Pour la quatrième fois sur ce Tour d’Italie 2024, Enzo Paleni a pris les devants ce vendredi. À l’occasion d’une dix-neuvième étape très escarpée vers Sappada, le Français de bientôt 22 ans est parvenu à se faire une place dans l’échappée qui s’est jouée la victoire. Andrea Vendrame l’a emporté tandis que le coureur de la Groupama-FDJ a accroché la seizième place après un final ardu en bosse. La dernière étape de montagne du Giro sera au programme samedi.
Pour beaucoup, il s’agissait de l’ultime étape favorable aux baroudeurs. En raison d’un profil très accidenté mais en l’absence d’une ascension majeure, la dix-neuvième étape représentait une opportunité certaine pour l’échappée. De facto, ils ont été nombreux à vouloir s’y introduire durant la première heure de course. « Un coup est parti quasiment dès le kilomètre 0 avec de bons rouleurs mais certaines équipes qui n’étaient pas représentées et qui voulaient à tout prix être devant ont relancé la course, exposait Frédéric Guesdon. Ça a donc roulé fort jusqu’au kilomètre 30, où se trouvait la première petite bosse. Tout a été à refaire ». « L’objectif était de prendre l’échappée aujourd’hui, clarifiait Enzo Paleni. Mais ça n’a pas été simple. On a rattrapé la première échappée avant l’entame d’une partie technique, puis dans une bosse, un groupe de six coureurs est sorti avec Alaphilippe et d’autres costauds ». La lutte ne s’est toutefois pas arrêtée là, et s’est en fait poursuivie pendant une vingtaine de kilomètres supplémentaires. « Je suis sorti dans un contre à quatre dans un second temps, puis un dernier groupe de neuf coureurs a réussi à opérer la jonction », racontait Enzo.
« C’est motivant pour la suite », Enzo Paleni
Après plus de soixante kilomètres, le peloton s’est enfin décidé à temporiser et l’échappée de dix-neuf hommes a pu prendre le large. « Quand j’ai regardé l’échappée, il n’y avait que des gros noms », expliquait Enzo. « On se doutait que ça allait être compliqué pour Enzo qui était avec des meilleurs grimpeurs et des coureurs en forme, confirmait Frédéric. Quatre coureurs avaient déjà gagné une étape sur le Giro cette année : Alaphilippe, Narvaez, Steinhauser et Sanchez. Le principal était d’avoir pu le mettre devant, puis le but était ensuite qu’il se fasse plaisir, donne le maximum et réalise le meilleur résultat possible. Le simple fait d’être dans l’échappée aujourd’hui dénote d’une bonne forme de sa part, car il n’y avait pas n’importe qui avec lui ». Le peloton s’est donc complètement désintéressé de la victoire d’étape, mais la bataille pour cette dernière s’est enclenchée trop tôt pour le jeune coureur de la Groupama-FDJ. « J’ai essayé de m’économiser au maximum pour être prêt pour la bosse raide en milieu de parcours, commentait-il. Malheureusement, je n’avais pas les jambes aujourd’hui pour jouer devant donc je me suis accroché au maximum dans le groupe auquel j’appartenais ».
En raison de l’accélération des meilleurs, Enzo Paleni a dû abandonner sa place à l’avant à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée. « Il n’a pas été non plus le premier à être distancé, précisait Frédéric. Il a été un peu court dans le final, ce qui est logique en troisième semaine, pour son premier Grand Tour, mais il a montré de belles choses ». « C’est satisfaisant d’avoir pu être dans l’échappée, car c’était l’objectif, complétait Enzo. C’est motivant pour la suite et ça me donne envie de retenter à l’avenir ». Les opportunités devraient toutefois être limitées d’ici la fin de ce Giro, car avant le sprint attendu à Rome dimanche, c’est la double ascension du Monte Grappa (18 km à 8%) qui sera au programme ce samedi pour la 20e étape. « Ça va être compliqué pour nous, mais on va s’accrocher et essayer de passer du mieux possible cette étape pour ensuite se concentrer sur la journée de dimanche », concluait Frédéric.
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