Au lendemain du raid solitaire victorieux de Joshua Golliker, le Tour de la Vallée d’Aoste-Mont Blanc proposait samedi un quatrième acte cumulant près de 3800 mètres de dénivelé, soit le total le plus haut de la semaine. « C’était aussi l’étape la plus longue, avec 160 bornes et un enchaînement de quatre cols dans les soixante derniers kilomètres », détaillait Jérôme Gannat. Les soixante premiers ont par ailleurs été le théâtre d’une véritable bagarre pour l’échappée, et c’est finalement un groupe de dix-sept coureurs, sans membre de « La Conti », qui a pu prendre un coup d’avance. « L’écart est monté à trois minutes, puis on a attaqué le Col d’Arlaz, qui a été monté très fort sous l’impulsion de Jarno Widar, confiait Jérôme. Seuls trois coureurs du peloton ont pu faire la jonction avec l’échappée. De notre côté, on a un peu subi, même si Maxime Decomble a fait une étape honorable en prenant la vingtième place. Prendre l’échappée aurait pu être une bonne option ce jour-là, car sept-huit coureurs parmi les dix-sept ont terminé devant Maxime ». Max Bock, pour sa part, a cédé plus de vingt minutes au vainqueur samedi, passant de 9e à la 23e place du général. « Sa condition s’est un peu dégradée au fil des jours, confirmait Jérôme. Je pense que c’était dû à la fatigue, mais aussi une conséquence de sa douleur au genou depuis le championnat d’Allemagne. Il n’avait pas pu s’entraîner correctement ni faire beaucoup d’intensités. Malgré tout, il a montré de belles qualités de grimpeur et a laissé une bonne impression les premiers jours ».

Dimanche, dans l’ultime étape vers Breuil-Cervinia, quasi-similaire à celle remportée par Joshua Golliker l’an passé, le jeune Allemand a de nouveau éprouvé quelques difficultés. L’Anglais, quant à lui, aurait volontiers remis le couvert. « Le début de course s’est fait sous la pluie, on empruntait une descente technique et dix-sept coureurs se sont extirpés dont Joshua, commentait Jérôme. Ils ont entamé le Col de St Pantaleon avec 1’30 d’avance. Comme la veille, c’est monté fort dans le peloton sous l’impulsion de Widar. Seuls trois mecs du peloton ont pu reprendre l’échappée, mais Pablo Torres a attaqué avant que Widar ne rentre puis est allé au bout. Joshua a suivi dans le Col de St Pantaleon, mais il n’a pas pu quand Torres a accéléré. Puis dans la longue montée de Cervinia, il a cédé du terrain ». Maxime Decomble l’a d’ailleurs passé avant le terme des quinze kilomètres d’ascension et s’est octroyé la 17e place. « Maxime ne pouvait pas accompagner les tous meilleurs, mais il était dans le petit lot d’une dizaine de coureurs derrière, ajoutait Jérôme. Il était l’un des premiers du peloton, ou du moins ce qu’il en restait ». Dans ce dernier acte, le jeune homme de 19 ans, champion de France juniors du chrono, a d’ailleurs pu grignoter cinq places et achever l’épreuve en quinzième position.

Pour la troisième année consécutive, « La Conti » est donc repartie avec au moins une victoire d’étape de la Vallée d’Aoste. En revanche, sa série de bons résultats au général (dont deux victoires, ndlr) a pris fin. « L’objectif était de viser les étape avec Joshua et le top-10 final avec les deux Maxime, concluait Jérôme. On a remporté cette victoire, ce qui est déjà très bien, et c’est la huitième d’un coureur de l’équipe cette année. On n’a en revanche pas réussi à ce qu’un coureur intègre le top-10, il s’agissait d’une découverte de la très haute montagne en compétition pour les deux Maxime. Ils ont montré de bonnes choses, mais on était quand même un ton en-dessous pour le général ».

Aucun commentaire