Premier test « montagneux » concluant pour Guillaume Martin-Guyonnet. Au sommet de la montée de Gourdon, théâtre de l’arrivée de la première étape du Tour des Alpes-Maritimes ce samedi, le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est immiscé dans la bataille entre les favoris. S’il n’a pu accrocher le trio de tête dans les derniers kilomètres, il a en revanche fait belle impression dans le groupe de poursuite et a finalement obtenu la sixième place du jour. L’épreuve s’achèvera dimanche avec une seconde étape également escarpée vers Vence.
Changement complet de décor au lendemain de la Classic Var. Après une course de côte pure et simple à Fayence vendredi, le peloton – quasiment inchangé – se frottait à un menu bien différent ce samedi en ouverture du Tour des Alpes-Maritimes. Quatre grandes difficultés et pas moins de 3500 mètres de dénivelé composaient en effet ce premier acte, avec la double montée de Gourdon en conclusion. Mais tout a commencé avec le Col de Saint-Roch, dans lequel une échappée de six hommes naviguait déjà avec environ une minute d’avance sur le peloton. Un écart revu à la baisse dans la montée suivante, le Col de Châteauneuf de Contes, sous l’impulsion d’un peloton quelque peu agité. « L’échappée n’a jamais eu beaucoup d’avance, le rythme était relativement élevé, même si pas suffisamment pour créer une sélection, expliquait Yvon Caër. En revanche, la course a vraiment été rendue difficile à partir de la première montée de Gourdon avec un tempo très agressif d’EF Education-EasyPost. La première ascension a été effectuée à grande vitesse et le peloton s’est bien disloqué. On a compris que ce serait un final de grimpeurs, ce qui nous arrangeait ». « C’était plutôt une course qui me convenait avec un enchaînement de montées et une météo assez difficile, confiait Guillaume Martin-Guyonnet. J’aime ces courses à l’usure et j’avais plutôt de bonnes sensations dans le final ».
« Guillaume était l’un des plus costauds en contre », Yvon Caër
Au moment d’achever l’avant-dernière difficulté, le grimpeur normand, Kevin Geniets, Quentin Pacher et Rudy Molard figuraient encore tous les quatre dans un paquet d’une quarantaine d’unités. À quatorze kilomètres du but, l’ultime montée vers Gourdon s’est présentée, avec des pentes relativement roulantes jusqu’à mi-ascension. « À partir de là, l’idée était de permettre à Guillaume de jouer le final avec les meilleurs, reprenait Yvon. Je pense qu’on a manqué un peu d’agressivité dans le placement de Guillaume dans ce deuxième passage ». Les pentes plus raides ont été entamées à huit bornes de la ligne, le groupe de tête a immédiatement maigri, puis Santiago Buitrago a lancé la première véritable estocade à 6,5 kilomètres du sommet. Quatre coureurs ont pris leurs distances, et Guillaume Martin-Guyonnet s’est retrouvé à un deuxième échelon. « J’ai un petit regret quant au placement, disait-il. Je n’étais pas directement dans la roue, j’ai dû fournir un petit effort pour me replacer et c’est peut-être ce qui me coûte la possibilité d’accompagner les premiers. Je ne sais pas si j’en aurais été capable, mais j’aurais aimé savoir ce que ça aurait donné si j’avais été dans la roue ». « Je pense qu’il était l’un des plus costauds dans le groupe de contre et qu’il avait les ressources pour au moins essayer de suivre, confirmait Yvon. Il aurait peut-être pété par la suite comme Carapaz, mais peut-être pas… »
« Ça va dans le bon sens », Guillaume Martin-Guyonnet
Trois coureurs ont finalement émergé de la partie la plus abrupte avant un final plus roulant vers la ligne d’arrivée, et le groupe de poursuite n’a jamais pu recoller. Christian Scaroni s’est imposé pour la deuxième journée consécutive, tandis que le leader de la Groupama-FDJ est arrivé quarante-sept secondes plus tard en sixième position. « Guillaume a aussi besoin de se rassurer car on ne sait jamais trop où on est en début de saison, concluait Yvon. Mais la conclusion est qu’il est en très bonne condition et c’est une bonne nouvelle ». « J’espérais même évoluer un peu plus haut et je pense qu’il ne me manquait pas grand-chose pour pouvoir accompagner les trois premiers, abondait Guillaume. Je ne vais pas me satisfaire d’une sixième place, mais ça va dans le bon sens ». Le Normand occupe la même position au classement général, alors qu’une deuxième et dernière étape potentiellement explosive se profile dimanche. « Si Bahrain-Victorious veut renverser la tendance, ils vont être obligés de se découvrir de bonne heure, ponctuait Yvon. Je pense qu’il peut y avoir une belle explication, et ce dès les premiers cols. Il faudra être prêts ».