Ça y est, l’Équipe cycliste Groupama-FDJ tient sa première victoire de la saison. Comme un symbole, c’est son leader attitré David Gaudu qui l’a conquise ce lundi, à l’occasion d’une arrivée en côte très exigeante sur la troisième étape du Tour d’Oman. Parfaitement mis en orbite par ses coéquipiers à un kilomètre du terme, le grimpeur breton s’est ensuite débarrassé de ses rivaux un à un, avant de se payer Adam Yates dans les tous derniers mètres. Lauréat de son douzième succès en carrière, il s’est également emparé des rênes du classement général, qui sera définitivement établi mercredi sur la « Green Mountain ».
« Depuis hier soir, je l’avais en tête ». Entre motivation et pression, David Gaudu attendait beaucoup de la première arrivée au sommet du Tour d’Oman ce lundi. Au bout des 180 kilomètres au programme, le peloton allait ainsi chercher l’Eastern Mountain (4,7 km à 7,6%), dont le dernier kilomètre présentait une pente moyenne à près de 12%. Un terrain de jeu en théorie idéal pour le Breton, qui a dans un premier temps passé une journée bien « au chaud », escorté par ses coéquipiers. Une échappée de quatre hommes a animé cette étape, et l’ultime rescapé, Nicolas Vinokurov, a même pu aborder la montée finale avec une minute d’avance. Après le passage des premières pentes, la Groupama-FDJ a pris la tête des opérations, et ne l’a plus lâchée. « On avait décidé de durcir avec les équipiers qui étaient encore en place, et on avait quasiment tout le monde au pied de la bosse, confiait Thierry Bricaud. Chacun a fait son travail au bon moment pour tordre ce qu’il restait du peloton ». « Depuis le premier jour, on court vraiment comme il faut, reprenait David. Hier, on avait pesé sur la course avec tous nos coureurs et on avait manqué un peu de chance. Aujourd’hui, Enzo nous a protégés du vent toute la journée, puis au pied, on s’est imposés, on a montré qu’on était là. Forcément, il y a une émulation. On est venu ici avec l’envie de bien faire et l’envie de faire des résultats. On n’a même pas eu à se parler dans le final ».
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« Il ne manquait que la victoire pour réellement lancer la saison », David Gaudu
La fusée à plusieurs étages s’est ainsi mise en place naturellement. « On avait prévu une tactique pour déposer David en plusieurs échelons, racontait Clément Braz-Afonso. C’était très tendu à l’approche de la bosse, mais on a réussi à rester globalement ensemble pour se retrouver dès le pied. Lorenzo a d’abord pris le manche avec un très gros relais qui a permis d’étirer une première fois le peloton. Tom a ensuite mis un énorme relais à son tour, et ça a commencé à exploser. J’étais le dernier échelon, et j’ai essayé de déposer David au mieux. J’aurais aimé l’emmener un peu plus loin mais ça a quand même suffi ». Le peloton s’est ainsi largement émietté avant le plus dur de la pente, où David Gaudu s’est retrouvé face à ses responsabilités. Qu’il n’a pas manqué de prendre. Le Breton s’est fendu d’une première offensive à un kilomètre du sommet, d’une seconde deux-cents mètres plus loin, avant de remettre le couvert à 500 mètres de l’arrivée. « J’ai dû m’y reprendre à trois fois pour réussir à sortir, mais je pense que tout le monde était à fond, confiait David. Et s’ils étaient à fond, c’est justement grâce au travail de mes équipiers ». Le grimpeur tricolore s’est ainsi débarrassé de tous ses concurrents, à l’exception d’Adam Yates, en embuscade quelques mètres derrière.
Le Britannique est même revenu dans sa roue à tout juste cent mètres du but. « J’avais confiance dans mon punch, relatait David. J’ai fait exprès de ne pas regarder derrière, mais je l’ai vu revenir grâce à son ombre. Je me suis dit : au moment où il déclenche, je déclenche, et ça se fera à la jambe, homme contre homme. Je savais que je ne craquerais pas dans la tête. J’avais cet effort lactique à l’esprit depuis ce matin. C’est quelque chose que j’ai vraiment pu travailler cet hiver et je pense que c’est ce qui a fait la différence dans la dernière ligne droite ». Grâce à une ultime accélération, nette et tranchante, David Gaudu a donc décollé Yates de sa roue et s’est envolé vers son premier succès de la saison, au bout d’un effort très intense. « Ça fait du bien, j’en avais besoin, confiait le natif de Landivisiau. La première victoire de l’année est parfois la plus dure à aller chercher. C’est vraiment plaisant de finir le travail après tout ce que les gars ont montré tout au long de la journée. Ça ouvre aussi le compteur de l’équipe qui n’avait pas gagné jusqu’à présent, même si les gars avaient bien marché en Australie ou à Bessèges. Il ne manquait que la victoire pour réellement lancer la saison ».
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« C’est une juste récompense », Thierry Bricaud
« C’est une belle journée pour l’équipe présente à Oman, mais aussi pour l’équipe tout entière, et ça récompense le travail hivernal de tout le monde, commentait Thierry. David est sur la dynamique de sa fin de saison de l’an passé. Il a envie de bien faire, il fait tout pour que ça se passe bien, il s’investit comme il le faut, et ce n’est donc pas une surprise de le voir gagner aujourd’hui. C’est une juste récompense de ce qu’il met en place depuis plusieurs mois. Il faut qu’il surfe sur cette vague ». « On est tous super heureux que le travail collectif paie, s’enthousiasmait Clément. C’est la première victoire de l’équipe, et j’espère la première d’une longue série. Pour nous équipiers, c’est incroyable et hyper gratifiant d’avoir un leader qui termine le travail comme l’a fait David aujourd’hui ». Cerise sur le gâteau, le Breton s’est emparé des rênes du classement général ce lundi, et devance Adam Yates de six secondes à deux étapes du terme. « On a désormais un maillot à défendre, ponctuait Thierry. On peut raisonnablement penser qu’il y aura un sprint demain. Logiquement, l’explication pour le général se fera en haut de la Green Mountain mercredi ». « Il y a un général à aller valider, et pourquoi pas une deuxième victoire d’étape à aller chercher », souriait enfin David.