La mise en route sur le Tour de la Provence s’est avérée pour le moins dynamique ce vendredi depuis Marseille jusqu’à Saint-Victoret. La course s’est ainsi débridée de bonne heure dans les reliefs et le peloton s’est décomposé en deux parties. Bien présent à l’avant, tout comme Olivier Le Gac et Thibaud Gruel, Clément Russo s’est mêlé à l’emballage final et s’est emparé de la quatrième place du jour, à quelques centimètres du podium. Thibaud Gruel a plus tôt récolté une seconde de bonification qui lui permet d’occuper la septième place du général au terme de ce premier acte.
Si la première étape du Tour de la Provence n’incluait pas de véritables cols, elle proposait néanmoins un terrain de jeu sans véritable répit ce vendredi, de type « montagnes russes » avec près de 2600 mètres de dénivelé sur tout juste 169 kilomètres. L’incertitude régnait quant à la possibilité d’un large sprint à Saint-Victoret puisque les deux principales ascensions figuraient dans la première partie du parcours. Cette incertitude a finalement vite été levée, car après avoir laissé une échappée de quatre hommes se développer, le peloton a vivement accéléré, et explosé, dans le Col de l’Espigoulier après à peine quarante bornes. « Le début d’étape était mine de rien bien cabossé, rappelait Yvon Caër. C’est monté très vite et on a perdu Paul qui n’était pas dans une bonne journée. À 100%, il serait certainement passé. Il y avait un peu le feu. Il nous restait Thibaud, Olivier et Clément dans le gros du peloton, mais il ne fallait pas laisser filer les vingt mecs partis devant. On a donc roulé dans le premier peloton, et dans le second pour Paul. En revanche, on n’a jamais été en position d’attendre Paul à 100%. On a pensé à se relever, mais ça aurait été une erreur ». « Ce début de course n’est pas vraiment ce qu’on avait prévu, commentait Clément Russo. Le but était déjà de rejoindre la tête, puis d’attendre le retour de Paul en espérant que ça se pose un petit peu. Malheureusement on a vite compris que ça n’allait pas se poser ».
« Il n’a pas manqué grand-chose pour faire un gros résultat », Clément Russo
Un premier peloton d’une quarantaine d’unités a ainsi petit à petit créé un écart irrémédiable sur le second, et il est apparu clair dès la mi-course que la jonction ne serait jamais opérée. « On a donc adapté la stratégie, et on a basculé avec Thibaud en vue du général et moi pour le sprint », confiait Clément. Il a cependant fallu passer d’autres bosses pour rejoindre Saint-Victoret. Les formations Lidl-Trek et EF Education-EasyPost ont tenté de canaliser les différentes offensives, et le peloton était ainsi groupé à dix-neuf kilomètres du but pour le deuxième sprint intermédiaire. Thibaud Gruel y a glané une seconde de bonification intéressante, puis le paquet a mené la chasse derrière Samuel Leroux dans le final. Le regroupement s’est effectué à la dernière minute et un sprint semi-massif s’est profilé. « Olivier m’a bien replacé en amont dans une descente un peu technique, puis Thibaud aussi à l’approche du dernier kilomètre, racontait Clément. Je suis arrivé bien placé, dans l’aspiration, avec beaucoup de vitesse, et il n’a pas manqué grand-chose pour faire un gros résultat ». Grâce à une belle remontée dans la dernière ligne droite, le Lyonnais s’est hissé jusqu’à la quatrième place. « C’était un sprint un peu particulier, et si ça s’était ouvert devant lui, il n’était pas loin de la victoire, assurait Yvon. C’est bien que Clément, qui travaille toujours pour les autres, puisse s’exprimer quand il a sa chance. C’est important mentalement, et il a une vision technique du sprint tellement élaborée qu’on n’est pas à l’abri que ça s’ouvre un jour ».
Thibaud Gruel s’est également incrusté dans le top 10 du sprint, à la huitième position, et occupe la septième place du général grâce à la bonification récoltée en cours de route. « Il va se dépouiller demain pour faire en sorte de basculer en haut de la bosse située à trente kilomètres de l’arrivée, ajoutait Yvon. Les équipes qui n’ont pas de sprinteur vont mettre le feu, il va y avoir du sport. Ensuite, l’arrivée en faux-plat lui convient bien si Paul n’est pas là ».