Même s’il a su se mettre en évidence, notamment en lançant ses sprinteurs vers la victoire, Geoffrey Soupe n’est pas vraiment satisfait de son année 2013. Il puise dans sa frustration une motivation supplémentaire et souhaite que la prochaine saison s’inscrive de bout en bout dans un projet personnel ambitieux. Nous, on y croit !
Geoffrey, mine de rien, on ne t’a pas vu depuis la fin du mois d’août et ton abandon dans la Vuelta à cause d’une bronchite ?
Oui et avec mes directeurs sportifs et mon entraîneur Jacques Decrion, une fois remis sur pied, on s’est dit que ce n’était pas la peine de remettre en route. La fin de saison était proche et j’en suis donc resté là. Avec un goût d’inachevé. 2013 n’a pas été une grande année…
Pourquoi dis-tu ça ?
Parce que j’ai été irrégulier, avec des hauts et des bas. Pour moi, la non sélection dans le Tour a été un coup dur. Je savais que ce serait compliqué parce que je n’ai pas su, en juin, retrouver mon niveau du printemps mais je me l’étais mis dans la tête !
Il y a eu aussi des hauts avec de très belles performances perso, notamment dans les Quatre Jours de Dunkerque pour aider Arnaud Démare à gagner ?
Oui c’est vrai et également un bon début de saison, notamment aux Tours du Qatar et d’Oman, dans Paris-Nice aussi mais je ne peux pas m’en contenter. Comme beaucoup de coureurs, avec le temps qu’il a fait, je suis tombé malade après Paris-Nice. Et il y a eu la naissance de ma fille, un grand moment. J’ai eu un coup d’euphorie aux Quatre Jours de Dunkerque. J’ai coupé une semaine, la pression est retombée et je n’ai pas réussi à revenir fort. C’est frustrant.
Pourtant Geoffrey, il est indéniable que tu progresses chaque année ?
Oui je suis d’accord mais ce n’est pas possible de m’en satisfaire. Je n’ai vraiment pas fait ce que j’avais programmé en début de saison, c’est à dire gagner et faire le Tour et je compte bien me rattraper en 2014. Je m’entraîne dans ce but. C’est vrai que je suis beaucoup plus professionnel mais je ne suis jamais content de moi.
Comment envisages-tu 2014 justement ?
Je vais essayer de bien préparer les classiques ardennaises où mon équipe a prévu de faire un gros effort. C’est vrai que j’ai davantage un profil de puncheur. Pour ça je vais commencer en Australie au Tour Down Under qui me rappellera mes débuts au Tour du Gabon en 2011. Ensuite, je pense disputer des courses par étapes, comme les Tours de Catalogne et du Pays-Basque pour préparer les Ardennaises. Du coup, après mon retour d’Australie et parce que j’aurai besoin de récupérer, je ne serai pas au départ de Paris-Nice mais des Trois Jours des Flandres. Je vais changer ma façon de faire tout en restant disponible pour mes sprinteurs.
Et tu ne comptes pas retrouver un bon niveau en contre la montre, toi qui fut vice-champion d’Europe Espoir ?
Si j’en ai envie en effet. Cela doit entrer dans le cadre de ma progression. Désormais, j’ai un vélo de chrono chez moi, à temps plein. J’étais allé à Roubaix il y a quelques mois pour travailler ma position et je peux me contenter désormais de travailler l’exercice sans chercher à la modifier. Je pense qu’il n’y a que le travail, l’implication personnelle qui me fera progresser. C’est étonnant parce que chez les pros, au cours des trois dernières saisons, je n’ai jamais eu de bonnes sensations en chrono et je n’ai pas confirmé mes résultats précédents. J’aimerais bien que ça change !
Comment se passe ton hiver ?
Hormis la maladie, j’étais revenu de la Vuelta avec deux tendinites du genou et j’ai connu un mois de galère. C’est le temps qu’il m’a fallu pour ne plus rien ressentir. J’ai fait des séances de cryothérapie et d’ultrasons. J’ai repris l’entraînement il y a quatre semaines, je me sens bien, je travaille en constance.
Cette coupure m’a permis de passer à autre chose, par exemple d’aller voir l’équipe d’Oyonnax en rugby. Je suis allé faire du golf, c’est pas mal au niveau mental, de la concentration. Et puis j’ai fait du Footsal avec des potes. J’ai fait du sport plaisir.
Avant le plaisir de refaire du vélo ?
Oui et le plaisir sera vraiment d’aller plus haut. J’ai de la confiance puisque si j’avais imaginé, dès que j’étais passé pro, d’apporter beaucoup à mon équipe, j’y suis parvenu au cours des deux dernières années mais je sais que je peux donner beaucoup, mais alors beaucoup plus. Peut-être n’ai je pas eu encore le déclic…
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