Le Tour du Pays Basque n’offre aucun répit aux coureurs. Ce vendredi, la cinquième étape s’est avérée extrêmement usante tout au long d’un parcours très escarpé. Dans le final du jour, David Gaudu a été piégé par une poignée de favoris mais a limité la casse tant bien que mal, notamment grâce au soutien de Sébastien Reichenbach. Quinzième de l’étape, le Breton glisse au onzième rang du général, à environ une minute trente du nouveau leader Remco Evenepoel. Le tout à la veille de l’étape finale vers Arrate qu’il avait remportée en 2021.
Les 3500 mètres de dénivelé positif dispersés sur une multitude de bosses, à travers seulement 163 kilomètres de course, annonçaient à eux seuls une journée éreintante en terres basques. Mais tout s’est encore davantage durci au regard d’un départ ultra-animé, qui a accouché d’une bataille de près de deux heures pour la formation de l’échappée. Bruno Armirail et Sébastien Reichenbach ont notamment tenté leur chance, mais c’est finalement un groupe de sept hommes qui s’est dégagé à moins de cent kilomètres de l’arrivée. « C’était une étape au rythme effréné, sans répit, introduisait Philippe Mauduit. On a essayé d’accompagner les coups car on se doutait que des coureurs pouvaient aller au bout, mais aussi car ça nous permettait d’avoir des coureurs devant pour éventuellement servir de relais dans le final. C’était la bonne stratégie. Ça n’a pas réussi, mais ça fait partie du jeu ». À l’avant, la présence notable de Marc Soler (UAE Team Emirates) a logiquement inquiété le peloton qui a ainsi mené un train d’enfer pendant l’entièreté de la journée. « À partir du moment où de nombreuses équipes, situées devant notre leader au classement général, ont pris les choses en main, il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire que de suivre », ajoutait Philippe. En tête de course, Marc Soler s’est au fur et à mesure défait de la majeure partie de ses compagnons d’échappée et a même porté son avance à quatre minutes.
« David n’est pas très loin des meilleurs », Philippe Mauduit
Dans les trente derniers kilomètres, le paquet a ainsi été contraint de passer à la vitesse supérieure et était de fait réduit à environ 80 coureurs à l’approche de l’ultime difficulté du jour, à Karabieta (6,8 km à 5,4%). Le tempo d’enfer s’est poursuivi, a opéré une grosse sélection, puis Remco Evenepoel a lancé une attaque tranchante à quinze bornes de l’arrivée. « On s’attendait à ce qu’il y ait des attaques dans cette montée finale, mais il fallait avoir les ressources pour en être, commentait Philippe. Il en a manqué un chouia à David. Il a vu que ça lui filait entre les doigts, mais il n’avait pas les moyens d’y aller à ce moment-là ». S’est alors dégagé un groupe de cadors avec le Belge, Dani Martinez, Ion Izagirre, Aleksandr Vlasov, Jonas Vingegaard et Enric Mas. Alors que Carlos Rodriguez s’envolait vers la victoire d’étape à l’avant, Sébastien Reichenbach prenait quant à lui les commandes du groupe maillot jaune. « Il a fait un gros travail, c’était son rôle à ce moment-là de la course, complétait Philippe. Même quand ça nous échappe, il n’est pas question de se laisser faire et d’abandonner. Ça fait partie des choses qu’on doit mettre en place collectivement et qui doivent permettre au groupe d’aller de l’avant. Il fallait limiter la casse pour demeurer dans la continuité de ce qu’on avait réussi à mettre en place jusque-là ».
Sur la ligne d’arrivée, jugée à la suite de quelques pentes à plus de 10%, David Gaudu a finalement pris la quinzième place du jour, à environ une minute de ses adversaires directs pour le général. « Je pense que dans ce peloton, peu ont eu dix jours d’arrêt complet sans toucher au vélo, rappelait Philippe. On ne va pas se retrancher derrière ça, mais il ne faut pas non plus l’occulter. David est tout de même parvenu à s’accrocher, il n’est pas très loin des meilleurs, en bordure de top-10. Je pense qu’il est à sa place ». Au terme de la cinquième étape, le Breton figure très exactement au onzième rang du général, à désormais 1’33 du nouveau leader Remco Evenepoel. Une dernière grande explication se profile vers Arrate, samedi, avec un dénivelé encore supérieur aux 3500 mètres. « Il faut espérer que la nuit soit réparatrice, car les organismes sont bien émoussés », ponctuait Philippe.
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