Cette fois-ci, les sprinteurs n’ont pris aucun risque. Et avec l’arrivée du Benelux Tour en Belgique ce jeudi, il y a donc bien eu un emballage massif à Ardooie. Au terme d’un final houleux, Tim Merlier a décroché son second succès de la semaine tandis que Fabian Lienhard a suppléé Jake Stewart au dernier moment et s’est doté de la dixième place. Stefan Küng pointe lui toujours à vingt secondes du leader au général, mais recule en quatrième position, dans le même temps que le troisième. 

« Une grosse chute après vingt mètres de course », Jussi Veikkanen

La réussite de l’échappée face au peloton mercredi, sur le Benelux Tour, aurait pu donner des idées à certains en vue de la quatrième étape, disputée en Belgique. Pourtant, seuls trois hommes ont pris les devants dans cette journée de nouveau complètement plate. Sam Bewley (BikeExchange), Arjen Livyns (Bingoal-Wallonie Bruxelles) et Thomas Sprengers (Sport Vlaanderen-Baloise) se sont ainsi extirpés après onze kilomètres sans réelle bataille. Il faut dire que les circonstances ont aussi été particulières au départ d’Aalter. « Pas grand monde n’était intéressé aujourd’hui, confirmait Jussi Veikkanen. Mais il y a eu une grosse chute après seulement vingt mètres de course. L’étape a été neutralisée quelques minutes et un nouveau départ a été donné. L’accident a néanmoins calmé et refroidi beaucoup de monde ». Chez Groupama-FDJ, aucun dégât n’était à signaler, et le peloton s’est donc reconstitué par la suite pour maîtriser l’avance du trio échappé. « Le schéma était écrit d’avance, reprenait Jussi. On connaissait le circuit final pour l’avoir déjà parcouru l’année passée. On avait simplement un petit doute quant au vent ». Les coureurs ont abordé le circuit d’Ardooie après environ cent kilomètres et ont même repris les échappés une petite vingtaine de bornes plus loin. « Le vent a rendu le peloton très nerveux, précisait Jussi. Sur une bonne partie du circuit, il soufflait de 3/4 dos voire de côté, mais il n’était pas assez fort donc ça n’a pas occasionné de dégâts ».

Cela a néanmoins conduit à un regroupement très hâtif et le peloton a donc couvert la dernière heure de course sans fuyards à pourchasser. Les esprits se sont échauffés un peu plus tard à l’occasion du kilomètre en or, situé à dix bornes de la ligne. « Miles a voulu épauler Stefan lors de ce moment clé, mais Stefan n’était pas le plus rapide en tête de peloton, ajoutait Jussi. C’était un peu improvisé, car on ne sait jamais comment ça peut se dérouler au « golden kilomètre ». S’il y avait une opportunité, on aurait aimé la saisir, mais la configuration n’était pas idéale pour Stefan. Il n’y a pas eu de bonnes surprises ». Par la suite, tout s’est reformé en vue de l’emballage final. Les trains ont fait leur apparition de part et d’autre, la vitesse a redoublé d’intensité et le duo Jake Stewart/Fabian Lienhard a eu quelques difficultés à s’extirper de la masse. « Ils étaient déjà trop loin à cinq-six bornes, sur la grande route avec le vent 3/4 face, expliquait Jussi. Ils se sont perdus et n’ont pas pu se retrouver dans le final ». Le Suisse s’est alors retrouvé seul dans la première partie du peloton. Il racontait : « C’était encore une étape nerveuse et un sprint final ultra rapide. Il y avait quelques virages dans les 2-3 derniers kilomètres. J’étais là pour emmener Jake, mais ni lui ni moi n’apprécions vraiment ces sprints hyper rapides. Il a perdu ma roue à environ deux kilomètres, je me suis retourné, je ne l’ai pas vu, mais j’ai insisté pour essayer de faire un résultat et montrer qu’on est là ».

« Toujours sympa d’être devant », Fabian Lienhard

Quelque peu bousculé dans les derniers hectomètres, le poisson-pilote helvète a été contraint de « toucher les freins », dixit Jussi Veikkanen. Il a alors dû se contenter de la dixième place du jour. « C’est bien pour quelqu’un comme moi, qui suis lanceur toute l’année, d’avoir cette sensation à l’avant du sprint de temps en temps, disait l’intéressé. C’est intéressant pour mieux comprendre comment ça se passe. Les sprinteurs en parlent toujours mais on n’est jamais là pour le vivre… J’ai donc continué mon effort et ça a donné une dixième place. Ce n’est pas extraordinaire, mais comme je l’ai dit, c’est toujours sympa d’être devant. Jake était aussi content pour moi. J’en ai rigolé avec lui, en lui disant : « t’as vu, moi aussi je sais sprinter ! » C’était une bonne étape, on a bien roulé ensemble le reste de la journée, et on va continuer en ce sens ». Au classement général, Stefan Küng a reculé d’un rang (4e) mais demeure à vingt secondes de son compatriote Stefan Bissegger, leader de l’épreuve. « Demain, on passe sur un autre terrain, plus vallonné, complétait Jussi. Le circuit final n’est pas simple, on verra comment ça se court. Je pense qu’EF va vouloir garder le maillot le plus longtemps possible. De notre côté, on essaiera de provoquer quelque chose si on en a l’opportunité ».

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