Au lendemain de son succès sur la Faun Ardèche Classic, David Gaudu n’a pu remettre le couvert lors de la Royal Bernard Drôme Classic, mais il a de nouveau exhibé sa belle condition du moment. Omniprésent aux avant-postes dans le final, le jeune Breton a accéléré à maintes reprises mais c’est toutefois Andrea Bagioli qui s’est adjugé la victoire en solitaire. Le grimpeur de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a finalement terminé à la 20e place, au sein du premier groupe de poursuite. Ce dimanche, l’impression laissée prime sur le résultat brut.
« La grosse différence, c’était l’absence de vent », Sébastien Joly
Tous les yeux étaient forcément rivés sur David Gaudu ce dimanche matin à Eurre, ville-départ de la Royal Bernard Drôme Classic. Auteur d’une grande prestation la veille, qui lui avait valu d’ouvrir le compteur de l’équipe, le jeune Breton figurait naturellement parmi les favoris sur un parcours de nouveau bien accidenté, parsemé de bosses courtes mais explosives. Dans un premier temps, c’est toutefois une échappée de quatre hommes comprenant Yoann Paillot (St-Michel-Auber 93), Samuel Leroux (Xelliss-Roubaix Lille Métropole), Mathijs Paasschens (Bingoal-WB) et Reto Müller (Swiss Racing Academy) qui a obtenu un bon de sortie. « Ça a été un début de journée plutôt calme, racontait David. L’échappée est sortie assez vite et il a fallu attendre un bon moment avant que le tempo ne se mette en place. L’échappée a pris énormément de temps ». Le quatuor a cumulé jusqu’à neuf minutes d’avance sur le peloton, finalement pris en main par les équipes Education First-Nippo et Trek-Segafredo. Sébastien Joly, « régional de l’étape », analysait : « La grosse différence par rapport aux années précédentes, c’était l’absence de vent. Généralement, ça durcit la course sur les deux premières boucles dans la plaine de la Drôme. Cette année, en revanche, on a eu un peu plus de cent kilomètres plutôt faciles. On est arrivés sur la boucle sud avec très peu de coureurs émoussés ».
C’est dans le premier enchaînement Mur d’Allex-Côte de la Calendre-Mur d’Eurre que le peloton a véritablement mis en route. L’écart est ainsi tombé à moins de trois minutes au pied du col de la Grande Limite (3,9 km à 6,7%), située à trente-cinq kilomètres de la ligne. Ce fut le moment choisi par la Groupama-FDJ pour prendre les rênes. « On savait qu’on n’avait pas la carte pour gagner dans un groupe d’une quarantaine au sprint, donc on a décidé de durcir assez tôt, exposait David. Tout le monde s’est mis à la planche et on a essayé de faire la sélection ». Romain Seigle a donc pris le premier relais avant que Bruno Armirail puis Simon Guglielmi ne poursuivent le travail dans la côte suivante, celle des Roberts. Les échappés ont été neutralisés puis David Gaudu a alors fourni la première de ses nombreuses accélérations du jour. Une poignée de coureurs lui ont d’abord emboité le pas avant qu’un regroupement ne s’opère dans la descente. « David s’est ensuite retrouvé un peu esseulé, notait Sébastien Joly. Peut-être que l’idéal aurait été de mettre en route plus tard, mais Seb [Reichenbach] a également crevé, ça a un peu déstabilisé notre stratégie et il nous a un peu manqué ».
« On a encore été acteurs de la course », David Gaudu
Au sein d’un groupe d’une quarantaine d’unités, David Gaudu a dès lors dû manœuvrer seul dans les trente derniers kilomètres. Le jeune homme de 24 ans a certes montré les muscles dans le dernier passage du Mur d’Allex et de la côte de la Calendre, répondant aux diverses attaques en tête de peloton, mais il a finalement coincé dans la dernière difficulté du jour, à six kilomètres de la ligne. « J’ai fait ce que j’ai pu par rapport aux équipes qui étaient en surnombre, soufflait-il. Je pense ne pas m’être trop mal débrouillé, mais on est tombé sur un Bagioli qui était très fort ». L’Italien s’est envolé dans le Mur d’Eurre, David Gaudu a lâché ses dernières cartouches en contre mais un large groupe de poursuivants s’est finalement recomposé pour jouer la deuxième place. « C’était un peu une partie de poker dans le final, et c’est forcément plus facile quand on a plusieurs cartes », commentait Sébastien. Gaudu a finalement hérité de la 20e place sur la ligne, concluant malgré tout un beau week-end pour l’équipe. « Le bilan est bon, assurait Sébastien. Tout le monde marche bien, mais surtout, il y a eu de l’envie à la fois hier et aujourd’hui ». « Il n’y a pas grand-chose à regretter aujourd’hui, concluait David. L’équipe a bien tourné et chacun peut maintenant aller sur ses objectifs sereinement. J’ai pu faire le plein de confiance hier et on a encore été acteurs de la course aujourd’hui. C’est dans l’ensemble un bon week-end ».
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