Tout était réuni ce samedi sur la huitième étape du Tour d’Espagne pour favoriser la victoire d’une échappée au terme de 160 kilomètres, dans la montée irrégulière de Cazorla (4,8 km à 7,2%). Par conséquent, la bataille au départ pour agripper le bon wagon s’est naturellement avérée ardue. Elle a commencé à 13h30, et elle s’est ainsi étalée sur près de soixante kilomètres, sur un terrain loin d’être rectiligne. Conformément aux velléités du jour au sein de la Groupama-FDJ, Sven-Erik Bystrom, Quentin Pacher et Rémy Rochas ont notamment tenté leur chance, mais à l’issue des quatre-vingt-dix premières minutes, c’est malheureusement une échappée de huit coureurs sans poulain de Thierry Bricaud que le peloton a validé. « On avait l’ambition d’être devant aujourd’hui, en particulier avec Rémy car le final pouvait lui convenir si ça allait au bout, exposait le directeur sportif français. Il a essayé un paquet de fois, mais il n’a pas pu prendre la bonne. Avec le recul, on n’a pas tant de regrets car l’échappée n’est pas allée au bout. En tout cas, il y a toujours autant d’envie et c’est le plus important ». L’avantage de l’échappée s’est d’abord maintenu autour des cinq minutes, puis l’équipe Israel-Premier Tech a fait connaître ses aspirations en menant la chasse grand train.

Lors du final accidenté menant vers la montée finale, l’écart s’est nettement réduit, le peloton se présentant finalement une minute à peine derrière les trois fugitifs rescapés au pied de la Sierra de Cazorla. C’est à ce même pied que David Gaudu a connu un petit contretemps, conséquence de la chute d’Aleksandr Vlasov devant lui. « Il a pris un petit coup de retard », commentait Thierry. Sur des pentes à forts pourcentages, le Breton a fait l’effort pour recoller petit à petit à un très maigre groupe maillot rouge. Il y est parvenu à environ trois kilomètres du sommet, mais il n’a pu accrocher les roues lorsque Roglic a accéléré quelques instants plus tard. Au terme d’un dernier kilomètre très exigeant, David Gaudu a finalement obtenu la dix-huitième place, à 1’01 du vainqueur slovène, mais quinze secondes seulement derrière le maillot rouge Ben O’Connor. « Je suis déçu, je pensais avoir de bien meilleures jambes, disait pourtant l’intéressé. Ça ne récompense pas l’équipe qui fait du gros travail depuis le départ ». « Il a limité la casse, d’autant plus qu’il a dû faire un effort pour revenir au pied, nuançait Thierry. Il ne faut pas oublier qu’il fait 37-38 degrés et que les efforts se paient cash dans ces conditions. Il ne lâche pas, il est là. Demain, on aura droit à une grosse étape, à l’issue de laquelle on devrait y voir un peu plus clair ».

Ce samedi soir, le grimpeur tricolore pointe en seizième position du général, à 6’30 du maillot rouge, deux minutes du podium, et une minute du top-10.

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