L’occasion était trop belle pour ne pas la saisir. Dans une cinquième étape du Tour de France longtemps très calme, Clément Russo s’est décidé à animer la course en tête. Pendant plus d’une centaine de kilomètres, il a ainsi ouvert la route du Tour, non loin de ses terres d’origine, en compagnie de Mattéo Vercher. Son échappée n’a naturellement pas fait le poids face aux équipes de sprinteurs, et c’est finalement Mark Cavendish qui s’est adjugé la victoire à Saint-Vulbas, et par la même occasion, le record de victoires d’étapes sur le Tour. Clément Russo a quant à lui récolté le prix de la combativité.
Au sortir d’un intermède alpestre, les sprinteurs reprenaient la main ce mercredi sur le Tour de France, à l’occasion de la cinquième étape entre Saint-Jean-de-Maurienne et Saint-Vulbas. Aucune difficulté notable n’était au programme du jour, les hommes véloces avaient le champ libre, et un début d’étape similaire à celui de l’avant-veille s’est alors mis en place. Le paquet a adopté une allure de sénateurs, certains se sont permis quelques facéties, et personne ne semblait disposer à s’engager dans une tentative d’échappée. C’est alors Clément Russo, après quasiment trente kilomètres d’une apathie collective, qui s’est décidé à apporter un peu d’action. Quelques minutes plus tard, Mattéo Vercher l’a rejoint. « Ce n’était pas forcément prévu, confiait-il, mais j’étais à côté de la maison, j’ai grandi à quinze kilomètres de la ville d’arrivée. J’étais sur mes terres, l’opportunité s’est présentée, et je suis parti devant, en me disant que ça allait peut-être en motiver certains. Au final, on était seulement deux mais je sentais qu’il était motivé aussi ».
« Il fallait faire vivre le Tour », Clément Russo
Le peloton a laissé l’écart grimper à quatre minutes, sans que cela ne rende l’entreprise du duo réalisable. « La pluie et le sprint intermédiaire ont un peu énervé le peloton, ajoutait Clément. On a donc été repris assez loin de l’arrivée, mais on a quand même pris du plaisir devant et c’était une bonne journée. C’est toujours plaisant d’ouvrir la route du Tour. Le plaisir est évidemment plus beau si on gagne au bout mais on savait que ça allait être compliqué aujourd’hui. Il fallait quand même faire vivre le Tour ». Clément Russo et son acolyte ont ainsi été récupérés dans la dernière côte catégorisée de la journée, à plus de trente bornes du terme. Les équipes de sprinteurs se sont ensuite progressivement mises en place, et à Saint-Vulbas, c’est le Britannique Mark Cavendish qui a écrit l’histoire en devenant le recordman absolu des victoires sur le Tour. Clément Russo a également eu l’opportunité de monter sur le podium protocolaire pour recevoir le prix du coureur le plus combatif. « C’est la plus belle course du monde, donc monter sur le podium est toujours agréable, disait-il. En plus de ça c’était l’anniversaire de ma Maman. J’ai réussi à ramener un bouquet, elle sera contente ».
Le reste de l’équipe a évité les chutes du final alors qu’un autre sprint se profile jeudi. « Ça ne servait à rien d’aller prendre des risques, tranchait Benoît. Il fallait rentrer sain et sauf, ce qui a été fait, et Clément a obtenu une petite récompense à titre personnel. Demain, ce sera un peu la même chose sauf que ça risque d’être plus tendu en arrivant sur Dijon car il peut y avoir du vent. Nous concernant, on est déjà focalisés sur le chrono de vendredi avec Stefan et l’étape des chemins dimanche ».
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