À l’occasion d’une deuxième étape très accidentée ce mercredi sur les routes du Tour de Luxembourg, David Gaudu et Thibaut Pinot ont émergé parmi les tous meilleurs coureurs du plateau. Dans l’ultime difficulté du jour, le Breton et le Franc-Comtois se sont isolés avec une poignée d’hommes et ont tour à tour tenté d’attaquer. Ils n’ont néanmoins pu reprendre Marc Hirschi, sorti avec un coup d’avance. À l’arrivée, David Gaudu s’est alors adjugé la troisième place et Thibaut Pinot la sixième, les portant respectivement aux troisième et quatrième rangs du général.
« Attila marche vraiment bien », Sébastien Joly
Dès mardi après-midi, au terme de la première étape, Thibaut Pinot comparait le deuxième acte du Tour de Luxembourg « à une étape de moyenne montagne ». Il faut dire que le programme du jour était riche en dénivelé : 3300 mètres, pour être précis. Ceci à travers 186 kilomètres et d’incessantes montées/descentes. Plus particulièrement, c’est la côte d’Eschdorf (3,1 km à 7,2 %), à effectuer trois fois dans les cinquante derniers kilomètres, qui devait être le théâtre des principaux mouvements. Avant d’aller chercher le circuit final, néanmoins, c’est une échappée de quatre hommes qui a animé les débats pendant plus de cent kilomètres. Sebastian Schönberger (B&B Hotels p/b KTM), Kenny Molly (Bingoal-Pauwels Sauces), Adam de Vos (Rally Cycling) et Kamil Gradek (Vini Zabu) ont ainsi eu l’opportunité d’aborder la première montée d’Eschdorf en tête, mais le peloton s’est alors vivement rapproché sous la houlette de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ. « On avait prévu au briefing de durcir lors du premier passage de la bosse, expliquait plus tard Thibaut Pinot. Les gars ont fait un super boulot, que ce soit Matthieu et Bruno dans un premier temps, ou Attila dans les bosses. Il a fait un gros écrémage qui a permis de décanter la course ». « On sait qu’Attila est en capacité de faire du très bon travail, reprenait Sébastien Joly. C’est ce qu’il a prouvé aujourd’hui. Il marche vraiment bien. Je pense que le Tour de Pologne et le Benelux Tour lui ont fait du bien. On peut être très satisfaits de son travail. Après le premier passage, ils n’étaient d’ailleurs plus qu’une petite vingtaine dans le premier peloton ».
Au moment de franchir la ligne, seulement une minute séparait alors le quatuor de tête du paquet, qui récupérait quelques éléments de l’arrière en raison d’un léger moment de temporisation. « La bonne surprise est que Bruno, qui avait roulé auparavant, a réussi à accrocher le groupe et reprendre les commandes dans la foulée, précisait Sébastien. Tout le monde a apporté sa pierre à l’édifice aujourd’hui. Ensuite, on a demandé à Attila de refaire la même chose au deuxième tour. Il a de nouveau durci, même si les autres équipes ont un peu pris la relève par la suite ». L’avant-dernier passage a ainsi réduit le peloton à une petite trentaine d’hommes, le tout aussi dû à un relais appuyé de Sébastien Reichenbach et à des conditions climatiques pour le moins capricieuses. À l’entrée dans les vingt derniers kilomètres, Anthony Turgis (TotalEnergies) s’est isolé en tête de course mais le peloton l’a toujours maintenu sous les trente secondes, et s’est même rapproché à dix secondes au pied de la dernière, et décisive, ascension d’Eschdorf. « C’était une explication entre les gros, résumait Sébastien Joly. Dans la dernière bosse, Hirschi est sorti dès le pied avec Formolo et Quintana. Il les a fait péter et on était juste derrière ». « C’était une très belle arrivée, assurait David. Ils sont montés très très fort au pied, et je me doutais qu’Almeida allait temporiser pour tamponner les attaques, donc on est restés avec lui. Je pensais ensuite avoir la patte pour rentrer sur Hirschi, mais il ne m’a pas manqué grand-chose ».
« On reste en embuscade », Thibaut Pinot
Alors que Marc Hirschi s’envolait seul à deux kilomètres du but, David Gaudu permettait d’abord la jonction avec les intercalés, avant de lancer une nouvelle offensive. Quelques hectomètres plus loin, Thibaut Pinot s’est aussi essayé à une accélération, mais les deux leaders de la Groupama-FDJ n’ont pu distancer les trois coureurs qui les accompagnaient, dont le maillot jaune Joao Almeida. Hirschi n’a donc pu être revu avant la flamme rouge et le dernier kilomètre plat, s’adjugeant donc la victoire du jour huit secondes devant les poursuivants. « Hirschi était un cran au-dessus, mais Thibaut et David se sont bien accrochés, assurait Sébastien. Thibaut s’est mis au service de David dans le final pour essayer de limiter l’écart et ils terminent troisième et sixième. Ça va dans le bon sens ». « C’était une course difficile dans des conditions difficiles, et Hirschi était peut-être simplement plus fort aujourd’hui, confiait David, également troisième du général ce mercredi soir. On n’a pas spécialement de regrets à avoir. On a tenté le tout pour le tout et ça n’a pas marché. C’est dommage ». « On reste malgré tout en embuscade, complétait encore Thibaut, pour sa part quatrième du général. Il y a encore de belles étapes et surtout un beau chrono vendredi, où j’espère personnellement réaliser une belle performance pour m’assurer une bonne place au général ».
Après deux étapes, David Gaudu pointe à dix-neuf secondes du nouveau maillot jaune Marc Hirschi, et Thibaut Pinot à vingt-trois. Jeudi, la troisième étape vers Mamer semble sur le papier moins propice à des écarts. La dernière bosse répertoriée sera en effet franchie à quarante-cinq kilomètres de la ligne.
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