Pour le champion de France en titre, la saison a déjà commencé. Très motivé, soucieux d’affirmer sa progression et de continuer de ‘’jouer’’ au plus haut niveau, Arthur Vichot s’est installé dans le sud de la France, chez son copain Yoann Bagot (Cofidis) avant de retrouver Thibaut Pinot très prochainement. Avec en tête, un plan très précis.
Comment va notre champion de France en ce début d’année ?
Je vais super bien. Durant l’hiver, j’ai observé ma plus longue coupure depuis que je fais du vélo. Du 6 octobre au soir du Tour de Lombardie jusqu’au 22 novembre. J’avais besoin de digérer une saison très longue, dense aussi. En terme de préparation physique, je ne suis pas en avance par rapport aux années passées mais je me sens bien.
Et comment meubles-tu une aussi longue coupure ?
Le temps passe vite quand il est consacré à la famille, aux amis, à quelques soirées et à des voyages. J’ai été invité par ASO, fin octobre, à participer au critérium de Saïtama et j’en ai profité pour rester une semaine au Japon avec ma copine. On a passé un très bon moment là-bas.
Quand tu regardes l’année 2013 dans le rétroviseur, il reste surtout le titre de champion de France ?
Oui forcément parce qu’avec le championnat du monde, c’est la course qui laisse un maillot distinctif pendant un an mais ma saison ne se limite pas à ça. Il y a eu de bonnes choses, de moins bonnes mais ce fut une année riche. Mon maillot de champion de France est encadré avec la médaille chez moi et de toute façon, je le porte tous les jours. C’est une fierté.
Collectivement, ton équipe a franchi un palier évident, capable désormais de peser sur les courses ?
De l’intérieur, nous n’en sommes pas surpris. Pour la plupart, on a grandi ensemble, on a progressé ensemble et en plus on a tous des qualités. Quand je vois Thibaut Pinot faire ce qu’il fait dans les grandes courses par étapes, je ne suis pas surpris. Pareil pour nos sprinteurs Arnaud Démare et Nacer Bouhanni. Le fonctionnement de l’équipe en course est une conséquence logique. Désormais on flirte avec le haut niveau mondial et on va essayer de progresser encore, tous ensemble.
Et c’est évidemment un ‘’plus’’ en terme de confiance ?
Quand je finis deuxième d’une World Tour comme à Montréal ou que je suis avec les meilleurs dans le dernier tour à Québec, je gagne en confiance et je me dis, au final, que ma place est avec les meilleurs. Du coup, en 2014 mes objectifs sont à la hausse en continuant de progresser. Tout en sachant que c’est aussi de plus en plus difficile de progresser quand on arrive à un certain niveau.
Quel est le premier gros objectif ?
Milan-San Remo parce que le parcours a changé. Philippe Gilbert a dit à Mika Delage qu’avec cette nouvelle côte entre la Cipressa et le Poggio ce n’est pas possible qu’un sprinteur passe et il y aura donc, peut-être une opportunité à saisir. Auparavant, j’aimerais quand même profiter d’une course du début de saison pour lever les bras avec mon maillot bleu-blanc-rouge, ce n’est pas encore arrivé.
Ensuite, il y a évidemment les classiques ardennaises ?
Oui ce sont des courses que j’affectionne. Dans l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, si t’as les watts, t’es forcément devant même si elles sont évidemment différentes.
C’est pour cette raison que tu aimerais que ton équipe y consacre plus d’énergie ?
Avec Marc (Madiot) et Martial (Gayant) il était naturel que l’équipe FDJ.fr mette un soin particulier à préparer les courses flandriennes, c’est vraiment leur culture mais il est tentant de prodiguer les mêmes efforts pour les Ardennaises. Avant, il y avait une grosse pression jusqu’à Paris-Roubaix et après on soufflait, même si des coureurs comme Benoît Vaugrenard et quelques autres étaient très motivés par les classiques ardennaises. Désormais, cette semaine de courses est un moment crucial pour nous et personnellement je sais comment les préparer. En passant par le Tour du Pays-Basque notamment.
En 2014, le championnat de France se déroulera au Futuroscope sur un circuit dit plat, tu es déçu ?
Oui je l’ai été que Besançon décide finalement de ne pas l’organiser après avoir été choisi par le Tour de France. Ç’aurait été un bon circuit pour moi et j’aurais été heureux de défendre mon titre à la maison. Quand même, je n’oublie pas que je n’avais pas été très enthousiaste en sachant que le championnat 2013 se déroulerait à Lannilis avec un ribin à chaque tour. Mais la course a été dure avec un fort vent. On a fini un par un. Et j’ai gagné.
Ensuite il y a le Tour…
A choisir, je préférerais gagner une classique qu’une étape du Tour mais c’est la plus grande course du monde et cette année, il y a plusieurs étapes dans ma région. Pour moi qui me consacre aux classiques en début de saison et en fin de saison, des trois Grands Tours, c’est le plus cohérent dans mon programme.
Tu es sûr de faire partie de l’équipe FDJ.fr ?
Non mais on a demandé à Marc de changer un peu la donne en établissant une présélection de 12 ou 13 coureurs. Les choses seront claires très rapidement. En juin, avec cette sélection annoncée au soir du championnat de France, la tension est perceptible entre nous et ce n’est pas forcément agréable. Pour ma part, je préfère qu’on me dise en avril que je ne serai pas dans l’équipe qu’en juin. Il serait encore possible d’adapter mon programme. Plutôt que de couper en mai et d’apprendre que tu vas aussi couper en juillet.
Et quel est ton programme à ce jour ?
Je suis dans le sud pour plusieurs semaines même si je vais remonter de temps en temps pour retrouver ma copine qui travaille. Cela fait partie des sacrifices. Ensuite je vais débuter au Grand Prix La Marseillaise puis l’Etoile de Bessèges, le Tour du Haut-Var et les Boucles du Sud-Ardèche. Ensuite j’enchaine les courses du World Tour jusqu’en fin de saison : Tirreno-Adriatico, Milan-San Remo, le Tour du Pays Basque, les trois classiques ardennaises et le Tour de Romandie avant de couper. Après, on verra…
Ce n’est pas lourd nerveusement de rester tout le temps en World Tour ?
C’est pour ça que je commence tranquille en France pendant un mois mais après, de toute façon, pour progresser il faut être avec les meilleurs. Parfois, tu prends des tannées le week-end mais ça fait grandir. C’est vrai que ça pourrait être tentant de courir en France parfois mais dans les courses de Coupe de France, il y a souvent une échappée, pas de course et au final tu as perdu un week-end. Dans le World Tour c’est toujours intense.
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