C’est par une nouvelle prestation de haut rang que David Gaudu est ce samedi venu mettre un point final à sa saison 2021. Des bords du Lac de Côme au centre-ville de Bergame, le jeune Breton a de nouveau tenu tête aux cadors du peloton mondial pour jouer les tous premiers rôles du Tour de Lombardie. Il a finalement hérité de la septième position sur ce cinquième Monument de l’année, au sein d’un groupe bataillant pour la dernière place du podium, et a par la même occasion acquis son 29ème top 10 de la saison. Attila Valter s’est également signalé par une douzième place prometteuse.
Pour la première fois depuis 2016, le Tour de Lombardie s’élançait de Côme pour rejoindre Bergame, et non le contraire. De fait, pour la première fois depuis 2016, le parcours n’empruntait donc pas la Colma di Sormano et son terrible mur. Pour autant, de nombreuses ascensions figuraient sur le parcours, et si les deux principales se situaient dans les quatre-vingt-dix derniers kilomètres, la fameuse montée de la Madonna del Ghisallo était pour sa part empruntée après seulement une trentaine de bornes. C’est d’ailleurs à cet instant que l’échappée du jour a enfin pu se former, ayant donc la primeur sur le retentissement des cloches au sommet. Mattia Bais (Androni-Sidermec), Jan Bakelants (Intermarché-Wanty Gobert), Victor Campenaerts (Qhubeka-NextHash), Thomas Champion (Cofidis), Andrea Garosio (Bardiani-CSF), Amanuel Ghebreigzabhier (Trek-Segafredo), Chris Hamilton (DSM), Domen Novak (Bahrain-Victorious), Davide Orrico (Vini Zabu) et Tim Wellens (Lotto-Soudal) ont alors bénéficié d’un avantage maximal de six minutes en tête de course, mais le peloton a entamé sa remontée à l’occasion de la première difficulté du jour, à Roncola Alta. Ce n’est toutefois qu’une cinquantaine de kilomètres plus loin, au pied de l’ascension de Dossena (11 km à 6%) que la course s’est véritablement enclenchée. Les premières offensives ont ainsi permis d’écrémer le peloton, qui n’incluait plus que 80-90 coureurs au sommet de Zambla Alta, à 75 kilomètres du but. À cet instant, les cinq grimpeurs de la Groupama-FDJ étaient encore tous présents à l’appel.
« Toujours plaisant de finir sur une bonne note », David Gaudu
Par la suite, le peloton s’est momentanément morcelé dans la descente, mais il s’est bel et bien recomposé et a avalé les échappés matinaux avant d’affronter la dernière grande ascension du jour : le Passo di Ganda (9,3 km à 7,1%). En raison d’un rythme très soutenu, de nombreux coureurs se sont écartés dès le pied, mais David Gaudu, Attila Valter et Thibaut Pinot s’accrochaient encore dans un groupe d’une trentaine d’unités. Les grandes manœuvres ont débuté à cinq kilomètres du sommet, d’abord par une première offensive de Vincenzo Nibali, mais surtout par le contre de Tadej Pogacar, qui parvenait immédiatement à faire le trou. En contre, David Gaudu s’est alors retrouvé en compagnie des autres principaux favoris de l’épreuve, mais à environ trente secondes du Slovène au sommet. Au forceps, le jeune Breton a tenu bon toute la montée, et notamment contenu l’attaque de Julian Alaphilippe, mais a malheureusement manqué de peu le bon coup à l’entame de la descente. « Il y a un petit regret, car quand Masnada y va, je réagis une seconde trop tard, relatait-il. La porte se ferme, je ne peux pas y aller directement, et quand j’y retourne, ça revient sur moi. Mais ça ne revient pas sur Masnada qui rentre sur Pogacar. Je ne sais pas si on aurait pu se présenter à trois pour la gagne, mais ça reste le petit regret du jour. J’en ai pas vraiment d’autres ».
À l’issue de la descente, Pogacar et Masnada menaient donc les débats alors que David se retrouvait en contre avec Roglic, Yates, Woods, Bardet, Alaphilippe, Vingegaard et Valverde. Relativement bonne dans un premier temps, la coopération s’est totalement désagrégée au deuxième échelon de la course à l’entrée dans les quinze derniers kilomètres. Le duo de tête a donc pu prendre encore davantage le large avant le final et le Colle Aperto (1,3 km à 7%), laissant ses concurrents se battre pour la troisième place. Dans la dernière bosse, le grimpeur de la Groupama-FDJ a parfaitement répondu aux ultimes offensives, se retrouvant dans un groupe de cinq pour jouer la troisième place. En tête, Pogacar a réglé Masnada pour conquérir son deuxième Monument de l’année, tandis que le groupe Gaudu se faisait tromper dans les derniers hectomètres par le retour de l’arrière de Yates et Roglic. Le Breton a dès lors dû se contenter de la septième place au sprint. « Un top 10 sur un Monument, avec ce plateau, c’est toujours bien et encourageant, confiait David. C’est toujours plaisant de finir sur une bonne note, ici, en Italie. On a été acteurs de toutes les courses de la semaine et le groupe a bien fonctionné tout le séjour. Encore aujourd’hui, l’équipe a fait du très bon travail, avec Lada et Roupette, ou même avec Seb dans l’avant-dernière bosse. Le bilan de ma saison est vraiment positif, j’ai été présent du Haut-Var jusqu’ici en Lombardie ».
« J’aurais pu faire encore mieux », Attila Valter
Grâce à cette septième place, David Gaudu signe donc un deuxième top-10 sur un Monument cette saison après son podium lors de Liège-Bastogne-Liège. Par ailleurs, Attila Valter a lui décroché son plus beau résultat sur une Classique, qui plus est WorldTour, en accrochant la douzième place du jour. « Ces dernières courses ont été vraiment difficiles, certaines m’ont moins réussi que d’autres, mais j’ai toujours essayé de faire de mon mieux pour l’équipe, commentait le Hongrois de 23 ans. C’était de nouveau le cas aujourd’hui. J’avais enfin les jambes que j’espérais et j’ai essayé de faire au mieux pour l’équipe une dernière fois. Je suis resté calme toute la course et j’ai économisé le plus d’énergie possible pour rester avec David jusqu’aux derniers instants. Je pense que j’aurais pu faire encore mieux, en termes de résultat et en termes de soutien pour mon leader, mais je pense que nous pouvons être vraiment contents de cette semaine. Personnellement je suis satisfait de finir la saison avec cette belle course et j’ai hâte de prendre des vacances bien méritées, avant de franchir un nouveau palier l’année prochaine ». C’est ainsi par une performance collective satisfaisante que s’achève la saison 2021 du groupe des « grimpeurs ». « David a été à la hauteur de nos espérances, résumait Sébastien Joly. La bonne nouvelle est que Thibaut avait également de meilleures sensations aujourd’hui. Il y a eu une bonne cohésion autour de David. Il y a certes encore de petits réglages à faire pour le futur, mais c’était une bonne expérience ».
1 commentaire
DUVAL Gilles
Le 10 octobre 2021 à 09:05
Merci a l’équipe Groupama-FDJ, pour cette magnifique fin de saison, pleine de progrès et de promesses pour l’année 2022. Bon repos et excellente récupération