En gestion vendredi, à la recherche de ses limites samedi, David Gaudu a opté pour une troisième stratégie ce dimanche lors de la huitième et dernière étape du Critérium du Dauphiné. Vers le Plateau des Glières, le grimpeur breton a saisi sa chance via l’échappée matinale, qu’il est parvenu à intégrer après une belle bataille dans le Col de la Forclaz. Toutefois, le peloton avait décidé de ne laisser aucune chance aux fuyards, finalement repris au pied de l’ascension finale. David Gaudu a dès lors pris la 30e place de l’étape, et acquis la quinzième du classement général final.

Le triptyque montagneux du Critérium du Dauphiné arrivait à son terme ce dimanche via 160 kilomètres et 3700 mètres de dénivelé en direction du Plateau des Glières, dans le massif des Bornes. L’ascension finale (9,3 km à 7,3%) était précédée du Salève (12 km à 7%), mais c’est aussi le départ musclé, à travers le Col de la Forclaz (7,1 km à 7,2%), qui était redouté par certains. Pas par David Gaudu, décidé, en ce dernier jour de course, à passer à l’offensive. Le Breton s’est alors appliqué dans les premiers kilomètres, et n’a pas manqué le bon coup, formé à l’approche du sommet. « L’objectif était de prendre l’échappée aujourd’hui, confirmait Benoît Vaugrenard. Hier, il devait rester avec les leaders car on pensait que ça allait se jouer à la pédale. Aujourd’hui, on pensait que ça allait davantage être à la faveur de l’échappée. Il fallait vraiment tenter, on ne pouvait pas se contenter d’une seizième place ». Malheureusement pour David Gaudu et ses dix compagnons de fuite, parmi lesquels Bruno Armirail, Guillaume Martin, Marc Soler ou bien Lorenzo Fortunato, le peloton ne s’est jamais réellement relevé dans cet acte final.

« Ce Dauphiné va me faire passer un cap », David Gaudu

En tête de course, l’échappée a progressivement grignoté du terrain, et obtenu jusqu’à quatre minutes d’avance, mais la formation Ineos Grenadiers a accéléré dans l’avant-dernière ascension, celle du Salève, et l’entreprise du groupe de tête a sérieusement pris du plomb dans l’aile. « On était vraiment un bon groupe, je pensais que ça allait le faire, mais on ne nous a pas laissé suffisamment de temps, confiait David. C’est le jeu, même si le mieux placé, qui était Soler, était assez loin ». Grâce au concours des formations Bora-hansgrohe et Lidl-Trek dans la transition menant au pied de l’ascension du Plateau des Glières, le paquet s’est même rapproché à trente secondes du groupe. David Gaudu a insisté dans les premières pentes, et a même tenté de suivre Giulio Ciccone, à l’attaque parmi les favoris, avant de finir à son rythme. « Je suis arrivé déjà bien entamé au pied, puis j’ai fait la dernière montée comme j’ai pu, disait-il. Je n’avais plus grand-chose dans le final ». « Il a beaucoup donné dès le départ et laissé beaucoup d’énergie pour essayer de prendre l’échappée, donc à partir du moment où tu te fais reprendre par de tels leaders, ta course est naturellement finie », tranchait Benoît.  

Au terme de l’ascension finale, Carlos Rodriguez a raflé la victoire et Primoz Roglic a sauvé son maillot jaune. Trentième sur la ligne, David Gaudu a progressé au quinzième rang du classement général. « Le but de ce Dauphiné était de remettre en route, refaire des efforts et se tester face aux autres, expliquait l’intéressé. On est des coursiers, donc on a forcément envie d’avoir des résultats. Mais il est déjà difficile d’aller chercher des résultats quand on est à 100%, or je sais que je ne l’étais pas ici. Ce Dauphiné va en revanche me faire passer un cap. On est sur une phase de montée en puissance. Souvent, c’est quand j’ai pu bien travailler sur le Dauphiné que j’ai réussi mon Tour derrière. Donc rendez-vous sur le Tour ! » Au moment de tirer le bilan de la semaine, Benoît Vaugrenard se montrait plutôt satisfait. « On a été acteurs dans les échappées, même si aucune n’est allée au bout cette semaine, et on n’est pas passés loin de la victoire avec Romain, disait-il. En montagne, il nous a manqué quelque chose pour aller jouer, mais l’équipe a bien travaillé pour la suite. Surtout, ils ont été acteurs. Il y a encore du boulot, on le sait, mais le championnat de France va nous permettre de continuer notre montée en pression, et il nous reste trois semaines avant le Tour ».

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