Arnaud Courteille est animé d’un petit esprit de revanche. Sa saison 2013 était partie sur d’excellentes bases en Australie avant que les séquelles d’une chute ne le mettent hors-jeu jusqu’à la fin du printemps. Il est heureux de disputer de nouveau le Tour Down Under 2014 pour conjurer le sort et placer son prochain exercice sur d’excellentes bases.
Arnaud, dans quel état d’esprit es-tu ?
J’ai bien coupé après le Tour de Pékin que je n’avais pu finir, étant tombé malade l’avant-dernier jour. Je reprends physiquement avec de l’envie.
Il est vrai que ton année 2013 fut compliquée ?
J’étais arrivé en Australie, en janvier, en pleine forme et cette chute, dans la troisième étape a tout gâché. J’avais été victime d’une crevaison au pied de l’ascension finale de 7 kilomètres nécessitant un changement de vélo mais j’avais basculé tout près des premiers, j’avais vraiment de bonnes sensations. Puis j’ai chuté dans le premier virage de la descente en glissant de la roue avant. La fracture de la clavicule s’est vite réglée, cette du plancher tibial beaucoup moins bien. J’ai été longtemps ennuyé par la formation d’une poche mélangeant sang et liquide synovial. J’ai subi beaucoup de ponctions mais ça revenait. J’ai dû tout arrêter pendant plusieurs semaines pour ne reprendre qu’à la Route du Sud fin juin ! En repartant vraiment de zéro.
Avec des moments de doute ?
Forcément oui. J’aurais tellement voulu obtenir un résultat qui m’aurait rassuré très vite en début de saison. Heureusement, la fin de saison a été bonne. Après une série de kermesses en Belgique, j’ai pris part à deux échappées au Tour de Pologne puis j’ai travaillé en faveur d’Anthony Roux qui était leader au Tour de Burgos. J’avais alors de bonnes jambes, l’équipe était contente de moi et j’ai disputé la Vuelta.
Avec à la clé le très beau souvenir d’une échappée dans la cinquième étape où tu as mené la vie dure aux équipes des sprinteurs ?
C’est l’un des meilleurs souvenirs de ma saison même si j’avais été repris tout près de l’arrivée. J’ai un rôle d’équipier, ce n’est pas évident de me mettre en évidence mais ce jour-là, j’y étais parvenu. En 2014, l’équipe compte sur moi pour que je devienne un super équipier mais j’espère avoir l’occasion de me montrer, de jouer la gagne en allant dans des échappées dans des parcours de moyenne montagne que je passe bien. Je dois encore prendre de la caisse et le travail que je vais devoir faire pour rouler dans les premières parties de course y contribuera.
Connais-tu les contours de ton programme ?
(il sourit)Je retourne en Australie pour conjurer le sort. J’aime le Tour Down Under même s’il faut ensuite négocier la fatigue du voyage et le décalage horaire. Mon programme n’est pas précis, on verra ça pendant le stage de décembre à Pen Bron mais je sais que je vais découvrir le Tour d’Italie après avoir disputé deux Vuelta.
Sais-tu que Yvon Madiot te compare à Benoît Vaugrenard au même âge, une progression lente mais sûre ?
Je suis impatient quand je vois les jeunes de ma génération obtenir de grands résultats. Je vais moins vite qu’eux, c’est évident, mais je sens que je progresse chaque année. C’est vrai, ma progression est lente mais j’espère bien faire de nombreuses années dans le vélo.
Le changement de statut de ton équipe, devenue l’une des meilleures au monde, sera un atout pour toi ?
Je peux dire que j’ai pu mesurer la différence entre la Vuelta 2012 et celle de 2013. Un an plus tôt, on n’avait pas de résultats, c’était compliqué. Là, on jouait les étapes avec Anthony Roux, Alexandre Géniez ou Kenny Elissonde et le général avec Thibaut Pinot. Je peux dire que désormais, tout le monde se sent impliqué et motivé. Et c’est vrai tous les jours… Je pense m’affirmer dans ce travail d’équipier mais je ne veux pas m’en contenter. Moi aussi, je veux gagner des courses.
La recrue de Pierre-Henri Le Cuisinier est une bonne nouvelle pour toi : tu as désormais un équipier près de toi ?
Oui, il est à Laval et comme moi, il est entraîné par Jacques Decrion. Nous aurons un programme d’entraînement similaire et nous serons souvent ensemble sur les routes de la Mayenne. Cet hiver, j’ai fait de la course à pied, de la natation, du renforcement musculaire, du VTT plus que les autres années. Maintenant, sur la route, j’enchaîne les sorties de 3 à 4 heures et j’ai été ravi de me rendre au vélodrome de Roubaix cette semaine pour travailler le chrono. Je le disais, impliqué et motivé.
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