À quelques jours de Paris-Roubaix, l’Eurométropole Tour faisait ce mercredi office d’ultime point de passage pour certains coureurs. Du côté de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ, les habituels équipiers avaient d’ailleurs le champ libre, mais ils n’ont pas été les plus vernis en direction de Tournai. Victime d’une crevaison alors qu’il avait pris place dans la bonne échappée, Ramon Sinkeldam n’a pu se mêler à la bagarre pour la victoire. Pas plus que ses collègues, un peu courts dans le final.
« On a été un peu malchanceux », Frédéric Guesdon
En terres wallonnes, mercredi, il n’a suffi que d’une petite dizaine de kilomètres pour voir l’échappée du jour se constituer. À la sortie de La Louvière, Thomas Bonnet (TotalEnergies), Andrea Pasqualon (Intermarché-Wanty-Gobert), Robin Carpenter (Rally Cycling), Sergei Chernetski (Gazprom-RusVelo), Kobe Goossens (Lotto Soudal), Julian Mertens (Sport Vlaanderen-Baloise) et Kiel Reijnen (Trek-Segafredo) ont ainsi pris les devants à l’entame des cent premiers kilomètres du parcours, en ligne. En revanche, le peloton est resté très vigilant puisqu’il n’a accordé que trois minutes d’avance au plus. « Je m’attendais à une première partie de course un peu plus nerveuse, relevait Frédéric Guesdon. Il y avait quelques monts et un petit vent qui pouvait être propice, mais il est vrai que ça restait loin de l’arrivée. Quand on est arrivé sur le circuit, on s’attendait à des mouvements. On savait qu’après la bosse c’était très sinueux et que la relance sur la grande route était vent de côté. Il fallait donc être bien placé. Ça s’est vérifié dès le deuxième tour ». À un peu plus de cinquante kilomètres de l’arrivée, l’échappée a donc été revue mais le peloton a presqu’aussitôt explosé. Un groupe d’environ trente coureurs s’est ainsi dégagé après le deuxième passage du Col de la Croix Jubaru. Ramon Sinkeldam parvenait à accrocher le bon wagon en compagnie de l’ancien champion du monde Mads Pedersen, de Nacer Bouhanni ou encore de Hugo Hofstetter.
À l’entame du troisième des cinq tours du circuit local, ce groupe de tête comptait même quarante-cinq secondes d’avance sur un peloton mené par simplement deux formations. Seulement, quelques kilomètres plus loin, Ramon Sinkeldam devait abandonner sa place à l’avant. « On a été un peu malchanceux, relatait Frédéric. Ramon était dans le bon groupe mais il a crevé et on s’est retrouvé sans personne devant. C’était déjà une petite déception de n’avoir qu’un mec dans ce gros groupe, alors le perdre sur crevaison… On n’a pas pu le dépanner rapidement car Clément venait de nous appeler pour un accrochage, et surtout, nous n’étions pas intercalés compte tenu de l’écart ». À un peu plus de trente kilomètres du but, la Groupama-FDJ a donc dû se réorganiser et a été contrainte de mener la chasse alors que celle-ci commençait à peiner face au groupe de tête. Clément Davy, Olivier Le Gac et Miles Scotson sont venus donner de leur personne. « C’était aussi pour nous remettre dans la course, on voulait se remettre dans les billes, indiquait Frédéric Guesdon. On roulait alors plutôt pour Fabian car il n’avait pas encore fait beaucoup d’efforts. On a essayé de rentrer sur les premiers groupes, on est revenu pas loin mais ça ne l’a pas fait ».
« Le genre de course qui ne fait pas de mal », Frédéric Guesdon
Dans la dernière montée du parcours, le peloton s’est de nouveau scindé, et seulement une quinzaine d’hommes a pu établir la jonction avec l’échappée. Sous la flamme rouge, le peloton comprenant les représentants de la Groupama-FDJ n’accusait certes que dix secondes de débours, mais il était déjà trop tard. Le sprint s’est donc déroulé avec une trentaine de coureurs et Fabio Jakobsen est venu régler tout ce petit monde. Miles Scotson, Fabian Lienhard et Olivier Le Gac ont pour leur part terminé dans un peloton à quatorze secondes. « Je pense que ce groupe avait la possibilité de faire beaucoup mieux car ce sont des mecs qui aiment les Classiques, complétait Frédéric. Peut-être qu’on aurait pu être davantage devant avec un peu plus de hargne et d’envie, mais la réussite n’était pas non plus avec nous. C’est dommage, car les habituels équipiers avaient l’occasion de faire une course pour leur propre compte. Ils ont aussi pu ‘taper’ dedans et faire une bonne sortie avant Paris-Roubaix. C’est le genre de course qui ne fait pas de mal avant un gros objectif. On est d’ailleurs maintenant complètement focalisés sur Roubaix ».
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