L’Équipe cycliste Groupama-FDJ a tout fait pour tenter de remporter la troisième étape du Tour du Limousin ce jeudi. Après les attaques consécutives de Simon Guglielmi, Olivier Le Gac mais aussi de Jake Stewart dans les quinze derniers kilomètres, c’est le même Stewart qui a finalement reçu le soutien de ses aînés en vue d’un sprint en peloton réduit. De nouveau très en jambes dans un final en légère montée, le Britannique de 20 ans s’est seulement incliné face à Jasper Philipsen et a donc récolté une nouvelle deuxième place. Cela le porte ainsi au second rang du général, à cinq secondes du leader, avant l’ultime étape vendredi.
Avec un profil très casse-pattes sur les 80 premiers kilomètres, la troisième étape du Tour du Limousin aurait très bien pu tourner au « chantier », comme l’envisageait Franck Pineau la veille au soir. Cela n’aura pas été le cas et une échappée de cinq hommes a finalement très vite pris forme devant un peloton apathique. « C’est dommage car le terrain de jeu était sensationnel, clamait le directeur sportif de la Groupama-FDJ. Mais c’est le jeu. De notre côté, on ne voulait pas faire n’importe quoi non plus étant donné que Jake Stewart pouvait passer dans le final et que l’arrivée pouvait lui correspondre. En plus, avec plusieurs coureurs en reprise, il aurait été prématuré de durcir nous-même la course. En revanche, on aurait eu les moyens de suivre de bons groupes ». La bagarre n’a pas eu lieu et l’échappée a donc tranquillement évolué cinq minutes devant le peloton pendant près des deux tiers du parcours.
« Les gars ont envie de jouer et ce comportement me plait beaucoup », Franck Pineau
C’est à cinquante kilomètres du but que les choses se sont quelque peu intensifiées avec une nette accélération du peloton. « Avant cela, c’était un tempo à s’endormir, poursuivait Franck Pineau. Dans ces situations, on pense plus à boire et à se rafraichir et on peut tout perdre au moment opportun car mal placés. Aujourd’hui, les gars ont super bien réagi et ont parfaitement respecté les consignes. À 50 kilomètres, ils se sont bien remis dans le travail, tous ensemble, et c’est aussi à ce prix-là qu’on peut encore avoir cinq mecs dans un peloton de 40-50 unités ». Bien positionnés dans le premier quart du peloton à vingt bornes du terme, lorsque l’ultime difficulté s’est profilée, les coureurs de la Groupama-FDJ ont alors participé activement aux offensives. « Une fois que les garçons sont dans le match, et quand ils voient que ça pète de partout, ils ne pensent plus au mal de pattes », assurait Franck. Simon Guglielmi a été particulièrement en verve dans l’ultime montée, proposant ainsi plusieurs attaques, mais Olivier Le Gac a aussi accompagné un coup intéressant avant que Jake Stewart ne joigne également une offensive après le sommet. « Ils ont envie de jouer, ils ne calculent pas et ce comportement me plait beaucoup », notait Franck.
Si Jake a insisté un moment dans la descente et que Simon est reparti de l’avant sur le plat qui suivait, un regroupement s’est finalement opéré à quatre bornes du but. Dès lors, la Groupama-FDJ a tenté de contrôler sous la garde de Tobias Ludvigsson pour son jeune Anglais. « Je ne leur ai même pas dit, disait Franck. Avec ce qu’il avait démontré le premier jour, c’était juste une évidence. Ils ne sont pas posés de question. Quand ils ont vu Jake, ils l’ont d’abord encouragé aux oreillettes et ils se sont mis dans l’esprit de faire du mieux possible avec lui dans cette arrivée. On n’a pas l’équipe pour emmener un sprinteur, mais on a essayé de bien faire et chacun a pu apporter sa contribution. C’est ça une équipe ». Dans un sprint au forceps, au terme d’un bon faux-plat de 800 mètres, Jake Stewart a finalement dû s’incliner face à Jasper Philipsen, se flanquant malgré tout d’une seconde deuxième place en trois jours chez les ‘’grands’’. « Personnellement, je le découvre, enchaînait Franck. Et je découvre non seulement un garçon agréable à vivre, mais qui plus est avec déjà un très bon niveau. Il fait son trou. Il arrive d’un niveau tout de même moins haut mais il parvient à s’exprimer au milieu de coureurs WorldTour. C’est très bien. »
« J’ai prouvé que j’étais capable de remporter une victoire UCI, c’est donc le prochain objectif », Jake Stewart
Quelques heures après une nouvelle performance remarquée, le jeune homme de 20 ans livrait son ressenti : « Sur le papier, ça paraissait être une étape très dure mais ça a en fait été assez tranquille jusqu’à 70 kilomètres de l’arrivée. Dans la dernière montée, les gars ont tenté de prendre du temps et d’attaquer. C’était très bien car ça a morcelé le peloton par l’arrière. Pendant ce temps, je m’économisais en tête de groupe. À huit kilomètres, j’ai essayé à mon tour avec trois gars mais on a été repris. Puis, Tobias et Olivier m’ont aidé sur le final et m’ont très bien placé pour le sprint. Sur la fin, je n’avais simplement pas les jambes pour battre Philipsen sur ce difficile sprint en bosse. Quoiqu’il en soit, ce deuxième podium de la semaine me donne beaucoup de confiance. Demain, on partira avec cinq secondes de retard sur le maillot jaune et j’espère qu’on pourra ramener le classement général. Ce serait vraiment génial. En tout cas, j’ai prouvé que j’étais en bonne condition et que j’étais capable de remporter une victoire UCI cette année. C’est donc le prochain objectif ».
Un objectif qu’il pourrait donc remplir dès demain du côté de Limoges. De nouveau maillot blanc mais surtout deuxième du général, il doit ainsi gratter cinq secondes à Luca Wackermann. « On va procéder par ordre : manger, se faire masser puis dormir, glissait Franck Pineau en conclusion. On va gamberger cette nuit et mettre une tactique au point pour demain. Evidemment que l’on va essayer. On reste sur les pieds sur terre mais j’ai bien dans un coin de la tête qu’on a la possibilité de faire un très joli truc sur ce Tour du Limousin. Quand on est à cinq secondes du maillot, qu’on sait que la dernière étape arrive généralement au sprint, qu’il y a des bonifications avant, et qu’on a un mec qui a une bonne pointe de vitesse, ce serait bête de ne pas y penser ».
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