Bis repetita, ou presque. Si certains espéraient une journée un peu plus calme que la veille sur le Tour du Pays Basque, ils n’ont certainement pas été ravis par le déroulé de la quatrième étape. Depuis Beasain, et alors que près de 3000 mètres de dénivelé positif figuraient encore au menu du jour, la course s’est ainsi avérée extrêmement rapide ce jeudi. Beaucoup croyant en la réussite d’une échappée, les mouvements ont été quasi-ininterrompus pendant près de soixante-dix kilomètres. « Il y a eu un départ très, très rapide, une grosse course et ça n’a pas arrêté », témoignait Benoît Vaugrenard. Dans la difficulté de Muniketagane, à environ cent bornes du terme, un groupe de neuf coureurs est enfin parvenu à se dégager, avec quelques noms de premier plan, mais le peloton n’a pas pour autant complètement levé le pied. L’écart s’est même réduit à quarante-cinq secondes vingt kilomètres plus loin, avant que l’échappée n’obtienne son avantage maximal de deux minutes à soixante bornes du terme au gré d’une légère temporisation du peloton. Par la suite, l’allure n’a toutefois plus faibli et la chasse s’est maintenue jusqu’à la dernière ascension du jour, d’Izua (3,5 km à 9,5%), située à quinze bornes de la ligne. « Aujourd’hui, l’étape convenait mieux à Guillaume qu’à Romain, avec une longue ascension, moins punchy qu’hier », exposait Benoît.

C’est donc autour du Normand que la Groupama-FDJ s’est articulée aux abords de ce juge de paix. « On s’est bien organisés et on l’a mis dans les meilleures dispositions possibles avant le dernier col », reprenait Brieuc Rolland. Le leader du groupe a ainsi pu aborder les effrayantes rampes à près de 15% dans les dix premières positions, et a dès lors parfaitement géré sa montée, juste derrière les principaux favoris. « Il était là, bien présent, dans une montée très dure, soulignait Benoît. Un seul coureur était au-dessus, Joao Almeida ». Au sommet, Guillaume Martin-Guyonnet a basculé à trente secondes du Portugais dans un groupe d’une petite dizaine d’unités, qui n’est pas parvenu à combler son retard dans la descente. Dans la portion finale de plat, le représentant de la Groupama-FDJ a tenté de prendre ses concurrents par surprise en lançant une attaque à un kilomètre, mais sa tentative n’a pas abouti. C’est donc un sprint qui a jugé des accessits, et le Français de 31 ans a obtenu la dixième place. « C’est une belle journée pour Guillaume, c’est satisfaisant, assurait Benoît. Romain a lui eu un petit contre-coup après avoir beaucoup donné hier et avec ce qu’il s’est passé dans la soirée. C’est assez normal. Je pense quoi qu’il en soit que ça aurait été un poil trop dur pour lui aujourd’hui ».Si le Franc-Comtois a abandonné sa place dans le top-10 du général, Guillaume Martin-Guyonnet est lui remonté au treizième rang, à 2’34 d’Almeida. Brieuc Rolland occupe lui la 23e place du général et s’est vu remettre le maillot de meilleur jeune, jusqu’alors porté par… Romain Grégoire. « J’ai essayé de faire ma montée, c’était très dur, mais je suis plutôt satisfait, disait le jeune Breton. Je fais de mon mieux jour après jour et ça va me faire progresser ». Vendredi, la cinquième étape offrira encore un terrain accidenté vers Gernika-Lumo. « On est venus ici pour les victoires d’étapes, rappelait Benoît. On sera focalisé sur cela demain, tout en gardant Guillaume au chaud en vue de samedi ».