En guise d’apéritif avant une semaine de course exigeante dans la péninsule arabique, la Muscat Classic était donc au menu des coureurs de la Groupama-FDJ ce vendredi. Pour la première fois présente sur cette épreuve, l’équipe nourrissait malgré tout de vraies ambitions au bout des 170 kilomètres et des quelques côtes raides qui composaient le parcours. C’est pourquoi Enzo Paleni a longtemps tenu la barre en tête de peloton, derrière une échappée inoffensive de trois coureurs. « On se devait d’assumer a minima car on savait qu’on avait nos chances dans le final », indiquait Thierry Bricaud. L’échappée a d’ailleurs rendu les armes à environ quarante kilomètres du terme, dans la montée d’Al Jissah, au sommet de laquelle Lorenzo Germani s’y est repris à deux fois pour s’extirper. L’Italien a ainsi pris le large, repris un précédent attaquant, et mené la course seul pendant une vingtaine de kilomètres. Constamment pointé à une trentaine de secondes, le peloton ne s’est rapproché que dans la bosse d’Al Hamriyah, à environ vingt bornes du terme, et l’Italien de la Groupama-FDJ a alors été rejoint par Jay Vine, Chris Harper et Pepijn Reinderink. « Lorenzo marchait très bien, et il a bien servi les intérêts de l’équipe avec son échappée », soulignait Thierry.

Le jeune homme a finalement atteint la dernière côte du jour, à sept bornes de la ligne, en compagnie de ses trois compagnons de fuite, mais il a alors payé ses efforts. « Je pensais qu’il n’y avait que Lorenzo devant, mais dans la bosse, j’ai vu qu’il y avait d’autres mecs en tête, dont un UAE, relatait Tom Donnenwirth. C’était un peu chaud ». Vine et Harper ont finalement pu basculer au sommet de la dernière côte (1km à 9%) avec quelques secondes d’avance sur un peloton émietté, mais qui s’est recomposé autour d’une trentaine d’unités dans la descente. « C’était un final un peu compliqué, mais ça roulait vite malgré tout, commentait Thierry. Beaucoup de coureurs avaient l’ambition d’arriver en petit comité. Ce qui s’est produit ». « J’ai pris de la vitesse dans la descente, puis j’ai vu David débouler comme un frelon pour aider à boucher le trou, racontait Tom. Ça fait plaisir qu’un grand champion comme lui fasse ce genre d’efforts pour moi, et je le lui rendrai sur le Tour d’Oman ! Quand j’ai compris qu’on avait une chance de revenir, je me suis vraiment mis le sprint en tête ».Les derniers attaquants ont été avalés dans le dernier kilomètre et la victoire s’est bel et bien jouée dans un sprint légèrement montant. « J’ai vu que le vent venait de la droite, donc je me suis mis du côté gauche de la route, dans la bonne roue, disait encore Tom. Malheureusement, il me manquait un poil de force. C’est le genre d’arrivée qui me plait bien, mais lorsqu’il faut emmener du braquet, je n’ai pas forcément les cuisses d’un vrai sprinteur (sourires). J’ai fait avec mes moyens et ça donne quand même un bon résultat pour l’équipe ». Le nouveau-venu au sein de la Groupama-FDJ a obtenu la cinquième place, alors que la victoire est revenue à Rick Pluimers. « Je m’étais fixé comme objectif d’être dans le final et de faire un bon sprint, disait-il. Je suis quand même content même si je pense qu’on aurait pu accrocher un podium vu notre course aujourd’hui. C’était ma première avec l’équipe, donc faire un top-5 d’entrée de jeu, c’est cool ! » « Cette belle place de Tom est à la fois encourageant pour la suite même si on espérait mieux de cette journée, concluait Thierry. Quoi qu’il en soit, on avait une équipe solide, et c’est de bon augure pour le Tour d’Oman qui commence demain ».