Dans une étape reine du Critérium du Dauphiné relativement courte, mais très accidentée et rendue encore plus dure de par la pluie, David Gaudu a poursuivi sa montée en pression ce samedi. Dans l’ascension vers Samoëns 1600, le leader breton s’est longtemps accroché auprès des meilleurs, et a finalement rallié le sommet en quatorzième position, à environ deux minutes du vainqueur et maillot jaune Primoz Roglic. Il occupe désormais la seizième place du général avant l’acte de clôture vers le Plateau des Glières.
Quatre ascensions répertoriées, dont trois de première catégorie, ainsi que la montée de Samoëns 1600, classifiée Hors Catégorie, en guise de conclusion. Voilà ce qui attendait les coureurs tout au long des 155 kilomètres de course depuis Albertville ce samedi sur la septième étape du Critérium du Dauphiné. Les home-trainers étaient de sortie dans l’ancienne cité olympique en raison du départ en bosse, qui s’est effectivement avéré âpre. Quentin Pacher, Romain Grégoire et Valentin Madouas ont participé à la bagarre pour se faire une place dans l’échappée, mais c’est finalement Kevin Geniets, à contre-temps, qui est parvenu à s’extirper dans le Col des Saisies après plus de vingt kilomètres. Au terme d’une chasse intense, le Luxembourgeois a rejoint le groupe de tête, dès lors composé de dix unités. « L’objectif était de mettre Quentin, Valentin ou Kevin dans l’échappée et voir ce qu’il se passait ensuite, expliquait Benoît. Aujourd’hui, on savait qu’il y aurait forcément un coureur bien placé dans l’échappée, et que celle-ci avait donc peu de chances d’aller au bout. Néanmoins, on avait Kevin devant, et c’est toujours utile ». « C’était une étape importante aujourd’hui et je voulais être dans l’échappée, expliquait l’intéressé. J’ai suivi Barguil dans le premier col, puis nous avons roulé très vite devant toute la journée ».
« J’ai voulu voir quelles étaient mes limites », David Gaudu
En compagnie de Marc Soler, Lorenzo Fortunato, Davide Formolo ou bien encore Guillaume Martin, Kevin Geniets a pu compter jusqu’à 4’30 d’avance en tête de course. Puis, le Col de la Ramaz (14 km à 7%) s’est présenté à une cinquantaine de kilomètres du but. Après quelques minutes roue dans roue, l’échappée a implosé et Marc Soler s’est envolé seul. Kevin Geniets a été distancé et a retrouvé le peloton après le sommet de cette avant-dernière difficulté. « De manière générale, je suis satisfait, ajoutait-il. Je crois que je ne me suis pas assez alimenté. C’était une petite erreur, mais on est sur la bonne voie en vue des prochains objectifs. Le but premier était de retrouver le rythme de course après mon long arrêt et ma fracture à la main. Ça va assurément revenir, et j’ai pu aider sur les étapes les plus importantes ». Dans la vallée menant à l’ascension de Samoëns 1600, David Gaudu pouvait encore compter sur ses quatre coéquipiers encore présents sur l’épreuve, Clément Russo n’ayant pas pris le départ suite aux séquelles de la chute de jeudi. Le peloton a attaqué la montée finale avec un débours de quatre minutes sur Marc Soler, et n’a donc pas perdu de temps. Dès le pied, un solide tempo a été imprimé et le groupe maillot jaune s’est fortement aminci.
Accompagné pendant un moment par son compère champion de France, David Gaudu a tenu le gros rythme des meilleurs pendant la moitié de l’ascension. « C’est monté très fort, assurait Benoît. David a cédé à quatre kilomètres de l’arrivée quand ils n’étaient plus que douze dans le groupe des favoris. Les quatre derniers kilomètres ont ensuite été difficiles, mais il s’est bien accroché avant cela ». « Hier, j’étais à la limite mais j’ai géré, expliquait David. Aujourd’hui, j’ai voulu voir quelles étaient mes limites dans ma condition actuelle. J’étais à 99,9% de l’explosion, puis j’ai fini comme j’ai pu, avec les tripes. C’était une stratégie différente d’hier. Je voulais me tester par rapport aux autres cadors et voir combien de mecs il allait rester avant que je ne m’écarte ». Douze coureurs étaient encore devant lui quand il a perdu le contact, puis Remco Evenepoel est revenu de l’arrière et l’a passé dans les deux derniers kilomètres. Au sommet, où Primoz Roglic s’est imposé, David Gaudu a donc obtenu la quatorzième place, à 2’18. « Le but était qu’il se teste avec les meilleurs et qu’il travaille pour la suite, sur une vraie étape de montagne, concluait Benoît. Il s’est bien battu aujourd’hui. On est encore un peu loin des meilleurs, on ne va pas se le cacher, mais on est là pour travailler. Il revient de loin avec tous les pépins qu’il a eus depuis le début de l’année. Il faut passer par ce genre d’étape, à l’arrachée, pour progresser pour la suite ».
« Peut-être que l’échappée a une chance demain », Benoît Vaugrenard
Sa performance du jour lui a également permis de se hisser en seizième position du général. « En termes de résultat, c’est mieux qu’hier, soulignait David à l’arrivée. Au final, je pense que la forme n’est pas si mauvaise que ça pour un Critérium du Dauphiné. J’ai vu où je me situais par rapport aux autres cadors. Il y a encore une marge de progression mais je suis à ma place compte tenu de ma forme du moment ». Reste alors une journée en montagne sur ce Critérium du Dauphiné, en direction du Plateau des Glières dimanche. « Ce sera encore un gros départ pour l’échappée, annonçait Benoît. On commencera avec le Col de la Forclaz, donc on risque encore de retrouver des hommes forts et des grimpeurs, comme aujourd’hui. Il y a aussi plus d’écarts au général, donc peut-être que l’échappée a une chance demain ».
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