’ai essayé de bien organiser le groupe ». « On a alors demandé à Kono de se relever pour donner un coup de main à Paul, qui était sorti à la pédale avec de très bons coureurs », poursuivait Sébastien. Le capitaine de route s’est appliqué, et a donc pu effectuer quelques relais pour son jeune compère et opérer la jonction avec son ancien compagnon de fuite norvégien. « Kono marchait très fort, confiait Paul. C’était super pour nous de l’avoir dans l’échappée. Quand il s’est relevé immédiatement après qu’on lui a demandé, c’était énorme. Il a 37 ans, énormément d’expérience, et je le remercie de m’avoir fait confiance ».
Paul Penhoët a survécu au passage suivant dans Gazonfier, et demeurait dans un groupe échappé de huit hommes à vingt kilomètres du but. L’avant-dernière ascension du mur lui a en revanche été fatale face aux puncheurs-grimpeurs du groupe. Il a alors été récupéré par le contre, au sein duquel il a finalement terminé l’étape un tour et demi plus tard, en prenant la huitième place du jour. « Malheureusement, j’ai coincé à deux tours de l’arrivée, mais les gars étaient vraiment super forts dans la côte de Gazonfier, confiait encore Paul. Il me manquait vingt mètres, mais comme ça ne basculait pas directement après la bosse, j’ai pété. J’ai réussi à me reposer dans le contre pour essayer de faire un petit sprint. J’ai lancé un peu tôt, à 300 mètres avec le vent de face, mais j’ai quand même fait deuxième du groupe. C’était une dure journée, mais je suis plutôt rassuré au niveau des sensations ». « Il ne lui a pas manqué grand-chose, mais il a en tout cas montré un très bon comportement, enchaînait Sébastien. On se dit que ça pourra donner de très belles choses prochainement. C’est très encourageant pour la suite. Comme il le disait lui-même, il a également beaucoup appris cette semaine en étant dans un rôle de préparateur du train ». Alors que Fredrik Dversnes a empoché l’étape et Alexander Kamp l’épreuve, l’ancien de la Conti a lui hérité de la douzième place du classement général.
« C’est aussi dans la difficulté qu’on arrive à construire des choses », Sébastien Joly
Arnaud Démare s’est quant à lui « bien battu » dans cette ultime étape et s’apprête désormais à observer une coupure. « Même s’il n’était pas à son meilleur niveau cette semaine, on a essayé jusqu’au bout car c’était important pour retrouver de la confiance, concluait Sébastien. Il ne se sent pas de courir Paris-Roubaix, il va donc couper et se reposer. On va faire un bilan ensemble, et on va chercher des solutions pour faire en sorte que ça reparte du bon pied lors du prochain cycle. Sportivement, on n’a pas eu les résultats qu’on aurait espérés cette semaine, mais je pense très sincèrement que c’est aussi dans la difficulté qu’on peut arriver à construire des choses. Il faut savoir tirer les bons enseignements de la semaine ». Parmi les points positifs, l’apport du tout jeune Eddy Le Huitouze, à la manœuvre lors des trois premiers jours de course. « Il a été à la hauteur de nos espérances, concluait Sébastien. On lui souhaite maintenant une bonne continuation avec la Conti et de pouvoir prendre sa chance quand elle lui sera donnée. On a vraiment été satisfaits de lui, humainement et sportivement ».
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