Une équipe s’est montrée au-dessus du lot lors de la première étape de Paris-Nice, ce dimanche, mais pour le reste, David Gaudu a parfaitement répondu présent pour conclure une journée très nerveuse aux côtés des autres grands favoris de l’épreuve. Bien épaulé par ses coéquipiers tout au long de la journée, le grimpeur breton a franchi la ligne à Mantes-la-Ville avec vingt-deux secondes de retard sur le vainqueur du jour, Christophe Laporte. Une entrée en matière intense, mais bien assurée.
Pour de très nombreux coureurs, c’est le premier grand objectif de la saison qui s’avançait ce dimanche avec le lancement de la 80ème édition de Paris-Nice. Et c’est par une étape dessinée à cheval entre les Yvelines et le Val d’Oise que les hostilités débutaient dans un premier acte légèrement vallonné, mais suscitant néanmoins l’appétit des sprinteurs. L’échappée a elle suscité beaucoup moins d’enthousiasme puisque seuls deux hommes se sont extirpés dès les tous premiers hectomètres. Matthew Holmes (Lotto-Soudal) et Aimé De Gendt (Intermarché-Wanty Gobert) ont ainsi ouvert la route pendant près de deux heures, sans que le peloton ne leur accorde une marge de manœuvre intéressante. Cette marge a même été comblée plus vite que prévu lorsqu’une augmentation de la tension au sein du peloton, aux alentours de la mi-course, a conduit ce dernier à accélérer vivement. Il restait alors plus de soixante-dix kilomètres à parcourir lorsque le duo de tête a été absorbé. Pendant une trentaine de minutes, il a alors fallu frotter et rester aux aguets en tête de peloton malgré un vent modéré. « C’était une typique première étape de Paris-Nice où il y a toujours un peu de vent mais aussi des îlots directionnels un peu partout sachant qu’on est souvent en agglomération, disait Philippe Maudit. Or, quand on sort de l’agglomération, on se retrouve dans la plaine où on se frotte au vent. C’est de fait une étape toujours difficile à appréhender et à vivre ». Au sortir d’une première séquence sous tension, le peloton a quelque peu levé le pied et permis à un trio composé de Frederik Frison (Lotto-Soudal), Alexis Gougeard (B&B-KTM) et Yevgeniy Fedorov (Astana-Qazakstan Team) de prendre les devants.
« On a vu les gars où il le fallait et quand il le fallait », Philippe Mauduit
Ce trio est parvenu jusqu’au circuit final autour de Mantes-la-Ville avec une petite minute d’avance mais avec un peloton de nouveau très agité aux trousses. Dans ces trente derniers kilomètres, Olivier Le Gac, Quentin Pacher, Kevin Geniets et Stefan Küng ont tour à tour maintenu David Gaudu dans les premières positions. Cela a notamment permis au coureur breton de ne pas être inquiété lorsque le paquet s’est fortement étiré à une dizaine de kilomètres de la ligne avant d’aller chercher la côte de Breuil-Bois-Robert (1,2 km à 7%). Mais dès le pied, l’équipe Jumbo-Visma a imprimé un train supersonique qu’elle seule a finalement pu contenir. Au sommet, Wout van Aert, Primoz Roglic et Christophe Laporte constituaient le groupe de tête, suivi d’un petit peloton où figurait notamment David Gaudu. Le trio de la formation néerlandaise n’a pas été revu dans les cinq kilomètres restants et la victoire est revenue à Laporte. Le leader de l’Équipe cycliste Groupama-FDJ a pour sa part terminé à vingt-deux secondes avec Valentin Madouas, Quentin Pacher, et le reste des favoris. « C’était une journée nerveuse, comme on s’y attendait, résumait David. L’équipe a très bien travaillé autour de moi toute la journée. Je suis content, les sensations étaient plutôt pas mal pour un premier jour de course. On savait que le final allait être punchy mais qu’il allait être difficile de faire la différence. Jumbo a réussi à la faire, donc bravo à eux ». « Aujourd’hui, ils étaient très au-dessus de tout le monde, abondait Philippe. En ce qui nous concerne, on a vu les gars où il le fallait et quand il le fallait pour entourer David. C’est positif. Ils ont fait du très bon travail aujourd’hui. David arrive dans le bon peloton avec les leaders, donc ça reste une bonne journée ». Mais de nouveaux pièges se profilent lundi. « Je suis déjà concentré sur l’étape de demain où l’on annonce du vent », concluait David.
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