Le deuxième round canadien n’aura finalement pas souri comme le premier à l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. Au surlendemain de la troisième place de Rudy Molard à Québec, les coureurs d’Yvon Caër ont éprouvé davantage de difficultés à Montréal, ne pouvant se mêler à la lutte finale pour la victoire ou les places d’honneur. Rudy Molard, Romain Grégoire et Valentin Madouas ont finalement tous trois terminé entre la 26e et la 32e place. Un séjour outre-Atlantique finalement « contrasté ».
Deux jours après que la part belle a été faite aux puncheurs-sprinteurs à Québec, les puncheurs-grimpeurs disposaient à leur tour d’un terrain de jeu à leur convenance dimanche à Montréal, sur le traditionnel circuit de la métropole canadienne. Un circuit de 12,3 kilomètres comprenant la fameuse côte de Camillien-Houde (2,3 km à 6,2%), que les organisateurs avaient pour l’occasion décidé ne répéter qu’à seize reprises, soit un tour de moins que les années passées. Pour autant, le dénivelé positif total avoisinait tout de même les 4000 mètres. Le scénario, quant à lui, a été des plus limpides. Dries De Bondt, Gil Gelders et Michael Leonard ont pris les commandes de bonne heure, la formation UAE Team Emirates a pris la chasse en main, puis s’est attachée à durcir progressivement dans le dernier tiers de l’épreuve. « Le plan était de faire en sorte que Valentin, Romain et Rudy puissent être dans le final et accompagner jusqu’au moment où UAE allait vraiment accélérer, indiquait Yvon Caër. Le plan s’est déroulé comme il le fallait jusqu’à ce que Pogacar attaque ». En raison d’un rythme intense et ininterrompu pendant plusieurs tours, grâce au travail successif des équipiers du favori slovène, il ne restait déjà plus qu’une cinquantaine de coureurs en lice lorsque le peloton a volé en éclats dans l’avant-dernière ascension de la côte de Camillien-Houde, à vingt-quatre bornes du but.
« Il faut apprécier à sa juste valeur la troisième place de Rudy », Yvon Caër
C’est aussi à ce moment que la Groupama-FDJ a vu ses ambitions s’évaporer. « On n’a pas pu suivre Pogacar, ni même la cassure des vingt coureurs derrière lui, tranchait Yvon. On n’a aucun regret car ils étaient là où il fallait au moment où il fallait, mais ils ont simplement manqué de ressources physiques. Valentin et Romain ont peut-être un petit peu souffert de la chaleur, mais c’est une déception car on s’attendait à être plus haut dans le classement. Il n’a pas manqué grand-chose, mais il en a manqué quand même ». Le trio tricolore n’a ainsi pu batailler pour le top-10, tandis que Tadej Pogacar s’envolait vers un succès autoritaire. Sur la ligne, Rudy Molard a été le premier à franchir la ligne en 26e position, à 2’20 du Slovène, suivi de Romain Grégoire (29e) et Valentin Madouas (32e). « Le bilan est très contrasté, confessait Yvon. On s’attendait à un très bon résultat à Montréal et on l’a finalement eu à Québec. On sait qu’on est plus souvent déçus que contents dans le sport de haut-niveau, donc il faut donc apprécier à sa juste valeur la troisième place de Rudy vendredi. Thibaud est aussi une belle satisfaction du week-end. Il franchit des paliers intéressants. Il était encore avec Romain, Rudy et Valentin quand il restait cinquante gars à Montréal. Il découvre, et il pourra les accompagner très loin dans ce type de course à l’avenir. Je suis aussi confiant dans le fait que les gars auront fait les courses qu’il faut pour être performants aux Mondiaux, s’ils sont sélectionnés, et pour le reste de la saison ».
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