À la veille d’une arrivée au sommet très attendue au Puy de Dôme, le peloton devait encore boucler une étape semée d’embûches, ce samedi, en direction de Limoges et depuis Libourne, ville natale de Quentin Pacher. Si un sprint pour costauds a bien conclu la journée comme escompté, avec la victoire de Mads Pedersen, David Gaudu (20e) est parvenu à terminer dans le temps du vainqueur, bien entouré par Quentin Pacher (17e) et Valentin Madouas (22e) jusqu’au terme de ce huitième acte. Le Breton s’élancera vers le volcan auvergnat demain en qualité de septième du classement général.
Contrairement à la veille vers Bordeaux, l’échappée était très prisée ce samedi vers Limoges, et la physionomie du départ a de fait été drastiquement différente. Une vive lutte et de nombreuses offensives ont donc eu lieu depuis Libourne, mais finalement, ils n’ont été que trois à obtenir le bon de sortie tant convoité, après vingt kilomètres : Tim Declercq (Soudal-Quick Step), Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic) et Anthony Turgis (TotalEnergies). « On a abordé l’étape en se disant qu’il pouvait y avoir deux scénarios possibles : une grosse bagarre au départ pour prendre l’échappée, auquel cas on aurait droit à une échappée de costauds, ou un sprint final, exposait Philippe Mauduit. C’est la deuxième option qui a été retenue par le peloton ». Les équipes de sprinteurs, en particulier, se sont amplement contentées du scénario, et ont donc fait barrage une fois le trio détaché. « On s’attendait peut-être à ce que la course soit davantage mouvementée, auquel cas j’aurais pu m’inscrire dans celle-ci, mais quand on a vu qu’il n’y avait que trois coureurs devant, on a préféré rester au sein du peloton avec David pour le protéger », récapitulait Quentin Pacher. Le paquet a ainsi muselé les hommes de tête à cinq minutes, puis s’est logiquement et inexorablement rapproché dans une deuxième moitié de course plus casse-pattes. Comme de coutume, la tension s’est accrue dans les cinquante derniers kilomètres, et cela de manière très nette avant les deux dernières côtes situées dans le final.
« On n’a pas été mis en danger », Philippe Mauduit
En tête, Turgis a repoussé au plus l’échéance, mais il a finalement été repris peu après le sommet de la dernière bosse, escaladée à une allure supersonique par la formation du maillot jaune. En direction de Limoges, une chute a notamment impliqué Simon Yates, quatrième du classement général, et le peloton, bien que réduit de moitié, demeurait très nerveux pour l’arrivée en faux-plat montant. Au bout d’un kilomètre à 4% de pente moyenne, Mads Pedersen a finalement dominé le sprint devant Jasper Philipsen, alors que David Gaudu s’est assuré de ne pas subir de cassure en s’octroyant la vingtième place du jour, trois rangs derrière Quentin Pacher. « Je devais protéger David dans les bosses du final et jusque dans Limoges, donc j’en ai profité pour me mêler un peu au sprint, expliquait le Libournais. C’était encore un sprint pour les grosses cuisses, pas forcément pour les puncheurs, mais ça fait toujours plaisir de voir un peu la tête du peloton ». « Le point positif est qu’on n’a pas été mis en danger et que David a été bien protégé par ses copains, assurait Philippe Mauduit. C’est une nouvelle journée de passée. Ces étapes sont malgré tout stressantes, il peut toujours se passer des choses qu’on n’a pas envie de voir, mais on a réussi à passer au travers ».
Ce samedi soir, David Gaudu occupe donc toujours la septième place d’un classement général qui pourrait évoluer dès demain sur les pentes de l’iconique Puy de Dôme (12,6 km à 7,8%). « Ça fait un moment qu’on entend parler de cette étape, et elle va être historique quoi qu’il arrive, confiait Quentin. S’il fait chaud comme aujourd’hui, ça va être épique. Avant la journée de repos, on peut encore s’attendre à une belle bataille ». « Ce sera une grosse journée avec cette montée du Puy de Dôme, qui est inédite pour toute cette génération de coureurs, étant donné que cela fait une trentaine d’années qu’une course n’est pas arrivée là-haut », ponctuait Philippe Mauduit. La dernière fois que le Tour y avait fait halte, en 1988, lors de la victoire de Johnny Weltz, un certain Marc Madiot était encore dans le peloton.
2 commentaires
Lavet
Le 9 juillet 2023 à 08:22
Patience !
Le tour ne fait que commencer
Patrice Bordelet
Le 9 juillet 2023 à 03:05
Très bon travail de l’équipe, impressionnante stabilité de la part de Thibault. Je vous souhaite de garder cet esprit d’équipe et un magnifique Tour de France.