Pour la deuxième journée consécutive, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a répondu présente au rendez-vous des bordures. Encore plus groupée que la veille autour de Thibaut Pinot et Rudy Molard, elle a même été parmi les plus remuantes lorsque tout s’est emballé à cinquante kilomètres du but. À l’arrivée, seule une petite cassure d’une quinzaine de secondes a privé nos leaders de terminer dans le premier groupe, mais le bilan après deux étapes n’en reste pas moins satisfaisant.

On prend les mêmes, et on recommence. Ou presque. Au départ de la deuxième étape de Paris-Nice ce lundi matin, c’est comme la veille un duo qui a hâtivement pris les devants. On y retrouvait à nouveau Jonathan Hivert (Total Direct Energie), paré du maillot de meilleur grimpeur, accompagné d’un homme de la Nippo Delko One Provence, cette fois Jose Diaz Gallego, et tous deux ont pu effectuer la première moitié du parcours relativement sereinement, 2-3 minutes devant le peloton. Puis, comme lors de la première étape, la tension s’est progressivement accentuée à la mi-course, provoquant d’abord un regroupement général mais également une vigilance accrue des équipes de leaders dès l’entrée dans les 70 derniers kilomètres. Quelques cassures, momentanées, en guise d’avertissement, sont d’ailleurs intervenues avant que tout ne se déchaîne à près de cinquante bornes de l’arrivée. Parfaitement aux aguets, la Groupama-FDJ a réussi à prendre le bon wagon, en nombre.

« Aujourd’hui, ils ont été acteurs » Philippe Mauduit

« Quand on est à l’arrière, encore plus par mauvais temps, on subit la course, on prend des coups d’élastique et ça ne met pas les choses dans le bon ordre moralement, expliquait Philippe Mauduit. La consigne était donc de courir devant, car on voit ce qui se passe et on est acteur. Il y avait un fort risque de vent mais c’était très fluctuant. On a beau regarder tous les bulletins météo, c’était toujours mieux de courir devant ». Cela a ainsi permis à Thibaut d’avoir quatre coéquipiers à ses côtés lorsqu’un premier peloton s’est détaché. « C’est satisfaisant d’en avoir cinq dans ce groupe d’une trentaine, c’est sûr, enchaînait Philippe, mais on ne va pas se gargariser de ça. Ce sont des conditions extrêmes. Ça nous a réussi hier, et à nouveau aujourd’hui, mais c’est tellement compliqué qu’on peut aussi passer au travers la prochaine fois ».

L’opération aurait d’ailleurs été parfaite si une nouvelle brèche ne s’était pas ouverte à dix kilomètres de la ligne, faisant perdre une quinzaine de secondes à Thibaut Pinot et Rudy Molard sur Vincenzo Nibali et Sergio Higuita alors que Giacomo Nizzolo (NTT) s’imposait. « Ce sont des situations fragiles, car on peut très bien réussir de 45 à 10 kilomètres de l’arrivée, et en une fraction de seconde, tout peut basculer, poursuivait Philippe. C’est d’ailleurs pour ça qu’il faut continuer à travailler cette tactique et cette technique de course, mais je suis en tout cas satisfait du collectif. Jusqu’à maintenant, sur ces situations, on était plutôt débordé. Aujourd’hui, ils ont été acteurs et c’est intéressant car psychologiquement, notamment, ça leur donne de la confiance pour la suite ». « On était tout près d’être dans la première bordure sur une vraie étape de Paris-Nice, abondait Julien Pinot. On a bâti cet effectif là pour aussi progresser dans ce schéma de course. Il y a à cet égard des motifs de satisfaction après les deux premières étapes, mais on ne s’emballe pas. Stefan Küng apporte énormément, en position de chef de file, il a tiré de sacrés relais, et tous les autres s’impliquent également énormément ».

« On est sur le bon chemin » Stefan Küng

Perfectionniste, le champion de Suisse du chrono n’était évidemment pas complètement satisfait à l’arrivée : « Avant de venir sur Paris-Nice, on s’était dit que l’objectif était de travailler le collectif dans ces situations. Même quand on est piégés il ne faut rien lâcher et aller jusqu’au bout. C’est ce qu’on a fait aujourd’hui, on a mis tout ce qu’on avait et on a fait au mieux. On ne peut toutefois pas dire qu’on a tout fait parfaitement. Je nous mets 6 sur 10 : c’est bien d’avoir pris du temps à Alaphilippe et Quintana, mais je pense qu’on avait les moyens d’être devant. Le but ce n’est jamais d’arriver dans la deuxième bordure, c’est d’arriver dans la première. Mais on est sur le bon chemin ». Quoiqu’il en soit, après deux étapes qui ont fait de gros dégâts, Rudy Molard et Thibaut Pinot s’en sortent très bien avec leurs 12e et 15e places respectives au général, à une quarantaine secondes du leader Maximilian Schachmann.

« Je suis globalement satisfait de ma journée et je tire un bilan relativement bon après deux étapes piégeuses, disait Thibaut. L’équipe a été très solide aujourd’hui. Quoi qu’il arrive, le travail effectué est très positif et cela me donne confiance pour la suite de la saison, notamment dans l’exercice des bordures qui n’est pas ma spécialité. Je n’ai pas de regret vis à vis de la dernière bordure que nous n’avons pas réussi à accrocher. J’étais épuisé, je n’avais tout simplement plus les jambes ». Le repos sera essentiel ce soir avant de potentiellement remettre ça sur une troisième étape également annoncée sous « haute-tension » par Philippe Mauduit. « C’est encore une étape compliquée. Il faudra encore bien regarder la météo pour savoir à quoi s’attendre, concluait-il. On va rester concentré, on a envie de faire une belle étape et de bien la passer »« J’espère récupérer un peu pour le contre-la-montre mercredi, qui est très important pour moi », ponctuait enfin Thibaut.

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1 commentaire

Denis Billamboz

Denis Billamboz

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Le 9 mars 2020 à 19:22

Küng est vraiment un sacré bonhomme, non seulement c’est un énorme rouleur mais c’est aussi un capitaine de course qui, malgré son jeune âge, connait à fond les tactiques et techniques de course. Son exigence devrait faire progresser l’équipe !