Bien que promise aux sprinteurs, la cinquième étape du Tour de Catalogne a été quelque peu agitée ce vendredi. Enzo Paleni a tout d’abord animé la journée au sein d’une échappée, dont il a même été l’ultime rescapé. Le jeune Français a été repris à environ vingt bornes du terme, moment auquel se sont créées des bordures. Clément Braz Afonso est parvenu à accrocher le premier peloton, s’adjugeant ensuite la onzième place de l’étape à quelques longueurs du Britannique Matthew Brennan.
Avec seulement une montée répertoriée, en tout début de parcours, les reliefs ne constituaient clairement pas la principale difficulté du cinquième acte du Tour de Catalogne. En revanche, un vent assez important était annoncé, ce qui a provoqué des velléités chez quelques-uns. « Je me sentais plutôt bien et j’étais motivé pour aller dans l’échappée, confiait ainsi Enzo Paleni. C’était certes une étape promise aux sprinteurs, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer. En plus de ça, le vent pouvait éventuellement créer des bordures et permettre à un groupe de revenir sur nous ». « Ça pouvait être intéressant, confirmait Stéphane. Il fallait voir comment le peloton allait réagir, mais pour nous c’était un moyen d’obtenir un bon résultat et surtout de maintenir la dynamique qu’il y a dans le groupe depuis le début de ce Tour de Catalogne. Enzo marchait fort, il a fait un sacré numéro, mais le peloton a comme souvent eu le dernier mot aujourd’hui ».
« J’ai pris du plaisir », Enzo Paleni
D’abord présent dans un groupe de sept hommes, le pensionnaire de la Groupama-FDJ n’a ainsi jamais bénéficié d’une grosse marge de la part du peloton. « On a bien roulé au début, mais quand il a fallu accélérer à quatre-vingts kilomètres de l’arrivée, personne n’a vraiment pu le faire, disait Enzo. J’ai donc décidé de relancer, un coureur d’Euskaltel m’a suivi mais je me suis vite retrouvé tout seul. J’ai fait vingt kilomètres en solitaire, mais face à un peloton complet, il n’y avait rien à faire ». La jonction s’est effectuée peu avant les vingt dernières bornes, et la bataille finale s’est enclenchée avec le vent de côté. « On en avait d’abord deux dans la bonne bordure avec Tom et Clément, reprenait Stéphane. C’est dommage car Tom a mordu l’herbe et s’est fait sortir de la bordure, sinon on aurait pu avoir deux cartes pour jouer le top 10. Il voulait se rassurer. Je pense que ça a été le cas, il a retrouvé de meilleures sensations, même si ce coup de vent l’a empêché de jouer un résultat ».Dans cette dernière demi-heure sous haute tension, Clément Braz Afonso est lui parvenu à garder sa place dans un petit peloton de trente coureurs. « Il frotte très bien et son petit gabarit l’avantage d’une certaine manière, complétait Stéphane. Il se faufile, il est hyper tonique, donc il sait boucher les trous très vite et il ne prend pas de vent. Il n’a certes pas la même puissance que les grands gabarits, mais son agilité lui permet d’économiser beaucoup d’énergie. C’est ce qui lui a permis d’être à l’avant aujourd’hui ». Le jeune Français y est resté jusqu’au bout, et a pu disputer le sprint dont il a pris la onzième place. « C’était encore une belle journée, assurait Stéphane. Il reste une grosse étape de montagne demain, où ça devrait se jouer entre les favoris, mais on va essayer de garder cette même dynamique ce week-end en espérant que les mecs aient bien récupéré ». Et à l’attaquant du jour, Enzo Paleni, de conclure : « J’ai pris du plaisir aujourd’hui, et ce n’est que partie remise pour les deux dernières étapes ».