Sur les hauteurs de Besançon, Guillaume Martin-Guyonnet a ce vendredi retrouvé la saveur de la victoire, et l’Équipe cycliste Groupama-FDJ est restée maîtresse des lieux. Au sommet de l’abrupte côte de La Malate, le grimpeur normand a donc fait la loi sur la Classic Grand Besançon Doubs, s’imposant en solitaire après avoir attaqué à plus de deux kilomètres de l’arrivée. Il s’agit de son premier succès sous ses nouvelles couleurs, et du troisième bouquet de l’année pour l’équipe. De bon augure en vue du week-end.
Un an après avoir réalisé le « hat-trick » sur le triptyque franc-comtois, la Groupama-FDJ était naturellement attendue à compter de ce vendredi, qui plus est car articulée autour d’un Guillaume Martin-Guyonnet en forme ascendante, comme constaté lors du Tour du Pays Basque la semaine passée. Tout était donc tourné vers le grimpeur tricolore, qui a d’abord vécu une première partie de journée relativement calme derrière une échappée inoffensive de quatre coureurs. C’est à une soixantaine de kilomètres du but que la course s’est enflammée une première fois, avec l’approche puis la première ascension de La Malate (3 km à 9%), où Tom Donnenwirth s’est fendu d’une accélération. « On voulait durcir la course à partir de ce moment-là pour justement donner lieu à un final plus propice pour Guillaume », expliquait Thierry Bricaud. Un premier écrémage s’est opéré, puis au sommet, un groupe de cinq coureurs s’est extrait du peloton. « Quand on a vu que ça fuyait dans tous les sens, on a décidé d’assumer la chasse et d’avoir une confiance totale en Guillaume, reprenait le directeur sportif du groupe. Il n’y a jamais eu de panique. On savait qu’on avait l’effectif pour gérer jusqu’au pied de la dernière montée ».
« C’est exactement là que j’avais imaginé attaquer », Guillaume Martin-Guyonnet
Dans cette portion de transition, c’est principalement Tom Donnenwirth qui a donné le tempo de la poursuite, et permis au peloton de ne jamais accuser un retard de plus de trente secondes. La jonction s’est finalement opérée à quinze bornes du but, peu avant la redescente vers Besançon, où Rudy Molard, Brieuc Rolland et Clément Braz Afonso se sont efforcés de maintenir leur leader en bonne position. C’est alors un peloton d’une cinquantaine de coureurs qui s’est heurté sur les premières pentes de l’ascension finale de La Malate. « Je n’étais pas super confiant toute la journée car j’avais un peu mal aux jambes dès le fictif, j’avais les bronches un peu prises, mais j’ai constaté après la première montée que les jambes n’étaient pas si mal, exposait Guillaume. C’était dans mon intérêt de faire une montée rapide dès le pied, et c’est ce qui s’est passé grâce notamment à Clément ». « Tout s’est parfaitement déroulé, reprenait ce dernier. Dans le troisième virage, j’ai vu qu’il y avait une cassure et j’ai dit à Guillaume qu’il fallait y aller. Moi, je n’en étais pas capable, mais lui si. Il a placé son attaque et ça lui a permis d’avoir un coup d’avance sur des gars qui étaient piégés ». « Clément m’a incité à faire l’effort, mais en vérité, dans le scénario parfait, c’est exactement là que j’avais imaginé attaquer », reprenait Guillaume.
Le Normand s’est ainsi exécuté, et s’est extrait immédiatement d’un groupe de six coureurs, pour finalement prendre son envol à près de 2500 mètres du sommet. « C’était le scénario qu’on avait envisagé et prémédité, mais fallait-il encore que ça se passe bien, reprenait Thierry. C’était un peu du tableau noir car les jambes répondaient bien, puis la suite s’est faite toute seule ». Dans son style caractéristique, en danseuse quasi-constante, le coureur de la Groupama-FDJ s’est très vite bâti un avantage d’une douzaine de secondes, qu’il parvenait à maintenir à la flamme rouge malgré des contre-attaques à sa poursuite. « Vu comment il montait, on savait que ça allait être compliqué d’aller le chercher », confiait Thierry. « Ce n’était que de la résistance jusqu’en haut, mais je sentais qu’il m’en restait un petit peu pour faire le dernier kilomètre », ajoutait Guillaume. Après un ultime effort jusqu’à la dernière courbe, le Normand a donc pu célébrer la conclusion victorieuse d’une véritable démonstration. « Il a fallu pousser jusqu’au bout, souriait-il. J’ai juste savouré dans les 200 derniers mètres. Je dois remercier tous mes coéquipiers qui ont bossé aujourd’hui. Je crois qu’on a fait une journée tactiquement parfaite ».
« Tout le monde a mis sa pierre à l’édifice », Clément Braz Afonso
Ce vendredi, Guillaume Martin-Guyonnet a ainsi pu relancer à la fois son compteur personnel de victoires, mais aussi celui de l’équipe, qui affiche désormais trois succès en 2025. « Ça fait toujours du bien de gagner, surtout pour lui, car ça faisait longtemps qu’il n’avait pas levé les bras, confiait Thierry. Aller en chercher une comme il l’a fait aujourd’hui, c’est bien pour lui, pour l’équipe, pour tout le monde ! C’est une belle journée. On a vu un beau collectif et ça va booster tout le monde pour la suite ». « Comme toujours, j’adore quand ça se finit par une victoire, souriait Clément, huitième de l’épreuve. Mais surtout, tout le monde a mis sa pierre à l’édifice à un moment donné. Je suis super content. Guillaume prouve qu’il est en grande forme et qu’on pouvait lui faire confiance aujourd’hui ». Si le titre a donc été conservé sur la Classic Grand Besançon Doubs ce vendredi, ceux du Tour du Jura et du Tour du Doubs seront également âprement disputés ce week-end. « L’idée était d’en gagner une sur les trois, de préférence la première pour libérer tout le monde, ponctuait Thierry. C’est chose faite. On va maintenant aborder demain comme aujourd’hui, avec l’envie de gagner ». « J’aimerais faire le doublé, assurait Guillaume. C’est en tout cas une bonne manière de lancer le week-end. La barre a été mise assez haute l’an passé, mais pour l’instant, on est dans le timing ».