David Gaudu grignote une place

La quatorzième étape de la Vuelta, disputée à vive allure malgré le profil vallonné du jour, a vu l’échappée gagner son duel face au peloton. Tim Wellens est allé cueillir sa deuxième victoire sur l’épreuve tandis que David Gaudu a répondu présent aux côtés des autres favoris dans un final en bosse. Le Breton a même grappillé une place au classement général, et se retrouve donc onzième à la veille de la plus longue étape de ce Tour d’Espagne 2020.

Sur le papier, la dernière semaine de la Vuelta a tout pour plaire aux audacieux. Dès ce mercredi, entre Lugo et Ourense, les quelques 200 kilomètres du tracé apparaissaient tout à fait propice au développement et à la victoire d’une échappée. De fait, les prétendants étaient pléiade au départ, et l’Équipe Groupama-FDJ en faisait aussi partie. « Nous avions la volonté d’être à l’avant, de préférence avec Olivier Le Gac ou Anthony Roux, dont les profils correspondaient bien cette étape, indiquait Thierry Bricaud. Bruno et David avaient eux besoin de récupérer après leur chrono d’hier ». Plusieurs tentatives ont émaillé le début de course, mais après une cinquantaine de kilomètres, c’est finalement un groupe de sept coureurs qui a réussi à faire le break. Non-représentée, la Groupama-FDJ s’est dès lors recentrée autour de David Gaudu, mais la journée n’a pas été tranquille pour autant. « Une fois que l’échappée est partie, ça a continué à rouler à bloc, poursuivait Thierry. Ça a été une très très grosse étape, ça n’a jamais débranché. On a d’ailleurs pu constater qu’une bonne partie du peloton était fatiguée. Il y a eu beaucoup de lâchés et même quelques abandons. Nos coureurs aussi étaient bien occupés, hormis David qui avait bien récupéré et Anthony qui a fait du bon boulot. Devant la télé, c’est typiquement le genre d’étape où on pense qu’il ne se passe pas grand-chose. Or, ça ne faisait que de monter/descendre et le peloton était en file indienne quasiment toute la journée. C’était une étape vraiment usante. Ce soir, tout le monde est fatigué, physiquement et nerveusement ».

« Il peut se passer tout et n’importe quoi », Thierry Bricaud

L’échappée de sept, réduite à six dans le final, a finalement su résister à la chasse effrénée du peloton, qui a finalement déposé les armes à environ vingt kilomètres du but. En tête, Tim Wellens a devancé Michael Woods pour la victoire. Environ quatre minutes plus tard, le peloton a attaqué la bosse finale (1100 mètres à 6,5%) à toute vitesse et David Gaudu a parfaitement tenu son rang aux côtés des favoris, accrochant d’ailleurs la 17^e place de l’étape. « Il a abordé le pied bien placé et il a pu finir avec les meilleurs », commentait Thierry. Grâce à une petite cassure face à George Bennett, le Breton a d’ailleurs gratté une place au général. « Cela montre qu’il est bien concentré sur ce qu’il a à faire, et il garde ce top 10 en fil rouge bien que l’objectif soit une nouvelle victoire d’étape ». Désormais onzième du général, le grimpeur de 24 ans devra se montrer tout aussi alerte demain à l’occasion du plus long acte de cette Vuelta (230 kilomètres). « On va aussi retrouver des conditions climatiques difficiles, anticipe Thierry. On devrait avoir un peu de pluie, et ça pourrait faire des dégâts s’il fait frais comme aujourd’hui. Cela promet d’être une étape encore usante et l’échappée aura de nouveau sa chance. Ceci dit, on est en fin de troisième semaine d’un Grand Tour, en fin de saison. Il peut se passer tout et n’importe quoi. Une équipe qui joue le général peut essayer renverser la tendance, surtout dans des conditions climatiques difficiles. Nous ne sommes pas non plus à l’abri qu’un gros groupe se dégage avec les principaux favoris et qu’ils aillent s’expliquer dans le final. Il faudra rester concentrés par rapport à ça, courir devant, mais aussi être opportunistes dans un premier temps pour viser l’étape ».