Il fallait bien que ça arrive un jour. L’équipe Groupama-FDJ n’a pas réussi à conserver à La Haie-Fouassière le maillot bleu-blanc-rouge qu’elle détenait depuis 2016. La faute à Barguil (Arkéa-Samsic) qui a levé les bras et a aussi à un gros coup de malchance de David Gaudu à un tour de l’arrivée.
Ce championnat de France a offert un scénario surprenant, une échappée partie de bonne heure allant à son terme. Elle était composée au départ de 37 coureurs dont Valentin Madouas, David Gaudu, Romain Seigle, Benjamin Thomas, Léo Vincent et Marc Sarreau et s’est donnée un avantage de trois minutes que le peloton, finalement, n’a pas réussi à combler.
« Le truc c’est que d’habitude on roule » Y. Madiot
« On s’est fait un peu piéger, regrette Yvon Madiot, le peloton s’est retrouvé trop loin, nous pensions que l’équipe Total-Direct Energie qui avait pris la poursuite en main reviendrait plus près des hommes de tête. Dans les championnats passés, on s’évertuait à laisser l’échappée à deux minutes, surtout en dernière partie de course. Oui, le truc c’est que d’habitude on roule. Quand Martial Gayant a décidé de mettre en route pour revenir parce que Total-Direct Energie n’y arrivait pas, on s’est fait flinguer. »
Il restait cinquante kilomètres et en effet Turgis (Total-Direct Enegie) a attaqué. A l’avant, ils n’étaient déjà plus qu’une vingtaine de coureurs, bientôt treize avec Valentin et David qui faisaient très grosse impression.
A l’arrière un contre d’une dizaine de coureurs s’est formé avec Thibaut Pinot, Anthony Roux et Matthieu Ladagnous avant que Thibaut, seul, gomme les trois quarts de son retard, passant de 2 minutes à 25 secondes.
« Tout le monde nous attendait, dit Thierry Bricaud, et c’est pour ça qu’on relance dans le final parce qu’on ne voulait pas condamner nos coureurs derrière, Thibaut entre autres. On avait une très bonne carte derrière avec lui, il marchait fort mais dans le dernier tour, il était encore un peu loin et on ne pouvait pas se permettre d’attendre de faire la différence devant. »
On avait une stratégie au départ mais on ne pouvait pas savoir que l’échappée irait au bout ! » T. Pinot
« On avait de belles cartes devant, dit Thibaut. Je suis revenu à 25 secondes, je marchais bien mais on échoue. Valentin méritait de gagner. On avait une stratégie au départ mais on ne pouvait pas savoir que l’échappée irait au bout ! On a fait confiance à nos cartes de devant mais ça s’est un peu compliqué avec l’ennui mécanique de David ! »
En effet, tout semblait donner raison à Groupama-FDJ jusqu’au bris de dérailleur éliminant David Gaudu à l’amorce du dernier tour.
« je me sentais bien mais je voyais que ça s’organisait » V. Madouas
Dans le dernier tour, Valentin attaqué une première fois à dix kilomètres du but, entraînant avec lui Barguil, Touzé (Cofidis) et Pacher (Vital Concept). Il a remis ça à 8 kilomètres de l’arrivée dans le Mur de Saint-Fiacre. Sans pouvoir faire le break.
« C’est une déception, on ne gagne pas, dit Valentin. On ne visait que ça ! On a couru pour ça. On ne se fait pas battre par le plus fort mais par fort et très malin. On perd la course sur l’ennui mécanique de David. On a eu de la malchance. En haut du mur où j’ai attaqué, je me suis posé des questions, je me sentais bien mais je voyais que ça s’organisait. Je gérais mon effort et j’en ai gardé. Je craque dans le sprint. »
Valentin a donc pris la cinquième place et conservera sans doute, comme David Gaudu, un goût amer de ce championnat de France dont il espérait tellement.