David Gaudu quatrième pour son retour aux affaires

Crédit : LNC / B. Bade

C’est sur ses terres bretonnes que David Gaudu a remis le bleu de chauffe ce vendredi, trois semaines après son abandon sur Paris-Nice. Pour sa rentrée, le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ s’est montré plutôt tranchant à l’occasion de la Route Adélie de Vitré, septième manche de la Coupe de France FDJ. Offensif dans le final, il a tenté de faire la décision, mais s’est finalement incliné au sprint et a obtenu la quatrième place du jour. Cap désormais sur le Tour du Pays Basque.

Avant que le deuxième Monument de l’année n’accapare tous les esprits ce week-end, le calendrier de la Coupe de France FDJ reprenait ses droits ce vendredi à l’occasion de sa septième manche à Vitré, en Ille-et-Vilaine. Le tracé habituel était proposé aux coureurs, avec une grande boucle de vingt kilomètres à parcourir cinq fois, et le circuit final de neuf bornes à répéter à huit reprises. Le tout sur un terrain casse-pattes, avec la côte de la Chênelière (900m à 5%) à chaque tour, et une arrivée en faux-plat montant sur la Rue de Brest. « En cas d’arrivée groupée, on avait Marc Sarreau et Noah Hobbs, exposait Thierry Bricaud. L’équipe était pratiquement similaire à celle de Paris-Camembert, mais avec David qui faisait sa rentrée. L’idée était qu’il fasse des efforts et retrouve des bonnes sensations en vue de la suite de la saison ». Tout d’abord, le peloton n’a laissé que Mathis Le Berre et Paul Hennequin prendre les devants après vingt kilomètres de bagarre. Le duo n’a pas non plus jouit d’une grosse marge de manœuvre, et leur avance n’était que d’une minute à l’entame des circuits locaux, à soixante-dix bornes du but. Le vent a d’abord secoué le peloton, David Gaudu a même orchestré une tentative de bordures, mais l’échappée a finalement été revue à cinq tours du but et tout s’est regroupé. Une nouvelle course a démarré dans la foulée, une dizaine d’hommes se sont extirpés, puis une dizaine d’autres les ont rejoints rejoints dans la côte de Chênelière, dont David Gaudu.

« J’ai essayé de courir le plus juste possible », David Gaudu

« C’était une course assez rapide, et l’équipe m’a bien placé à tous les tours, commentait le Breton. Quand ça a commencé à se décanter à la pédale, j’ai réussi à revenir sur le bon groupe in-extremis ». « David n’a pas été pris au dépourvu, et il est vite rentré, complétait Thierry. Une fois devant, l’idée était de laisser faire les équipes surreprésentées, de se rapprocher des deux derniers tours, puis d’essayer d’éclaircir un peu ce groupe ». Si le peloton n’a jamais concédé plus de quarante secondes de retard sur les hommes de tête, il n’a toutefois jamais réussi à résorber la brèche. À deux tours du terme, l’écart était encore d’une demi-minute alors qu’une première sélection s’apprêtait à avoir lieu dans l’échappée. Suite à une accélération de David Gaudu, le groupe s’est réduit à onze unités, et le Breton a alors fait face à quelques relances adverses. « J’avais de bonnes sensations toute la journée, j’ai essayé de courir le plus juste possible, et ce n’était pas facile dans le final avec plusieurs équipes représentées par deux coureurs, ajoutait David. Il ne fallait pas sauter sur tout. C’était compliqué mais j’ai réussi à ne pas me faire enterrer, et le meilleur moyen d’éviter ça sur la fin était de passer à l’attaque et d’essayer d’isoler un peu tout le monde ». Après le son de cloche annonçant le dernier tour, les coureurs se sont présentés pour l’ultime fois dans la côte de Chênelière, où le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a encore tenté de se débarrasser de ses rivaux.

« David s’est rassuré pour la suite », Thierry Bricaud

Après plusieurs accélérations, ils ne sont plus restés que deux dans sa roue au sommet : Alexandre Delettre et Jordan Labrosse. « Il a fourni pas mal d’efforts, il était sans doute l’un des plus forts, mais c’était dur sans être trop dur, donc on ne pouvait pas faire de grosses différences », précisait Thierry Bricaud. Dans les cinq derniers kilomètres menant à Vitré, le trio s’est donc engagé dans un bras de fer avec le reste de l’échappée, pointé à quelques secondes seulement. « David a collaboré, il a pas mal donné, et même s’il n’est pas à 100%, ça reste David Gaudu donc les autres se méfient, complétait Thierry. Je pense que ses collègues de fuite ont un peu géré, mais ça peut s’entendre. Il a bien manœuvré pour le sprint, malheureusement l’écart n’était pas fait avec le reste de l’échappée ». Si les trois coureurs de tête ont pu aborder la dernière ligne droite montante avec un léger avantage, Jenthe Biermans et Sandy Dujardin sont néanmoins revenus fort de l’arrière pour s’octroyer les deux premières places. Alexandre Delettre a lui résisté à David Gaudu pour compléter le podium. « Ils ont réussi à revenir in extremis dans le sprint, mais je pense que je n’ai pas fait d’erreurs, expliquait le Breton. J’ai couru pour gagner, pas pour faire deuxième. J’ai aussi fait les efforts que je voulais faire, c’était quelque chose d’important. J’ai pris énormément de plaisir à recourir de cette manière, à être acteur de la course. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas couru comme ça. Tout est positif. Cap désormais sur le Pays Basque où on tâchera déjà de faire un très bon chrono lundi. Ensuite, on prendra les journées les unes après les autres en espérant que tout se passe pour le mieux ».

« Le bilan est satisfaisant, concluait Thierry. On vient certes pour gagner, mais il était bien en position de le faire jusqu’à 200 mètres de la ligne. Il s’est rassuré pour la suite, et c’est le plus important. L’essentiel était de retrouver des bonnes sensations et d’être de nouveau acteur pour emmagasiner de la confiance pour la suite. Les jeunes ont également fait du bon travail toute la journée ». Noah Hobbs a d’ailleurs réglé le sprint du peloton pour la quatorzième place, à vingt secondes du vainqueur, Thibaud Gruel ayant lui été repris de justesse après une attaque dans le dernier tour (21^e).